Point de vue de Liam
Après la soirée, nous décidons de rentrer. Lyly est fatiguée et moi, je veux passer du temps juste avec elle. J'adore être avec les autres. Le groupe a une bonne entente et c'est génial de passer des soirées avec eux. Mais Lyly et moi ne nous comportons pas de la même façon lorsque nous sommes avec les autres. Quand nous sommes seuls, c'est mieux, plus fluide et naturel. Alors qu'avec le groupe, j'ai l'impression d'être crispé, de ne pas oser.
Il doit être dans les environs de minuit et lorsque nous arrivons devant chez moi, je suis surpris de voir les lumières encore allumées. Mon père va toujours se coucher tôt pourtant.
J'ouvre la porte et fais signe à Lyliana de rentrer, accompagnant ma parole d'un geste circulaire de la main. Elle me remercie d'un signe de tête. Nous marchons jusqu'à la cuisine où je retrouve mon père, un café dans la main droite et un journal dans l'autre.
— Vous voilà les jeunes ! J'étais pressé de vous voir.
— Qu'est-ce qu'il y a, Pa ?
— Rien, rien. C'est juste que tu m'as tellement parlé de cette jeune fille que j'avais envie de la rencontrer le plus tôt possible. Je savais que tu ne résisterais pas bien longtemps avant de la ramener à la maison.
Je me sens rougir d'un seul coup. La chaleur s'empare de mes joues. Mais qu'est-ce qu'elle va penser de moi maintenant hein ? Un vieux type qui ramène toutes ses conquêtes chez lui ? Alors oui, j'ai été comme ça fut un temps, mais avec elle ce n'est pas du tout la même chose.
Elle s'approche de moi et fait une pression sur mon bras comme pour me rassurer. Je lui fais signe pour qu'elle comprenne que nous allons monter. Elle s'avance vers les escaliers mais au dernier moment, elle se désiste et entame la discussion avec mon père.
Tout, mais pas ça, je vous en prie ! Je sens que ça va encore être pour ma tronche. Je soupire un grand coup tout en m'asseyant autour de la table.
Le poing en dessous du menton, je regarde mon père avec exaspération pendant qu'il déballe tout un tas de conneries sur mon enfance du genre : « Dis, tu savais que quand il était petit, Liam passait son temps à se couvrir de peinture de la tête aux pieds et à courir nu dans toute la maison ? Sans oublier de balader ses petites mains sur tous les murs, bien sûr » ou encore « Je me rappelle la fois où il avait inondé la maison en laissant couler l'eau du bain, ça a pris des jours pour que tout soit à nouveau en ordre. Oh ! Et puis toute la mousse qu'il avait mise, c'était une catastrophe ! Il courait dans tous les sens, il pensait que la montagne de mousse était un monstre qui voulait le manger !».
Lyliana, elle, le regarde avec admiration. Elle boit ses paroles et ne peut pas s'empêcher de se moquer. Son rire tellement enfantin m'aurait fait sourire si ce n'était pas de moi dont elle se moquait.
Oh non, ce n'est pas vrai, ne me dites pas qu'il est vraiment en train de sortir l'album de famille là ? Il est insupportable, il ne peut pas s'en empêcher. Je le vois défiler toutes les photos une à une et lorsque il arrive aux photos de moi dans le bain, je décide que c'est amplement suffisant pour aujourd'hui. Je prends le bord du livre et le lui referme dans les mains, toujours aussi gêné qu'elle ait pu me voir à poil et sous toutes mes plus belles bêtises de mon enfance.
Avant de partir, mon père s'empresse de rajouter : « Je l'aime bien, ça se voit que c'est une bonne fille. Garde la bien cette fois. » Il finit sa phrase en sirotant une autre gorgée de son café.
J'ai changé depuis que je l'ai rencontrée. Avant, ce n'étaient que des coups d'un soir. Des histoires sans lendemain suite à une rupture très difficile. Mais Lyliana a ce petit quelque chose qui m'empêche d'agir comme je le faisais d'habitude.
Alors oui, je compte bien faire attention à elle.
Je prends Lyly par la main et l'oblige à monter dans la chambre d'amis pour enfin échapper à ce supplice. Je la regarde et quand elle s'en rend compte, elle part dans un fou rire interminable. Je commence à regretter de l'avoir invitée.
— Allez rigole un peu va ! Ce n'est pas beau de râler comme ça. Elle s'approche de moi, je ne comprends pas ce qu'elle veut jusqu'à ce que je vois ses deux bras se lever dans ma direction et que ses doigts se mettent à bouger dans tous les sens.
Je n'ai pas le temps de réagir qu'elle commence déjà à me chatouiller. Je m'y mets à mon tour et essaie de la chatouiller aussi mais ça ne lui fait aucun effet. Comment peut-on ne pas être chatouilleux ?
Je la pousse alors sur le lit et saisis un coussin pour me battre avec. Après plusieurs minutes et étant totalement à bout de souffle, nous nous couchons tous les deux côte à côte, tentant de reprendre notre souffle.
J'allais ensuite dans ma chambre pour lui chercher un jogging et un t-shirt pour dormir. Elle sera plus à l'aise comme ça. Elle les enfile et je la vois sentir le col de mon t-shirt en l'enfilant. Je souris doucement en voyant ça. Elle est adorable.
Elle insiste ensuite pour regarder un Disney. Les princesses et tous ces films trop enfantins, ce n'est pas trop mon truc alors je négocie pour regarder le roi lion. Comme ça, elle est contente et moi... et bien je m'ennuierais moins.
Nous avons la chance d'avoir une télé dans la chambre d'amis, alors c'est plutôt pratique pour regarder des films, j'y vais toujours là. C'est mieux que de devoir regarder sur l'écran de mon ordi.
Elle me fait rire, elle ne peut pas s'empêcher de faire des commentaires à chaque réplique ou à chaque scène. Parfois c'est un peu trop. Je lui dis de se taire, ce qu'elle fait mais elle reprend de plus belle deux minutes après.
Elle n'a pas de mémoire ou elle le fait exprès ?
Le film a commencé depuis à peine trente minutes que bizarrement, je ne l'entends plus. Je me tourne vers elle et m'aperçois qu'elle dort.
C'est typique des filles, il n'y a pas à dire.
J'éteins la télé et remonte la couverture jusqu'à ses épaules. Je la regarde tendrement et avant d'aller dans ma chambre, je ne résiste pas à l'envie de déposer un bisou sur son front. Je pars ensuite me coucher à mon tour.
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Il est pas trop drôle papa Liam ??
Avouez tous nos parents nous ont déjà fait le coup de l'album et des anecdotes gênantes...Vote et commente⭐️⭐️⭐️
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L'emprise du silence
RomanceJe reste là, à subir allongée à terre, attendant la fin de cette énième crise de nerfs. Arrêter de résister était la meilleure solution. Je l'ai compris avec le temps. "Tu parles, tu meurs", c'est ce qu'il ne cesse de me répéter. Alors je ne dis ri...