Chapitre 46

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"Il y a quelqu'un ?

- Harry !" s'écria Molly.

L'intéressé tourna alors la tête vers la droite, et vit Molly assise à table, comme tentant de reprendre ses esprits, pendant que du thé se préparait en face d'elle.

Elle se leva alors de table, et le prit dans ses bras, avant de voir tout le reste du groupe derrière ses épaules. Elle s'écarta d'Harry, et prit un air offensé :

"Ginevra et Ronald Weasley, peut-on savoir où vous étiez pour être à ce point en retard ? Je vous ai pourtant prévenu que c'était une urgence, et vous débarquez comme ça un jour plus tard !

- Désolé maman, on a pas fait attention au courrier hier soir, on ne s'en est occupés que ce matin... s'excusa Ron. Qu'est-ce qu'il y a de si important ? Il est arrivé un malheur à quelqu'un de la famille ?

- Oui, sinon je n'aurais pas précisé qu'il s'agissait d'une urgence familiale" dit-elle comme pour souligner l'absurdité de la présence de Severus mais encore plus celle de Drago. De toute évidence, elle n'avait pas la tête à faire une scène quant au fait qu'un Malefoy soit ici, dans sa maison, mais elle ne manquerait pas de s'y mettre une fois les esprits apaisés.

Severus releva tout de même le pique qu'elle venait de lancer, avec son ton légendairement froid et calculateur :

"C'est moi qui les ait amenés ici, Molly. En les faisant transplaner. Et Drago m'accompagne."

La mère de famille soupira à la manière de quelqu'un qui vient de faire un sacrifice, avant que Ginny ne demande :

"Maman, vas-tu enfin nous dire ce qui ne va pas ? Où est l'urgence pour laquelle tu nous as demandés ?"

Molly soupira de nouveau, mais cette fois, c'était comme pour relâcher tout le stress qu'elle avait accumulé :

"C'est Bill... plus loin... dans le salon..."

Il n'en fallut pas moins pour que tout le monde - ou presque, inutile de préciser que Rogue et Drago n'y étaient pas à leur aise - se rue au fond de la pièce, pensant y trouver Bill étendu par terre, mort.

Une fois dans le salon, ils se trouvèrent face à ce qui s'apparentait à un conseil de famille, excepté que ce n'en était pas un.

Arthur était assis sur un fauteuil, l'air absent, comme s'il ne savait pas quoi dire ni quoi faire ; les jumeaux avaient momentanément quitté la boutique de Farces et Attrapes et étaient eux aussi silencieux, ils ne savaient manifestement pas comment réagir à ce genre de situation ; Charlie s'était lui aussi déplacé, tout comme Percy, ce qu'Hermione ne manqua pas de remarquer en dépit de ce qui se passait sous ses yeux.

Bill était là, le teint blafard, le visage rongé par les larmes, les yeux qui fixaient le vide, la bouche entrouverte mais qui ne laissait sortir aucun son. Ses cheveux étaient attachés en une queue basse qui était manifestement négligée. Ses mains tremblaient légèrement, posées sur ses genoux.

Ginny remarqua directement l'absence de la chère et tendre épouse de son frère, celle qu'elle avait tendrement baptisée "Fleurk". Elle devina alors que tout lui était lié. Elle ignorait seulement si celle-ci avait (mal)heureusement perdu la vie, ou si elle en avait eu assez d'user de ses charmes sur Bill pour se concentrer sur une autre victime.

Hermione se pencha par-dessus l'épaule de Ginny, et lui demanda en chuchotant le plus bas possible : "Tu penses à ce que je pense ?" Ce à quoi Ginny répondit tout aussi doucement "Je crois bien, oui."

Ainsi, tout comme le reste de la famille, le petit groupe ne savait pas comment réagir, d'autant plus qu'il ne savait pas exactement ce qu'il se passait.

Pourquoi pas demain (Snamione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant