Point de vue de Lyliana.
Je traverse la porte d'entrée de la maison avec, à nouveau, cette boule au ventre qui grandit au fur et à mesure que j'avance. Je me demande ce qui va se passer aujourd'hui. En général, quand il a une grosse crise de nerfs comme celle qu'il a eue il y a trois jours, il me laisse un peu de répit. Il redevient calme et plus attentionné. Mais il ne faut pas en faire une généralité pour autant. Il est tellement imprévisible que je dois toujours rester vigilante.
Mais j'ai également un léger sourire suite à ce que me dit ce garçon. Il a l'air déterminé à se faire pardonner. Je me hâte de voir ce qu'il va trouver pour parvenir à ses fins. Malgré tout, ce ne sera pas si facile de donner ma confiance à qui que ce soit après tout cela. Il a l'air gentil, malgré le fait que ce soit un crétin infini. Il a l'air d'être le genre de bad boy populaire dont toutes les filles raffolent. Il doit déjà en avoir une dizaine à ses pieds, prêtes à faire tout ce qu'il veut.
Je vérifie chaque pièce comme à mon habitude. Il n'est pas dans le salon, ni dans la cuisine, je passe la tête par l'ouverture de la cuisine qui donne sur la salle à manger. Je m'avance et vois la table mise : une nappe blanche recouverte de petites décorations, un chandelier trône au centre de la table. Les lumières sont éteintes et les rideaux tirés, seules les flammes des chandelles éclairent la pièce, ainsi qu'une petite guirlande lumineuse disposée au centre de la table, avec quelques pétales de rose dans nos assiettes.
D'accord, alors c'est la première option, il a décidé de redevenir attentionné. Dans ces moments-là, il me trouve toujours les meilleurs plans. Du cinéma en plein air au voyage sur un autre continent, en passant par des petites activités comme du paintball ou de l'escape game, ce que j'adore par-dessus tout. Voir encore un simple petit pique-nique sur la plage avec le coucher du soleil. Voilà pourquoi je l'aime, il trouve toujours les meilleurs rendez-vous à faire pour me rendre heureuse.
J'observe à nouveau le décor qui m'entoure. Du jazz vient bercer mes oreilles. Il sait que j'adore ce genre musical pour des soirées plus calmes. C'est juste magnifique, époustouflant et qu'est-ce que ça sent bon. Je ferme les yeux afin de profiter pleinement de cette ambiance. Seuls les gargouillis de mon ventre viennent perturber cette atmosphère de rêve.
Je sens des bras passer autour de mon ventre pour me serrer, un torse se colle à moi. Il m'embrasse tendrement dans le cou avant de me retourner et de me donner un baiser langoureux, empli d'amour.
— Je t'aime Lyly, tu le sais ça ? Je t'aime à la folie et dire que cette magnifique jeune femme devant moi est la mienne. Tu te rends compte de la chance que j'ai ?
Je nous ai préparé un repas en amoureux, je me disais que ça faisait longtemps qu'on n'avait pas fait ça. Je t'ai même préparé ton plat préféré : un tartare de buf accompagné de quelques frites et de salade.
Nous nous mettons à table, il sort une bouteille de vin. Nous passons la soirée à discuter de tout et de rien. Ça faisait longtemps que ça ne nous était pas arrivé. Qu'est-ce que ça fait du bien. Il est si doux avec moi. Je lui tiens la main par-dessus la table, il la caresse tendrement de son pouce. Mon autre main vient se poser sous mon menton, soutenant ma tête.
Il me raconte de multiples anecdotes que je n'écoute que d'une oreille. Je suis plus concentrée à regarder son visage, ce même visage dont j'étais tombée amoureuse deux ans plus tôt. Cette mâchoire carrée, ce nez fin, des cheveux sombres et ses lèvres avec son sourire Colgate qui fait craquer toutes les filles. Et c'était moi qui avais su lui plaire, attirant des regards jaloux à volonté.
Ce repas me remémore tellement de beaux souvenirs, il m'évoque le Kyllian dont j'étais tombée amoureuse, et ce genre de petites attentions me fait retomber amoureuse de lui encore aujourd'hui.
À notre premier rendez-vous, il m'a fait la surprise de m'emmener à la fête foraine. J'adore y aller ! Je ne sais même pas comment il a su que j'aimais ça, car nous n'en avions jamais parlé auparavant. Il m'a emmenée sur la grande roue pour observer le coucher du soleil. Le ciel prenait une teinte rosée magnifique, il n'y avait aucun nuage pour venir encombrer cette vue.
Seule la musique de la fête et les éclats de rire se faisaient entendre, nous sommes restés là à observer le paysage. Il me serrait contre lui, c'était la première fois qu'il osait tenter un contact avec moi. J'avais le cur qui battait la chamade, et je pense avoir ressenti ces fameux papillons dans le ventre.
C'était un soir d'été, mais malgré tout, il ne faisait pas chaud. Il m'a alors proposé son pull. Je l'ai accepté sans hésitation. J'avais l'odeur de son doux parfum sous le nez toute la soirée, ça me rendait encore plus folle de lui. Nous nous partagions une barbe-à-papa. Nous nous taquinions tout le temps, nous avons passé la soirée à rigoler. Je n'avais jamais ressenti ça. J'étais en train de tomber amoureuse. Il m'a collé un bout de barbe-à-papa sur le nez, et j'ai ri de plus belle.
Nous sommes rentrés et avons terminé la soirée en regardant un film dans sa voiture. Il avait 20 ans à l'époque et je n'en avais encore que 16. Notre âge a souvent posé problème à ma famille mais je ne pouvais pas aller à l'encontre de mes sentiments. Et puis avoir un copain qui avait une voiture, ça avait quand même des avantages.
Je profite alors du repas que mon amoureux venait de me concocter. Je me régale avec son plat. Il faut l'avouer, il cuisine vraiment bien, même si en général, il préfère que ce soit moi qui cuisine. Un homme n'a pas à faire ce genre de chose selon lui. Mais ce n'est pas quelque chose qui me dérange.
Cette soirée touche à sa fin. Nous rangeons la table puis montons nous coucher. Il me prend dans ses bras. Je peux sentir son parfum, le même qu'à l'époque. Je ferme les yeux afin de profiter pleinement de ce moment. Il passe sa main dans mon dos traçant de petits cercles avec ses doigts. Ma tête repose contre son torse, je me sens en sécurité, je me sens bien.
Je me sens vivante.
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L'emprise du silence
RomanceJe reste là, à subir allongée à terre, attendant la fin de cette énième crise de nerfs. Arrêter de résister était la meilleure solution. Je l'ai compris avec le temps. "Tu parles, tu meurs", c'est ce qu'il ne cesse de me répéter. Alors je ne dis ri...