Hermione passa une semaine très agréable : les plaisanteries avec Rogue continuaient, toujours dans le registre du sarcasme. Elle découvrait de plus en plus son professeur, qui se dévoilait et commençait même à rire de bon coeur avec elle de temps à autres, un détail qu'on pourrait qualifier d'improbable concernant le maître des potions.
Ce jour là, Hermione songea à l'avancée de leur "relation". Cela lui arrivait souvent : elle aimait se rappeler d'où cette complicité venait. Elle se remémora alors le jour où elle avait surpris Rogue sortant de la bibliothèque, deux livres sur la légilimencie et l'occlumancie à la main. Elle sourit en songeant à ce détail, puis se rendit compte qu'elle ne savait toujours pas ce qu'il en était advenu de ces ouvrages.
N'ayant plus peur d'éventuelles représailles ou remarques cinglantes de son professeur, elle décida d'aller directement chez lui afin d'obtenir des réponses à ses questions. Elle entra par l'atelier, sans prendre la peine de toquer à la porte, ce qui avait souvent le don d'énerver Rogue.
Seulement, elle n'avait pas pensé à l'heure qu'il était. En effet, il arrivait souvent au maître des potions, au seigneur des cachots ou même à la chauve souris, de se prendre dans l'après-midi du mercredi, une ou deux heures afin de se reposer. Et par "souvent", Hermione pensa "tout le temps, sauf exception".
Bien évidemment, aujourd'hui était un jour comme les autres, et la sorcière fut déçue d'entendre son professeur ronfler doucement dans sa chambre. Néanmoins, son ronflement sonnait comme doux, apaisant. Il n'avait rien à voir avec celui du professeur Flitwick : sa petite taille ne lui empêchait pas d'alerter tout Poudlard de son sommeil profond... Non, celui de Rogue la calmait et était d'une discrétion sans faille.
Bien trop curieuse, car il lui fallait bien un défaut, la jeune fille s'avança vers la chambre de son professeur et le vit, les cheveux en bataille, le visage fermé et, sur ses joues, des traces de larmes séchées. Il a pleuré avant de s'endormir..., pensa Hermione. Cette pensée lui brisa le coeur.
Elle savait, par Harry, que le professeur avait éprouvé quelque chose de très fort pour la mère de son ami, Lily Potter. Cela avait même duré très longtemps et la voir avec James avait rongé Rogue plus qu'il ne l'aurait imaginé.
Aujourd'hui, Hermione ne savait pas si cette plaie était restée ouverte, mais pensait qu'une telle blessure ne pouvait partir sans laisser de trace. Le maître des potions devait certainement encore souffrir, et elle ne pouvait rien faire pour l'aider. Elle se rapprocha tout de même de lui, se pencha et, de sa main froide, vint lui ôter la larme qui perlait au sein de son oeil.
Avant de partir, elle jeta un dernier coup d'oeil à son professeur endormi, le coeur retourné par la tristesse du tableau qui venait de se dessiner sous ses yeux.
Seule, elle décida de sortir dans la cour afin de prendre un peu l'air : cela lui faisait du bien. Elle alla s'asseoir sous un arbre et commença à lire un livre qu'elle avait prit au préalable dans sa bibliothèque.
A peine avait-elle débuté sa lecture que Malefoy arriva, seul lui aussi. Il se trouvait bien trop haut placé pour faire connaissance avec des septièmes années qui étaient plus jeunes que lui, et se retrouvait donc seul la plupart du temps. C'est pourquoi la vision d'Hermione l'avait poussé à lui parler, toujours dans l'optique de se moquer d'elle.
Depuis qu'il l'avait empoisonné avec son filtre d'amour, ils ne s'étaient pas reparlé, excepté lors de leurs rondes qu'ils faisaient maintenant en silence. Il trouvait cela très étrange qu'elle ne l'ait pas accablé du tour qu'il lui avait joué, mais n'avait pas le cran de lui en parler pour savoir ce qu'il s'était passé ni pourquoi elle restait silencieuse.
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Pourquoi pas demain (Snamione)
FanfictionLors de l'oral de sélection destiné à prédire les futures carrières des élèves, Hermione se voit rester à Poudlard pour une raison imprécise tandis que ses amis poursuivent leurs rêves. Destinée à assister le professeur Rogue dans ses cours de potio...