Chapitre 45

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Une semaine s'était écoulée depuis l'anniversaire de Severus. Pendant ces sept jours, il avait retrouvé le sourire - enfin, si l'on peut dire ça de lui - et profitait du bonheur que lui procurait la présence d'Hermione. Chaque jour, il se posait la même question. Elle tournait en boucle dans sa tête et le rendait fou, parce qu'il ne parvenait pas à trouver de réponse. Qu'avait-il fait pour mériter quelqu'un comme Hermione ? 

Plus il se remémorait son passé, plus cela le tourmentait. Il avait vécu une vie de jalousie envers James Potter. Il avait toujours détesté ses élèves. Sans même que ceux-ci soient ses élèves, il s'était toujours donné un malin plaisir à insulter les Nés Moldus avec Lucius. Il méprisait tout et tout le monde. Il avait été un Mangemort et avait servi le Seigneur des Ténèbres. Même en tant que double espion, cela ne soulageait pas sa conscience. 

Hermione avait réussi à mettre fin à tout ça. Mais la question se répétait : pourquoi y avait-elle mis fin ? Qu'est-ce qui avait fait qu'il méritait une fin à ses tourments ?

Ces interrogations l'affligeaient sans cesse, jusqu'à ce qu'Hermione ne les interrompe, le sauvant une nouvelle fois de cette torture. 

Mais cette fois-ci, ce ne fut pas elle. 

Ils étaient tranquillement assis sur le canapé du professeur, chacun en train de lire. Hermione avait presque fini le livre sur les potions qu'avait offert McGonagall à Severus, tandis que ce dernier était de nouveau en train de se débattre avec ces foutues questions, combat qu'il tentait tant bien que mal de dissimuler derrière la fausse lecture de son livre. 

Ils entendirent alors des pas se précipiter vers la porte, puis quelqu'un toquer activement contre elle. S'en suivirent des exclamations "Dépêche-toi !", "Maman va nous tuer si on prend trop de temps !" "S'ils dorment je fais exploser le château, on verra si Morphée veut toujours les garder."

Soupirant, Severus se leva pour accueillir ceux qui ne pouvaient être que les Weasley, évidemment accompagnés de Harry. Hermione était sur ses talons, curieuse de savoir ce qui paniquait autant ses amis. 

Lorsqu'il ouvrit la porte, le professeur fut secoué par les indignations de Ron :

"C'est pas trop tôt ! Vous savez ce qu'on risque, nous, si on arrive en retard ?

- Calmez-vous Weasley, ou je ferais en sorte que vous le soyez éternellement, dit Rogue d'un ton puissant.

- Arrête de crier, Ron, laisse-moi expliquer la situation de manière concise et arrête de nous ralentir" lui reprocha Ginny.

Par "nous", Ginny désignait son frère, Harry, mais aussi Drago, qui était resté légèrement en retrait. Severus fut quelque peu décontenancé de le voir parmi ceux qu'il avait toujours détestés, mais n'en laissa rien paraître. Après tout, ils avaient décidé de faire la paix, non ?

"Dépêche-toi, Gin', grommela Ron.

- Oui, oui, dit-elle en levant les yeux au ciel. De toute façon, maman sait que nous ne pouvons pas transplaner dans l'enceinte de Poudlard, donc elle comprendra notre retard.

- ON A RECU LA LETTRE HIER, GIN', LE RETARD N'EST PLUS VALIDE. MAINTENANT DEPECHE-TOI, cria Ron à la manière d'une Beuglante.

- Pardon, pardon... Severus, on aurait besoin que tu nous aides à transplaner d'ici au Terrier... Notre mère nous a envoyé une lettre nous demandant d'y être impérativement, et elle ne le fait que pour les occasions familiales graves. Et puisque tu es le seul qui puisse transplaner à notre connaissance, enfin, excepté Dumbledore, bien sûr, mais tu compren-

- GINNY ! 

- Oui, oui, ça va ! C'est Drago qui nous a mis au courant de ta capacité à le faire, il dit que tu l'avais déjà fait le jour où nous nous sommes retrouvés au lac...

Pourquoi pas demain (Snamione)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant