La dette de mon père

Chapitre 15

Le lendemain, Esmeralda  se réveilla en larmes, se rendant compte de l'enfer qu'était devenue sa vie à être l'esclave d'un homme qui n'avait cure de ce qu'elle pouvait ressentir.

Un homme qui n'avait aucune considération, même pas pour une fillette de huit ans, se rappelant que l'anniversaire de sa petite sœur était dans deux semaines, déjà six mois s'était écroulés depuis que son père les a livré à ce monstre. 

Se recroquevillant sur le lit, elle pleurait toutes les larmes de son corps. Pensant à Éric qui ne se doutait de rien, de la double vie qu'elle était obligée de mener, à sa meilleure amie qui s'éloignait de plus en plus d'elle à cause de ses cours qui lui prenaient tout son temps et sa mère qui refusait catégoriquement qu'elles se fréquentent. Et celle-ci la détestait encore plus suite à ces rumeurs qui couraient dans le quartier qu'elle était la maîtresse du Lion et d'Eric Mc Layens. 

Elle n'avait pas pris des  nouvelles de Corine depuis qu'elle l'avait appelé pour lui raconter qu'Éric Mc Layens était marié, elle avait eu un choc, mais se rendait compte qu'au fond elle savait qu'un homme aussi beau que lui et qui avait autant réussi avait peu de chance d'être célibataire. Il avait certainement vu en elle une de plus à mettre dans son lit, et pour y arriver il avait usé de toutes les stratagèmes. 

Les gens la fuyaient, d'autres voulaient s'approcher d'elle par hypocrisie ou par peur de donner mauvaise impression à la maîtresse du bandit du quartier et de l'homme le plus respecté de la ville.

Mais quelle ironie!   Ils disaient même qu'elle avait vendu sa petite sœur, d'autres jasaient que le Lion l'avait pris en charge et que la petite était certainement aller étudier à l'étranger... ils jasaient et jasaient  sans penser une seconde  à la possibilité qu'elle soit une victime, une jeune fille seule qui avait besoin d'aide et qui faisait tout pour se montrer forte aux yeux de tous alors que tous les jours étaient pour elle un cauchemar devant lequel elle devait faire face.   

Déjà six mois sans Mony, cette petite lueur dans sa vie, sa seule raison de continuer à se battre. Le lion lui refusait catégoriquement de la voir, il se contentait de lui montrer des photographies de la petite qui paraissait si fade, chagrinée, des mois enfermée dans une maison entourée d'hommes répugnants ... 

On frappa à la porte. Refusant de se lever du lit, elle ne voulait recevoir personne, il était déjà onze heures et elle n'avait pas dormi de la nuit,  des soubresauts qui s'enchaînaient suite à des cauchemars macabres . Elle avait même rêvé que Mony n'était plus de ce monde, et que Le Lion s'amusait uniquement à se jouer d'elle.   La personne n'était pas prête à partir car la porte toquait avec insistance, se résignant à se lever passant un peu d'eau sur son visage et se dirigea vers la porte.  

Éric était bien devant elle, un bouquet de rose à la main, sourire aux lèvres. Elle eu l'impression qu'un nouveau monde s'offrait à elle, et avait oublié que cet homme là n'était qu'un salaud qui trompait sa femme, celui ci était son anti douleur, celui qui lui donnait l'espoir qu'elle était encore une fille comme toutes les autres, pas une prostituée, pas l'esclave d'une foutue dette.   

Elle se jeta dans ses bras, l'embrassant à perdre haleine, se dégagea pour ensuite le laissé rentrer. 

- J'ai tellement pensé à toi... et à cette nuit que j'ai passé loin de toi, de ton corps de ta chaleur de cette douceur qui me rend complètement fou. Dit-il en la portant dans ses bras.  Celle-ci ne se retenait pas de sourire. 

- Tu m'as manqué aussi...  Sans même lui laisser le temps de terminer, il s'empara de ses lèvres, la couchant sur le canapé. Comme il aimait la caresser! lui faire l'amour, cette fille était sans aucun doute cette autre partie qui lui manquait depuis quelques temps.