Pourquoi pas demain (Snamione)

Chapitre 18

Commençant à la même heure, Hermione et son professeur restèrent ensemble jusqu'à l'heure de cours qu'ils avaient en commun. Ils continuèrent de se taquiner comme ils en avaient l'habitude, quand Hermione s'interrogea sur le contenu du cours qu'ils allaient donner :

" De toute évidence, ce jour-là c'était de votre faute professeur ! Vous n'aviez qu'à me dire directement de sortir de l'atelier de potions ! D'ailleurs, en parlant de potions, qu'allez-vous faire en classe aujourd'hui ?

- Vous arrive-t-il de penser à autre chose qu'aux cours Miss Granger ? Ah oui, à moi, c'est vrai... répondit Rogue sur un ton moqueur.

- Eh oh ! Arrêtez un peu de prendre la grosse tête et répondez moi : sur quoi allons-nous travailler aujourd'hui ? continua la sorcière, sans être plus perturbée que ça par le pique de son professeur.

- Ce sera une potion de Félix Felicis. Compliqué n'est-ce pas ?

- C'est vrai qu'elle n'est pas simple" dit Hermione, pour toute réponse.

Ils continuèrent de discuterbpuis, voyant l'heure, ils décidèrent de se rendre dans la salle de potions, rejoints quelques minutes plus tard par les élèves de sixième année qui entrèrent dans un brouhaha énorme.

Au bout de quinze minutes, Hermione avait déjà dû venir en aide à un élève qui allait faire exploser son chaudron, tandis que Rogue enlevait généreusement des points aux élèves, plus spécialement aux Gryffondors.

A la fin de l'heure, ils avaient réussi à éviter plusieurs explosions ainsi que de nombreuses brûlures. Rogue semblait désespéré du niveau de ses élèves : décidément, aucun n'arriverait jamais à surpasser le niveau d'Hermione...

Les élèves sortis, ils rangèrent la salle dans une toute autre ambiance que celle du matin :

"Ces élèves ne sont vraiment bons à rien... maugréa Rogue. Réussir une simple potion de Félix Felicis leur est trop demandé..."

Hermione garda le silence. Il était vrai que les élèves n'avaient pas été particulièrement performants aujourd'hui, mais de là à les insulter de bons à rien...

"Je sais ce que vous pensez, Granger. Seulement ce n'est pas de ma faute s'ils ne savent pas faire une potion correctement !

- Vous oubliez un peu trop vite que je n'avais pas su la faire du premier coup non plus, professeur, renchérit la jeune fille. Pourtant, cela ne vous empêche pas de complimenter mon travail chaque soir.

- Miss Granger, ne comparez pas l'incomparable. C'est bien différent avec vous et vous le savez."

Intriguée, la sorcière nia :

"A vrai dire, non, je ne vois pas de quoi vous parlez professeur. J'étais une élève comme les autres.

- Arrêtez de dire cela Granger, vous savez tout autant que moi que ce que vous me racontez est faux" grogna Rogue

Soudainement, sans explication, Hermione eu un réflexe, une sorte d'instinct pour survivre au drôle de jeu qui avait pris place dans sa vie. Elle sortit d'une voix plus mesquine que ce qu'elle voulait (le voulait-elle réellement ?) :

"Ah oui ? Prouvez moi que j'ai tort dans ce cas..."

Rogue la regarda avec des yeux étranges. Ils exprimaient l'incompréhension qui venait d'apparaître dans son esprit face à l'audace dont venait subitement de faire preuve son élève. Il demanda :

"A quoi jouez-vous Granger ?

- A vous de me le dire, professeur. C'est vous qui avez commencé ce jeu, pas moi" continua-t-elle.

Elle ne savait pas ce qui lui prenait. Cela ne pouvait pas être un autre philtre, elle n'avait rien bu et était totalement consciente de ses paroles. Voyant que Rogue commençait à s'interroger sérieusement, elle devint rouge, paniqua, et sortit de la salle en courant, laissant son professeur perplexe. Que venait-il de se passer ?

Heureusement pour Hermione, elle n'avait pas cours l'après-midi et pouvait donc aller s'allonger sur son lit devant une série.

Pour une fois, elle ne voulait pas réviser. Elle voulait simplement s'allonger, se reposer, et surtout, ne penser à rien.

Ce fut peine perdue. Elle n'arrêtait pas de songer à son comportement : pourquoi avait-elle dit de telles choses à son professeur, et surtout sur ce ton là ? Qu'est ce qui l'avait poussée à agir de la sorte ?

Psychologiquement, elle se dit qu'elle avait peut-être eu besoin de réponses à certaines questions, et qu'elle ne pouvait les avoir uniquement de cette façon. Le problème était donc maintenant de savoir quelles questions la turlupinaient au point de la pousser à se comporter ainsi.

Épuisée à force de trop faire bouillir son cerveau, elle s'endormit, sans avoir réussi à trouver la solution, quand Rogue entra, sans frapper. Ne voyant personne dans le salon, il alla chercher dans la chambre et vit Hermione allongée sur son lit, sereine. Étrangement, un sentiment de protection l'envahit. Elle semblait vulnérable, sans défense.

La voir ainsi poussa également Rogue à réfléchir. Il repensa aux paroles prononcées par Hermione quelques heures plus tôt, sans y croire : comment la jeune fille allongée devant lui pouvait -elle sortir les phrases qu'il avait entendu tout à l'heure ? C'était improbable. Il s'assit donc sur le lit et continua à se torturer l'esprit : pourquoi ne se comportait-il pas de la même manière avec qu'elle qu'avec les autres élèves ? Certes, elle était devenue son assistante, mais dans le fond elle était toujours la même : celle qui avait le don de l'énerver au plus haut point. Pourquoi avait-il changé d'avis sur elle, lui qui était toujours si catégorique ?

Quelque chose avait changé. Il ne savait pas encore si cela venait de lui, d'elle, ou de tout autre chose, mais il se résolut à en trouver l'origine.

Perdu dans ses pensées, il s'endormit à son tour sur le lit d'Hermione, des larmes perlant aux coins de ses yeux...