Pourquoi pas demain (Snamione)

Chapitre 44

Hermione se réveilla non sans une once d'excitation, rapidement nuancée par un calme soudain : nous étions le neuf janvier, ce qui signifiait que certes, l'école reprenait, mais surtout que Severus fêtait son anniversaire, ce qui garantissait chez lui un comportement des plus irritants, qu'Hermione ne pouvait évidemment pas lui reprocher. Au fond d'elle, elle espérait tout de même que son cadeau lui ferait plaisir et lui apporterait un peu de baume au cœur, encore fallait-il que Drago ait réussi à se le procurer, mais elle ne se faisait pas trop de souci concernant la ruse de son ami.

Sur ces pensées, elle se tourna du côté de Severus pour voir si lui aussi était réveillé. Elle se trouva confrontée à son dos et, trop paresseuse pour se lever et faire le tour du lit afin de voir s'il dormait ou non, préféra passer son bras autour de sa taille, comme pour lui signaler son soutien dans cette journée qui s'annonçait, et elle le savait, compliquée. Elle posa ensuite sa tête contre son omoplate, attendant tout signe de vie de sa part. L'attente ne fut pas très longue puisque, rapidement, Severus prit sa main et la caressa doucement. A la suite de ce contact, Hermione murmura doucement, par peur de le blesser, mais surtout pour lui faire comprendre qu'elle n'attendait pas de lui une quelconque forme de réjouissance face à cet évènement :

"Joyeux anniversaire Severus..."

Comme elle l'avait anticipé, il ne répondit rien, sinon une longue respiration qui témoignait de sa douleur. Au bout de quelques minutes, il se tourna cependant vers elle, et Hermione rencontra ses yeux pleins de larmes qu'il tentait tant bien que mal de dissimuler. Face à la tristesse qu'arborait l'homme en face d'elle, la jeune femme sourit faiblement, avant de mêler ses lèvres aux siennes, mouillées par les larmes qu'il avait versées quelques minutes plus tôt. Elle espérait, à travers ce baiser, lui communiquer tout le soutien qu'elle lui apporterait aujourd'hui et dans les jours à venir, et prit donc la liberté de l'intensifier. 

Au moment de s'en séparer, Hermione lui glissa : 

"Je suis là, je ne pars pas Severus, je te le promets"

Encore une fois, il ne répondit pas, mais son regard fit comprendre à Hermione qu'il la remerciait de sa compréhension, et surtout de son absence de questionnement. Ils restèrent encore allongés ensemble quelques minutes, avant que le professeur ne se décide à enfin aller se préparer dans la salle de bains en vue de la journée qui s'annonçait. Hermione fit donc de même et se rendit dans ses appartement initiaux. 

Au moment où elle entra, on toqua à la porte, et elle se hâta donc d'ouvrir, curieuse de découvrir qui était assez motivé pour être levé et préparé si tôt dans la journée. Quelle ne fut pas sa surprise quand elle découvrit derrière sa porte Drago, tenant dans sa main un paquet. Elle lui sourit, non sans un air surpris, et le laissa entrer. Bien qu'elle connaissait déjà la nature du paquet que tenait Drago, celui-ci lui dit :

"Je t'apportes ce que tu m'as demandé hier. Comment va-t-il ?

- Ce n'est pas la grande forme. Il n'a pas dit un mot ce matin, répondit Hermione. Il avait le visage inondé par les larmes, je ne l'avais jamais vu comme ça... 

- C'est comme ça chaque année, dit le blondinet. Mon père a vite abandonné toute tentative d'améliorer la situation. Je ne suis pas souvent d'accord avec lui, mais pour une fois, je pense qu'il a raison, Severus souffre depuis trop longtemps pour que nous puissions espérer un quelconque rétablissement le jour de son anniversaire. Nous pensons que tant qu'il arrive à sourire le reste de l'année, c'est à moitié gagné. Mais même ça c'est un sacré pari, il ne souriait presque jamais avant de t'avoir auprès de lui.

- Il ne faut pas être si convaincus de l'impossibilité de Severus à être heureux le jour de son anniversaire, Drago, dit Hermione. Bien sûr, cela s'avère compliqué, mais je ne désespère pas. Si j'ai réussi à apporter un minimum de joie dans sa vie quotidienne, je devrais réussir à décrocher au moins un petit sourire de sa part aujourd'hui, tu ne crois pas ?