Chapitre 6

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Personne à Poudlard n'aurait pu imaginer une situation comme celle-ci : le professeur Rogue, de nature solitaire et renfrognée, aidant avec (presque) plaisir Hermione Granger à concocter une potion d'Enflure, tout ça dans son propre atelier.

Les deux sorciers s'affairaient en effet à la préparation d'une potion de deuxième année.
Même si l'ambiance n'était pas à la rigolade, elle ne ressemblait pourtant pas à celle qui les entourait d'habitude.
Ils réussissaient à communiquer, concentrés sur la réussite de leur préparation. Rogue trouva même son élève douée, peut-être parce qu'ici, il ne pouvait pas chercher à la comparer avec son filleul, Drago.

Il était forcé de reconnaître son talent : après cinq ans passés sans travailler cette potion, elle y arrivait à la perfection. Bien sûr, il était là pour l'aider, mais il se rendit vite compte qu'il ne lui servait à rien, si ce n'était qu'à lui passer les ustensiles et ingrédients au fur et à mesure qu'elle avançait dans son travail.

Une heure et demie plus tard, Hermione eu fini sa potion et, pour la première fois depuis le début, jeta un coup d'œil à son professeur afin de s'assurer que son travail était bien fait.

Severus hocha la tête, en signe d'approbation, et la jeune fille se réjouis intérieurement : elle était fin prête pour son cours de demain et n'allait ainsi pas se ridiculiser devant ses deuxièmes années.

Cependant, une dernière question lui resta en tête :

"Professeur, qu'allons nous faire durant l'heure de cours demain matin ? Y'a-t-il une autre potion à réviser ? l'interrogea la jeune Gryffondor.

- Miss Granger, ce n'est pas parce que vous vous occupez d'élèves seule que vous allez également faire mon cours, dit-il en se pinçant les lèvres.

- Oh...euh... oui bien sûr, enfin ce n'est pas ce que j'ai voulu dire. Je voulais simplement sav...

- Si vous me seriez utile ? De toute évidence : non. Cela fait plus de quinze ans que j'enseigne ma matière seul. Ce n'est pas aujourd'hui que je vais avoir besoin d'une assistante" lui répondit-il sèchement.

Voyant l'air déconfit de la sorcière, il s'en voulu un peu d'avoir été si brutal. C'était la première fois qu'il éprouvait un sentiment de culpabilité envers un élève qu'il remballait. Il sembla un peu décontenancé par la situation mais n'en laissa rien paraître. Il se rattrapa cependant :

"Il se peut tout de même que nous nous entrainions à la fabrication de Polynectar. C'est bien cette potion que vous aviez réussi en deuxième année, n'est-ce-pas ?

- Oui en effet, se ressaisit Hermione. Je l'avais trouvée simple mais un peu longue pour trouver les ingrédients

-Ce problème est déjà réglé puisque les élèves auront déjà les ingrédients sur leurs paillasses, Granger. Je ne vais pas les envoyer en chercher clandestinement, ajouta-t-il, toujours de son air pincé. Enfin bon, puisque vous êtes obligée d'assister à mon cours mais que vous ne me serez d'aucune utilité pour le donner, vous passerez dans les rangs afin de vérifier si les cornichons me servant d'élèves ne se trompent pas."

Hermione eût un petit rictus au mot "cornichons", sûrement car cela n'allait pas du tout dans la bouche de Rogue !

"Je vous pensais plus sérieuse que ça Granger. Rire pour un simple mot... Pathétique."

La Gryffondor s'en voulu immédiatement. Elle qui pensait détendre un peu l'atmosphère, c'était raté. Honteuse, elle vit alors son professeur se tourner vers ce qui semblait être une armoire. Il l'ouvrit et Hermione se rendit alors compte que ce qui se trouvait juste derrière n'était autre que son salon.

Elle regarda alors le maître des potions, d'abord surprise par ce qu'elle venait de découvrir. Soudain, elle se rendit compte de ce que cela signifiait.

Lorsque Rogue vit qu'elle avait enfin compris, il la regarda et lui dit calmement :

"Eh oui Granger, votre mot de passe ne me sert à rien, et le mien ne vous sert donc pas non plus. Et arrêtez de trembler comme ça, vous m'exaspérez. Je ne vais pas venir vous tuer dans votre sommeil, auquel cas j'aurai été plus intelligent de ne pas vous montrer la porte pour mieux vous surprendre"

Cette dernière phrase fut dite avec malice, et avait légèrement refroidi l'ambiance, encore plus qu'elle ne l'était déjà. Hermione ne bougea pas, et fixa son professeur. Malgré les paroles étranges qu'il venait de prononcer, elle ne put s'empêcher de revenir immédiatement sur ses pensées de la veille : Rogue aurait très clairement pu lui plaire. Maintenant que la lumière du jour éclairait son visage, elle pouvait se concentrer davantage sur ses fossettes qui lui donnaient son air strict. Ses yeux profonds ainsi que sa posture lui donnaient tout l'air de quelqu'un d'intelligent.

Elle en était maintenant sûre : s'il avait été élève, il lui aurait immédiatement plu. La seule complication aurait été sa place à Serpentard et donc la rivalité entre les vert et argent ainsi que les rouge et or.

La voix de son professeur la sortit de sa rêverie :

"Granger, cette porte était ma façon polie de vous demander de partir de mon atelier mais puisque vous préférez penser que je vous aurai plu en tant qu'élève, libre à vous. Seulement, faites le dans vos appartements, pas dans les miens"

La jeune fille reçût une décharge électrique, tel celle d'un électrochoc. Comment avait-il su ? Elle avança cependant vers son salon, encore plus honteuse qu'elle ne l'était déjà. 

Au moment de fermer la porte, son professeur précisa : 

"Ne vous avais-je donc jamais dit que j'étais légilimens ? Je croyais l'avoir fait pourtant..." dit-il en feignant l'incompréhension.

Il savait qu'il l'avait perturbée, et cela le faisait rire. Pour la première fois de sa vie, il vit la Miss-Je-Sais-Tout décontenancée, ne contrôlant plus rien. Il le prit comme une fierté personnelle et jamais il n'oublierai ce moment des plus savoureux de sa carrière. Il le savait, son pouvoir de légilimencie avait fait et fera encore de nombreuses victimes.

De son côté, Hermione se senti rougir jusqu'aux oreilles. Comment avait-elle pu oublier ça ? Harry lui en avait parlé il y a deux ans, lors de leur rencontre avec l'Ordre du Phénix ! Rogue avait essayé d'apprendre l'Occlumancie à Harry afin d'empêcher Voldemort à accéder à ses pensées. Il avait été forcé, pour cela, à pénétrer dans l'esprit d'Harry.

La jeune fille s'en voulu de ne pas s'en être souvenue. Sa seule option afin que cela ne se reproduise plus était donc de s'entraîner à bloquer son esprit. Seulement, elle allait devoir le faire seule : c'était trop dangereux et déplacé de demander de l'aide à son professeur.

Elle se rendit donc dans sa bibliothèque et, ne trouvant pas de livres sur le sujet recherché, elle décida de se rendre à celle de Poudlard. Ce n'est que lorsqu'elle commença, à se diriger vers sa porte qu'elle se souvint que la bibliothèque était fermée les dimanche hors période scolaire. Elle allait devoir trouver autre chose à faire de sa journée, en commençant par prier pour ne pas être amenée à parler avec Rogue.

Ce dernier était tout de même flatté que l'on pense cela de lui. Pour tout dire, c'était même la première fois qu'en lisant dans l'esprit de quelqu'un, il en arrive à cette... fin ? Il était d'autant plus ravi que cela vienne d'une jolie fille. A cette pensée, son coeur s'arrêta net. Venait-il de penser qu'Hermione Granger était jolie ? 

Après tout, oui, elle l'était. De toute façon, il n'y a pas de mal à apprécier la beauté des gens, si ? 

Il s'en voulu tout de même de la trouver jolie. Elle était ce qu'il détestait le plus depuis que Lily Potter s'était approchée de lui. Elle lui ressemblait tellement de part son intelligence... Elle brillait partout, était admirée de tous les professeurs, passait beaucoup de son temps libre à étudier...

Il ne pouvait pas non plus faire honte à sa "famille". Lucius Malefoy et lui étaient de très bons amis, et ils se devaient donc de respecter un certain code d'honneur ensemble. Bien évidemment, parler aux "Sang de Bourbe" n'en faisait pas partie.

Comme à son habitude, dès qu'un dilemme se présentait à lui, il ne pouvait s'empêcher de boire. Heureusement, cela ne lui arrivait que très peu, hormis ces temps-ci...

Pourquoi pas demain (Snamione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant