Chapitre 43

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"Minerva. Que me vaut l'honneur ?"

McGonagall fut quelques peu déconcertée par le calme dont faisait preuve son ami, avant de se ressaisir. Elle décida de jouer franc jeu avec lui, ne supportant plus les cachoteries qu'il leur faisait, à elle et à Dumbledore.

"Severus, il me semble que nous devons avoir une discussion. C'est impératif.

- Bon, euh, eh bien je vais vous laisser dans ce cas, dit Hermione. A demain, professeur Rogue. Au revoir, professeure McGon-

- Ne partez pas, Miss Granger. Je pense que votre présence lors de cette discussion ne sera pas de trop."

Inquiète, Hermione lança un regard interrogatif à Severus, qui lui fit signe de suivre les commandements de Minerva. La jeune fille resta alors dans son fauteuil, laissant le professeur de potions diriger les opérations. Elle ne savait pas ce qui allait se passer, ni quel était le plan de Severus, mais quoi qu'il arrive, elle était déterminée à rentrer dans son jeu s'il décidait d'en créer un.

"Bien, comme tu voudras Minerva. Prends place, je te prie. Un thé ? A moins que tu n'aies encore celui de cet après-midi dans l'estomac.

- Non, merci, Severus, le coupa-t-elle d'un ton sec. Je ne suis pas d'humeur à plaisanter, ni même à aborder une discussion légère ou à passer du bon temps. Je suis plutôt soucieuse.

- Soucieuse ? reprit Rogue. Voyez-vous cela. Et, quel est la cause de ce souci, Minerva ? 

- Toi, naturellement. Sinon, que ferais-je dans tes appartements ? questionna la sorcière.

- C'est en effet une bien bonne question. Qu'ai-je donc fait pour te causer tant de souci ?"

Hermione sentait que Severus jouait avec le feu. Pourquoi prenait-il cet air arrogant, cet air qu'il abordait si souvent avec ses élèves et qui avait fait qu'elle et les garçons l'avaient détesté tout au long de leur scolarité ? De toute évidence, McGonagall savait quelque chose, et ce n'était vraiment pas le moment de plaisanter, ni de se pavaner comme il le faisait. Plus la conversation trainait, plus Hermione se sentait mal : pourquoi ne voulaient-ils pas en venir directement au sujet tant redouté ? Pourquoi passer par tous ces sous-entendus et ces périphrases qui ne faisaient que la faire angoisser davantage ? McGonagall souhaitait-elle la faire craquer ainsi ? En la tuant de stress par l'attente ? Si c'était le cas, elle ne tiendrait pas longtemps, l'ambiance pesait bien trop sur elle pour qu'elle ne garde le silence indéfiniment.

Pour son plus grand bonheur, cela ne semblait pas être le plan de Minerva, puisqu'elle répondit presque aussitôt à son ami :

"A ton avis, Severus ? N'avez-vous pas quelque chose à me dire, toi et Miss Granger ?

- Il me semble que nous avons eu une heure toute entière pour parler de ce sujet, Minerva. Me tromperais-je ? 

- Ne joue pas à ça avec moi, Severus, le prévint Minerva. Se passe-t-il quelque chose entre Miss Granger et toi ?"

Ca y est, le coup de massue était donné. Si Hermione n'avait pas été assise, elle aurait très certainement rencontré le sol avec une violence des plus fracassantes, de quoi lui faire perdre la mémoire une seconde fois. McGonagall était donc au courant ? Mais comment ? Pourquoi ? Etait-ce Lucius Malefoy qui lui avait tout raconté ? Et si elle était au courant, Dumbledore l'était-il aussi ? 

Toutes ces questions se mélangeaient dans sa tête, tout en attendant avec impatience la réponse qu'allait donner Severus.

"Qu'est-ce qui te fais penser cela ? demanda ce dernier.

- Réponds-moi, Severus, dit-elle un peu sèchement. Je ne veux pas t'incriminer, ni faire renvoyer Miss Granger. Je veux simplement t'aider, vous aider. Je me doute que ce genre de relation ne doit pas être simple, et j'aurais aimé que quelqu'un vienne m'aider si je vivais la même chose. C'est pour ça que je suis là. Je ne vous veux que du bien.

Pourquoi pas demain (Snamione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant