6 - de défiance à espoir

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Point de vue de Liam.

Nous sommes en cours de sport et nous jouons au badminton sur le terrain extérieur de l'école. Il fait une chaleur étouffante, c'est insupportable. Pour l'instant, je gagne chaque confrontation. Nous faisons des matchs alternés, les gagnants passent au terrain du dessus et les perdants au terrain du dessous. J'ai joué contre Ash puis contre d'autres personnes de ma classe qui, à mon plus grand bonheur, sont absolument nulles en sport, alors il est facile pour moi d'atteindre les terrains les mieux placés.

Il me reste trois matchs à gagner avant d'arriver au dernier, autrement dit, le plus fort se retrouve là-bas et il est hors de question qu'on me batte ! Je suis vraiment mauvais perdant quand il s'agit de sport. Je veux toujours faire de mon mieux, pousser mes limites au maximum. C'est toujours bien vu d'être bon dans quelque chose, et comme je suis absolument nul en cours, il faut bien compenser par autre chose.

Je ne suis plus qu'à un match du dernier terrain. Je joue contre l'un des grands sportifs de la classe. Ce gars est insupportable, il change de tactique de jeu après chaque point pour me déstabiliser. Je n'ai pas le temps d'analyser sa technique. Il est fort, cet enfoiré, et il est en train de me voler la victoire ! Je marque un point et il m'en remet trois dans la figure, je sens mes nerfs monter à chaque point. J'essaie de me contenir, je ne peux pas perdre face à ce con.

Nous sommes remontés à égalité. Il ne reste plus qu'un point pour nous départager. Tout le monde a déjà fini son match et nous observe. Les dernières passes sont interminables. Il ne veut pas lâcher l'affaire. Moi non plus. Je reprends l'avantage quand quelqu'un appelle de l'autre côté de la salle. Le temps de tourner la tête et le volant tombe à terre de mon côté du terrain.

Je perds ce match et perds par la même occasion ma victoire. Je dois redescendre de terrain et me retrouve face à Julia, une des filles de ma classe. Je ne suis vraiment pas d'humeur, le match d'avant m'a clairement énervé. Elle met plusieurs points, je m'énerve de plus en plus, je rate tous mes tirs, je n'arrive plus à jouer.

— PUTAIN ! criai-je en balançant ma raquette à terre. ÇA ME SOULE J'ABANDONNE.

Je me dirige vers la sortie de terrain pour aller aux vestiaires quand j'entends Lyliana m'interpeller depuis un des bancs disposés sur le côté. Elle boite, elle avait été dispensée du cours de sport et était restée toute la séance sur le banc à côté du prof.

— Quoi ? Monsieur a été touché dans son ego c'est ça ? Dit-elle en se levant, monsieur ne supporte pas de perdre ? Face à une fille qui plus est, ça doit être dur pour un macho dans ton genre.

— De la part d'une meuf qui ne pète pas un mot depuis son arrivée et qui ne porte que des vêtements qui font trois fois sa taille, ça ne me touche pas, lui dis-je en me rapprochant d'elle d'un pas ferme.

Je la vis reculer, je pense lui avoir fait peur. Je m'en voulais un peu. Mais elle n'avait pas à dire ça, elle l'avait cherché c'était de sa faute.

— Pauvre con. Dit-elle les yeux humides avant de partir presque en courant vers les vestiaires.

C'est bien un truc de fille ça. Elle nous cherchent et quand on répond elles le prennent mal.

Une fois tous les matchs finis, nous retournons aux vestiaires. John vient près de moi et me donne une tape dans l'épaule avant de me lâcher : « T'es vraiment un rageux, je tiens à le dire ». Il se tord de rire, je le regarde frustré.

— Tu te fais rire toi-même c'est bien, ça montre à quel point t'es un être inférieur, c'est bon t'as fini de te marrer je peux rentrer maintenant ?

— Rhoo t'es pas drôle détend ton string tu veux ?

Je lui montre un beau doigt d'honneur avant qu'il ne retourne de son côté en soufflant. Je me change rapidement et je pars du vestiaire d'un pas déterminé. Tout ce que je veux, c'est m'éloigner d'ici pour essayer de me calmer. Par chance, c'est la dernière heure de cours, donc je peux rentrer directement après. Je viens à pied tous les jours, j'habite à peine à 20 minutes du lycée.

Je prends mes écouteurs, mets ma musique à fond et marche jusqu'à chez moi. Après dix minutes, je m'aperçois qu'il y a quelqu'un devant moi. Je ne la reconnais pas tout de suite à sa silhouette, mais c'est elle. Je ne sais pas quoi faire, je suis un peu gêné après ce que je lui ai dit.

— Lyliana ! Lyliana, s'il te plaît, arrête-toi.

Elle ne se retourne pas, elle ne veut sûrement plus me parler. Je me mets à courir pour la rattraper. Une fois à sa hauteur, j'attrape son poignet pour qu'elle se retourne. Elle a un sursaut, me regarde d'un air craintif avant de tirer sa main d'un coup sec. Elle continue de marcher sans faire attention à moi.

On marche à quelques mètres d'écart, je me résous à ne pas forcer davantage, comprenant que c'est perdu d'avance. Après quelques minutes de silence infinies, elle s'arrête brusquement avant d'avancer à nouveau mais plus lentement. On dirait qu'elle est effrayée, pourtant il n'y a personne dans la rue à part nous deux.

Elle a du mal à respirer et avance doucement comme si elle n'en a pas envie. Je lui demande si elle va bien. Elle ne me répond que par un hochement de tête. Je la regarde tourner à gauche pour traverser le portail, au moins maintenant je sais où elle habite. Avant qu'elle ne passe la porte d'entrée, j'ai le temps de lui crier.

— Je me ferai pardonner ! Crois-moi, je trouverai quelque chose, tu seras surprise. Après tout, tout le monde aime les surprises, pas vrai ?

Aucune réaction de sa part. Après qu'elle a fermé la porte, je reprends mes écouteurs et continue mon chemin, réfléchissant déjà à ce que je pourrais faire. Je traverse le parc et me retrouve face à ma maison. Ma musique n'est même pas encore finie que j'étais déjà arrivé chez moi. On habite vraiment pas loin l'un de l'autre, ça pourrait être pratique à l'avenir, qui sait ?

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Vite sur le chapitre ⭐️

L'emprise du silenceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant