Chapitre 41

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"Bonjour, Severus, commença McGonagall. 

- Bonjour, Minerva, répondit Rogue, froid.

- Prends place, je t'en prie... continua-t-elle. Un thé ?

- Sans façon, dit Severus un peu trop rapidement. En revanche, un café serait le bienvenu.

- Entendu" répondit Minerva.

Joignant le geste à la parole, elle agita sa baguette et une tasse de café fumante apparu sur la petite table devant le fauteuil où le professeur de potions s'était assis. Il la remercia d'un hochement de tête, et voyant qu'il ne comptait pas parler tant qu'elle ne lançait pas la conversation, McGonagall lui demanda :

"Alors Severus, comment se passent tes cours avec Miss Granger ? Oh, quelle question : j'imagine qu'elle est très assidue, comme toujours, c'est-ce pas ?

- Certainement, Minerva" dit Rogue d'un ton qui se voulait froid.

Il essayait de se convaincre qu'il parlait de l'affreuse Miss-Je-Sais-Tout des années précédentes, et non pas d'Hermione qui était tout sauf affreuse. Pour l'instant, cela fonctionnait, mais ce stratagème allait-il pouvoir durer tout le long de l'échange ? Il l'espérait. 

Comme si Minerva était au courant de ce qui se tramait, elle ajouta :

"Dis-moi en plus, Severus ! Si je voulais seulement savoir ceci, je n'aurais pas organisé de rendez-vous, je t'aurais simplement posé la question dans la Grande Salle voyons. 

- Que veux-tu que je te dise de plus, Minerva ? Sa façon de travailler est la même depuis maintenant huit ans. Elle pose toujours les mêmes questions agaçantes, cherche toujours à savoir plus que ce qu'elle ne doit savoir, se prends pour une professionnelle des potions quand elle donne cours sans se rendre compte que c'est un art subtil qui mérite qu'on lui porte toute notre attention. J'aurais préféré avoir Drago sous ma tutelle plutôt que cette... bibliothèque sur pattes."

Il avait sorti tout ça d'un trait. Il n'arrivait pas à comprendre comment il avait pu dire autant de mal de sa protégée si spontanément, presque sans réfléchir. Certes, tout ce petit discours était ce qu'il pensait d'elle au début de l'année, alors qu'elle n'était encore que "Miss Granger". Mais maintenant qu'elle était devenue Hermione, tout cela n'était plus. Ses questions étaient pertinentes, intéressantes même. Il admirait sa soif de connaissance qui semblait grandir de jour en jour et qui faisait d'elle la femme merveilleuse qu'elle était. Et l'intérêt qu'elle portait aux potions, son désir de toujours vouloir se surpasser, de comprendre comment les ingrédients pouvaient fusionner entre eux afin de donner un résultat des plus étonnants, tout cela l'émerveillait de jour en jour. Certes, avoir Drago sous sa tutelle aurait été un réel plaisir, mais ce plaisir n'était rien comparé à celui de vivre avec Hermione à ses côtés chaque jour, même si cela impliquait de devoir mentir à l'école entière et à son amie à propos de la relation qu'ils entretenaient. 

Comprenant qu'il divagait, le professeur revint tout de suite à la réalité et s'efforça de ne plus penser à Hermione avant la fin de cet entretien, sauf en mal, bien sûr.

McGonagall le reprit :
"Voyons Severus, cesse d'être aussi pessimiste. Reconnaît au moins qu'elle est brillante et que Poudlard a de la chance d'accueillir une aussi bonne élève entre ses murs !

- Elle peut être brillante dans tout ce qu'elle veut, mais s'il y a bien un domaine où elle ne brille pas, ce sont les potions, Minerva. Et tu sais à quel point je ne supporte pas que l'on prenne cet art à la légère.

- Si cela avait été Potter...

- Nous ne parlons pas de Potter, coupa Severus.

- Eh bien moi je veux parler de Potter, renchérit McGonagall. Je disais donc, si cela avait été Potter, ton comportement aurait pu s'expliquer : ce jeune homme, avec tout le respect que j'ai pour lui, ne s'intéressait aucunement à l'art des potions, tandis que Granger semble réellement intéressée par la matière, comme par toutes les matières d'ailleurs.

Pourquoi pas demain (Snamione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant