Chapitre 23

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Après avoir marché longuement à travers la forêt, ils s’arrêtèrent enfin.

Edouardo et tous les hommes adultes s’engagèrent alors dans un chemin escarpé qui partait vers la droite.

Ne laissant pas à Manon le temps de demander ce qui se passait, Paquito lui saisit la main et l’entraîna droit devant.

« Dépêche toi ! Je vais te montrer un endroit magique ! » Promit Paquito.

Et elle ne fut pas déçue.

En quelques foulées, ils avaient quitté la forêt sombre et inquiétante, pour une clairière baignée de lumière.

En face d’eux une cascade majestueuse dévalait avec fracas la pente raide d’un immense rocher noir comme l’ébène. Elle leva les yeux, le spectacle était magnifique.

« Je n’ai jamais rien vu d’aussi beau ! » S’exclama t’elle émerveillée.

« Je te l’avais dit ! C’est la cascade sacrée ! » Affirma Paquito ravit d’avoir produit son petit effet. « Attention, ne fais pas un pas de plus ! » La prévint-il alors qu’elle s’approchait de la chute d’eau. « Sinon, tu fais le grand plongeon ! ».

En effet, la clairière se trouvait sur un plateau, et un large fossé la séparait de la cascade.

Manon s’arrêta tout net et après s’être agenouillée, tendit précautionneusement la tête.

Le spectacle qui s’offrait à elle était encore plus surprenant que ce qu’elle avait imaginé.

Plusieurs dizaines de mètres plus bas, la cascade se jetait dans un petit lac dont l’eau était si claire qu’elle en voyait le fond ! Rien à voir avec celle de l’Amazone. C’était comme un petit coin de paradis.

« Regarde ! » dit Paquito qui était venu s’installer à côté d’elle. « La cérémonie va commencer. » Et il lui indiqua l’une des rives du lac.

Là, tous les hommes du village étaient rassemblés. Ils avaient le corps peint de motifs dont elle ne distinguait pas le détail et avaient quitté leurs habits pour revêtir un pagne en feuille noué à la taille par une liane, exactement comme Paquito.

L’un d’eux peignait le corps d’Edouardo.

« Les peintures sont importantes pour la cérémonie. Elles protègent des esprits de la forêt et sont une marque de respect des anciens. » Lui expliqua Paquito.

« Oh ! »

« Et le pagne, c’est pour être le plus proche possible de la nature. »

« Alors toi aussi tu es proche de la nature ! » Remarqua Manon amusée.

L'amour se multiplie, il ne se divise pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant