Pourquoi pas demain (Snamione)

Chapitre 34

En se levant, Severus entendit à sa gauche la douce respiration d'Hermione, signe qu'elle était toujours endormie. La veille, ils avaient fêté ensemble le Nouvel An, accompagnés de Drago, Ginny, Harry et Ron. Luna avait gentiment décliné l'invitation, voulant profiter du début de cette nouvelle année pour éloigner le plus possible les Nargoles. Ils avaient donc tous passé une agréable soirée, et les effets s'en ressentait pas mal ce matin. Severus n'arrivait toujours pas à croire que Ron ai pardonné si rapidement à Drago, et qu'Harry ai réussi à mettre de côté sa rancœur vis-à-vis de lui, rien que le temps d'une soirée. Ils avaient eu quelques conversations plutôt cordiales, ce qui avait étonné tout le monde, surtout Hermione. Enfin, lorsque les garçons s'étaient aperçus que Ginny tutoyait Rogue, cela leur avait fait un électrochoc, et leur seule consolation était que personne ne leur avait encore demandé de le tutoyer à leur tour.

Tout cela revint en mémoire au professeur, qui se demandait si la gentillesse des deux amis allait durer où si, au contraire, ils comptaient le maudire de plus belle dès que l'occasion se présenterait. Severus se mit alors à penser que si, par le plus grand des hasards, ils venaient à s'apprécier mutuellement, cela ferait énormément de choses à avaler pour Lucius Malefoy, le plus grand ennemi de Potter et des "Sang-de-Bourbe". 

Il commença doucement à rire intérieurement de la tête qu'il ferait en s'apercevant que son fils, ainsi que celui qu'il considère comme son frère, se sont liés d'amitié (et même d'amour) avec Harry, Ron et Hermione. Une fois cette pensée évacuée de sa tête, il se mit à blêmir : Lucius avait l'habitude de venir chaque année le voir au château, peu de temps avant son anniversaire. Il venait toujours le soir, pour ne pas se faire repérer par Dumbledore, et venait souvent transformé en différents animaux : il était une fois venu en lézard, de façon à pouvoir escalader sans crainte l'école. Une autre fois, c'était en hibou, pour pouvoir se poser doucement sur le rebord de sa fenêtre et l'appeler par coups secs contre la vitre. Il n'y avait aucun doute là-dessus : Lucius Malefoy pouvait se montrer très créatif en matière d'infiltration à Poudlard...

C'est pourquoi Rogue avait peur : que ferait-il lorsque Lucius arrivera ? Sans aucun doute, il sera avec Hermione. Mais l'apprendre à son ami de cette manière n'était sans doute pas la meilleure des façons de faire... Peut-être devrait-il s'éloigner d'Hermione le temps de recevoir Lucius, pour qu'il ne se doute de rien ? Non, il était préférable qu'il informe sa petite amie du danger que représentait la venue de Malefoy, et qu'ils improvisent ensemble par la suite. Mais dans ce cas, Hermione penserait sûrement qu'il a honte d'être avec elle, au point de ne pas assumer leur relation devant Lucius ! Toutes ces pensées donnèrent un mal de crâne à Severus, qui se leva en hâte pour aller ruminer ailleurs. Dans sa précipitation, il ne s'aperçu pas tout de suite qu'il n'était pas tout à fait habillé, et ce ne fut que lorsqu'il entendit un sifflement qui se voulait flatteur qu'il s'en rendit compte. Il se tourna, et vit sur le canapé un Drago moqueur, qui lui glissa, hilare :

"Tu feras gaffe à la vue, j'ai ouvert la fenêtre pour aérer"

Severus avait légèrement oublié que, à la suite de la soirée de la veille, il avait proposé à son filleul de dormir dans le salon, ce dernier n'ayant pas l'envie de rentrer tard dans ses appartements qui étaient, à son goût, bien trop proches de ceux de McGonagall. Seulement, il en payait les frais ce matin... 

La présence de Drago lui fit alors penser qu'il devrait lui demander plus tard s'il savait quand son père viendrait le voir, afin qu'il soit prêt à l'accueillir comme il se doit. Il s'excusa aussitôt de sa tenue, rougissant de la même façon qu'Hermione le faisait en début d'année, et enchaîna alors :

"Hmm Drago, quand j'aurais réglé ce petit détail vestimentaire, il faudra que je te pose une question en rapport avec ton père..."

Hilare face à son parrain, le jeune homme répondit :