Pourquoi pas demain (Snamione)

Chapitre 17

Deux semaines passèrent depuis qu'Hermione avait décidé, pour le bien de son professeur, de mettre des distances entre eux. Désormais, ils ne se parlaient que lors de leurs cours et le soir, lorsque Rogue devait donner des conseils à son élève. Ces conseils se révélaient d'ailleurs être toujours les mêmes, à savoir des compliments sur le travail qu'elle fournissait. 

La distance qu'ils vivaient ne leur plaisait pas. Chacun essayait d'y voir uniquement le positif, sans y parvenir réellement. 

Hermione tenta de se persuader que cela l'aidait à mieux se concentrer durant les cours, à retrouver la complicité de son amie Ginny. En réalité, la seule complicité qui lui manquait était celle de Rogue. Même si cela lui permettait de ne plus rougir sans cesse, elle devait avouer que les remarques sarcastiques qu'il pouvait lancer et qui la faisait sourire intérieurement lui manquaient.

Rogue, de son côté, avait apprécié le geste d'Hermione. Elle avait remarqué son mal être et avait voulu y remédier. C'était de loin la chose la plus attentionnée qu'on ai faite pour lui, et cela le touchait véritablement. Néanmoins, lorsque la compagnie de la jeune fille commença à lui manquer, il comprit d'où venait son sentiment de malaise. Durant son enfance, il avait été négligé, détesté, voir haï par son père, tandis que sa mère mourut sous les coups que celui-ci lui donnait. Ayant perdu l'unique figure maternelle qu'il n'ai jamais eu, il s'était renfermé sur lui-même, ne laissant plus aucune femme rentrer dans sa vie, excepté Lily.

L'arrivée fracassante d'Hermione, qu'il était obligé de supporter durant trois années consécutives, avait compromis sa promesse. Sans le vouloir, il s'était attaché à elle, purement professionnellement, bien sûr, et cela lui donnait l'impression de trahir la femme qu'il aimait.

Ses années Poudlard étaient remontées et la haine qu'il avait pour les Maraudeurs, spécialement pour James, aussi. Vivant dans ses souvenirs, il n'avait su canaliser ses émotions et avait donc blessé son élève.

Ce soir, au moment de son bilan avec Hermione, il mettrait fin à ce froid qui régnait entre eux : il en avait autant l'envie que le besoin, et il savait que cet argument allait énormément aidé à la réalisation de son "projet".

Leur rendez-vous, comme aimait l'appeler la sorcière, arriva enfin. Ils firent les politesses habituelles, et Rogue la pria de s'asseoir. Il commença :

"Bien, Miss Granger. Comme tous les jours depuis que vous m'assistez, votre travail est remarquable. Vous aidez les élèves à la perfection et me secondez comme il le faut. Vos cours sont également excellents, bravo.

- Merci beaucoup, professeur" répondit Hermione.

Voyant que la jeune fille commençait à se lever pour rentrer chez elle, il continua :

"Cependant, j'ai quelque chose à rajouter."

La sorcière, surprise, se rassit et attendit la suite de ses paroles.

"Je pense que nous devons parler de la décision que vous avez prise il y a deux semaines."

Hermione se raidit. Allait-il briser cette distance qu'elle s'efforçait de respecter ou, au contraire, lui dire que c'était une bonne idée et la renforcer ? Elle commença à prier pour qu'il choisisse la première option, avant de se raisonner et de trouver son comportement égoïste. S'il avait besoin de calme, elle n'allait pas le déranger pour une complicité qui lui manquait. C'était stupide. Rogue ouvrit enfin la bouche :

"Je veux l'annuler."

Avait-elle bien entendu ? Elle eu du mal à trouver ses mots mais dit pourtant :

"Euh... très bien... mais, pourquoi ? Je veux dire, j'ai fait ça pour vous, je ne veux pas que vous vous sentiez obligé de quoi que ce soit..

- Que croyez-vous Granger ? J'ai réfléchi durant ces semaines, et voici la finalité : arrêtons cette décision.

- Pourquoi ? osa demander la jeune fille.

- Il est bien trop tôt pour que vous le sachiez, Granger."

Sur ces mots, la jeune fille acquiesça et se dirigea vers la porte, heureuse que cette distance s'arrête enfin. Rogue l'était aussi et le lui fit savoir, à sa manière :

"Cela ne veut pas dire que vous pouvez recommencer à me dévorer des yeux lorsque je me retrouve malencontreusement à moitié nu devant vous."

Sûr de sa réponse, il s'attendait à avoir posé une colle à Hermione. Celle-ci, maintenant habituée à ses sarcasmes, répondit sur le même ton :

"Dans ce cas, ne continuez pas à faire exprès d'être chez vous à moitié nu lorsque vous savez que je viens "

Elle venait de le remballer, et ce, sans rougir. Non, à la place, c'était lui qui avait le feu aux joues. Il aimait le tempérament qu'elle venait d'adopter, et il sentit que ce qui les attendait pour les mois à venir était loin d'être triste...

Ils allèrent se coucher, le sourire aux lèvres d'avoir retrouvé l'autre.

Le lendemain, Hermione se leva, heureuse. Cela pouvait paraître ridicule, mais s'entendre à nouveau avec son professeur lui avait ôté un poids énorme de ses épaules. Elle n'avait cours avec lui qu'à 11h, et avait donc deux heures de cours entre. Tandis qu'elle refaisait son lit, elle entendit Rogue arriver dans son salon. Elle finit en vitesse, avant d'aller le voir.

Elle arriva dans le salon et le vit, torse nu, tenant une corbeille remplie de croissants. Elle lui fit un de ses sourires malicieux et décida de tomber dans son piège : 

"Professeur Rogue, puis-je savoir ce que vous faites dans mon salon torse nu ? 

- C'est tout ce que vous voyez ? J'ai des croissants, au cas où vous n'aurez pas remarqué, répondit-il d'un air faussement étonné. Il me semblait pourtant vous avoir demandé de ne plus me fixer lorsque je suis habillé de la sorte. Vous me décevez, Granger. 

- Il se trouve que vous m'avez demandé de ne plus vous observer lorsque vous vous trouvez malencontreusement dans cette tenue. Sauf votre respect, je pense pouvoir affirmer que vous l'avez fait exprès cette fois-ci."

Rogue sourit, assumant qu'il avait volontairement provoqué la jeune fille. Il sortit ensuite sa baguette et jeta un sortilège afin de se vêtir immédiatement. Hermione simula sur son visage une marque de déception, que le professeur releva :

"Arrêtez de me faire le plaisir d'être déçue, Granger. Cela ne fait qu'accentuer mon envie de recommencer."

Cette fois, ce fut au tour de la sorcière de sourire. Elle regarda son professeur avant de dire :

"Bon, ces croissants ne vont pas se manger tous seuls."

Dans son élan, elle prit la corbeille et invita Rogue à s'asseoir, afin de prendre le petit déjeuner avec elle.

Commençant de la sorte, la journée ne pouvait que bien se dérouler...