Chapitre 17

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Eric Mc Layens nageait dans le travail, assis derrière son bureau, il signait des contrats de ventes tout en discutant des nouveaux projets avec son ami et associé Ricardo Jean Gilles, qui lui conseillait sur les points les plus importants.  

Il s'était réveillé  en pensant à Esmeralda, déjà deux mois qu'il n'avait eu aucune nouvelle. Il irait la voir même s'il risquait de se faire rejeter encore une fois. Le travaille lui permettait de s'évader un moment de ses pensées.    Ils ne cessaient de recevoir des commandes et des contrats avec des agences de mannequins ou avec des petites entreprises qui achetaient leur produit et les revendaient.  

Ce mois de décembre s'annonçait toujours aussi chargé , des évènements importants pour la Noël, des gens qui voulaient monter au plus vite leurs affaires ne voulant pas que la nouvelle année soit non fructueuse pour leur nouvelle vie. Il avait toujours trouvé ridicule d'attendre une nouvelle année pour devenir une meilleure version de soi même. De toute façon cela ne le concernait pas, pourvu que son chiffre d'affaire explose.  

Après des heures de travail, ils prirent une pause, faisant monter leur déjeuner dans le bureau. 

On frappait à la porte avant de s'ouvrir sur la secrétaire qui s'excusait de les déranger et annonçait la visite du commissaire Emmanuel Pierre.  

Celui-ci rentra, vêtu de son uniforme qui lui donnait l'apparence d'un homme appliqué et irréprochable, ce que , Eric le savait bien était loin d'être le cas.  

- Bien bonjour commissaire, alors qu'est-ce qui vous amène par ici? Lui demanda Eric sans lever les yeux de ses paperasseries sur son bureau.  

- Vous avez déjà oublié l'enquête en cours  dis donc Monsieur Mc Layens? Demanda Celui-ci avec un sourire ironique.  

- Ah ! Commissaire j'avais bien cru que celui qui avait oublié c'était vous, vu que vous ne m'avez jamais rien dit... mais cela ne m'étonne pas du tout! Je sais déjà dans quelle système je vis. Répondît Eric avec le même sourire. 

- Il y a du nouveau. Se contenta t-il de dire, reprenant son sérieux. Et je voudrais vous parler seul à seul. 

- Ne vous en faites pas, Ricardo est mon associé et ami, il est presqu'autant concerné que moi dans cette histoire... asseyez vous je vous prie. S'enquit-il lui indiquant la chaise à côté de Ricardo.  Il s'assied et posa une photographie sur le bureau.  

- Vous connaissez cet homme?  

- Non, je devrais?  

- Le Lion. Intervint Ricardo en fronçant les sourcils 

- Comment se fait-il que vous ne connaissez pas le Lion Monsieur Mc Layens ?  

- Je ne le connais pas de visage mais j'en ai entendu parlé assez souvent. Et qu'a t-il à voir dans cette affaire ?  

- Nous le suspectons d'avoir été le cerveau du vol. Mais on en est pas tout à fait sûr? 

- Et qu'est ce qui vous a amené à lui?  

- Le lion est reconnu comme un bandit dans ce quartier , on arrive pas encore à l'avoir mais on l'aura... le gamin avec le tatouage a été retrouvé, il est désormais en garde à vue et vous devriez venir au poste pour voir si vous ne le connaissez pas. Ce gamin a été vu plusieurs fois entré dans le hangar du lion, suite à certains témoignages que j'ai eu, mais il refuse de cracher le morceau, il a certainement peur... on a aussi remarqué qu'il y avait une fille dans le braquage. Ils étaient quatre garçons et une fille... 

- Et cette fille vous savez qui c'est ?   Il brandit une autre photographie sous ses yeux. Le sang d'Eric se glaça . 

- Esmeralda Robertson, une autre suspecte, elle travaille pour le lion, il n'y encore aucune preuve concrète mais maintenant qu'on a ces pistes l'enquête aboutira au plus vite... ces jeunes gens n'ont pas le cerveau pour organiser un vol de cette envergure, ils travaillent pour quelqu'un de puissant.      

Eric avait perdu ses mots, reprenant son air normal, il remercia le commissaire et l'accompagna vers la porte en lui demandant de lui faire part des nouvelles avancées de l'enquête. 

- Mais cette fille je l'ai déjà vu quelque part. Dit Ricardo essayant de s'en rappeler 

- Cette fille Ricardo, c'est... 

- Mais bien sûr elle travaille au club. Coupa celui-ci se rappelant qu'il avait passé une nuit avec elle.  

- Quoi? s'exclama Eric  

- Oui elle travaille au club, j'ai couché avec elle comme client VIP.  Le cœur d'Eric battait à tout rompre, il n'arrivait pas à croire tout ce qu'il apprenait d'un seul coup sur la fille dont il est tombé amoureux. 

- Qu'y a t-il Eric ? On dirait tu viens de voir un fantôme. 

- Ricky cette fille ! C'est Esmeralda ! Cette Esmeralda que j'ai rencontré il y a quatre mois !  

- Comment? Que dis tu?  

- Bon sang!  

- Tu en es sûr mon pote ?  

- Si j'en suis sûr ! C'est bien elle... je n'arrive pas à le croire Bon Dieu! 

- Je crois bien qu'elle s'est joué de toi, mais ne dis pas que je ne t'avais pas prévenu, tu ne connaissais même pas cette fille et déjà tu t'es entiché d'elle comme un gamin.  

- Tu crois vraiment que c'est le moment de me reprocher quoi que ce soit? On croirait entendre ma grand-mère.  

- C'est bon, je suis désolé mon frère... mais me comparer à ta grand mère c'est franchement saugrenu de ta part. Lança t-il en riant.  

- Je ne sais plus que penser, je suis un piètre idiot ! 

- Je crois que tu devrais aller la voir et faire en sorte qu'elle avoue, pour ensuite la livrer à la police. Si c'est vraiment elle cette fille sur la vidéo de surveillance, elle a commis un délit grave et devra être puni. 

- Oui, je sais. Lâcha t-il se passant fiévreusement les mains sur le visage. 

Lorsqu'il rentra chez lui, après une bonne douche il se glissa dans son lit, à côté de sa femme qui dormait déjà à point fermé.  

Il avait l'impression de vivre un cauchemar, comment avait-il pu tombé amoureux d'une fille pareille ? Pourquoi ne s'était-il pas donné la peine de la connaître? De connaitre ses origines, ses quotidiens ? Savoir où il allait mettre les pieds.

Mais quel imbecile il a été !  Il n'allait pas prendre la peine d'aller chez elle comme le lui a suggéré Ricardo, c'était une moins que rien, une voleuse, une traînée et une imposteur. Il se chargera expressément de la faire enfermer.

La dette de mon père Où les histoires vivent. Découvrez maintenant