Chapitre 4

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La maison d’Ismahan et de sa famille se trouvait dans les hauteurs du village, presque à flanc de montagne

Au rez-de-chaussée se trouvait l’étable où rentreraient bientôt dormir leurs chèvres et leurs ânes.

Par un escalier extérieur en bois, on accédait ensuite à la « cuisine d’été », une vaste pièce dotée d’un large balcon où les femmes de la famille installaient leurs ustensiles de cuisine et le foyer pour cuire les plats à la belle saison.

Ismahan expliqua à Manon, qu’il existait aussi une pièce pour la cuisine « d’hiver » où se trouvait un petit four à pain qui restait chaud toute la journée, grâce aux brindilles, herbes sèches et petit bois que ses petits frères et sœurs ramassaient chaque jour.

Manon sourit en pensant à la machine à pain de sa belle-mère. Elle n’avait certainement rien à voir avec le four en terre de la maman d’Ismahan !… et ne tenait chaud à personne !

Elle lui précisa aussi qu’ici, il n’y avait ni électricité ni eau courante, alors toutes les taches  essentielles à la vie de tous les jours étaient réalisées par l’un ou l’autre membre de la famille.

Surprise par l’immense différence entre son propre habitat et celui d’Ismahan, Manon lui demanda spontanément, comme pour retrouver ses marques : « Où est ta chambre ? »

Ismahan sourit et l’emmena dans une seconde pièce aussi vaste que la première et lui indiqua avec fierté l’un des six couchages posé à même le sol, recouvert d’une épaisse couverture multicolore.

Remarquant la surprise de Manon, Ismahan lui expliqua qu’elle avait 5 frères et sœurs plus jeunes qu’elle : Fatiha 8 ans, Assan 6 ans, Ziryab et Samir, les jumeaux de 4 ans et demi et la petite dernière d’à peine 2 ans, Leila !

« Et moi j’ai 10 ans ! » conclut-elle fièrement.

« Wouah ! ça alors, quelle famille ! »

Ismahan lui dit qu’avec tous ses frères et sœurs, ils dormaient dans cette pièce tandis que leurs parents occupaient celle juste à côté.

« Et tes frères ne cherchent jamais à te piquer tes affaires ? »

Ismahan regarda Manon avec surprise puis son regard alla de celle-ci à la pièce sans autre fioriture que ces 5 couchages, et elle éclata de rire.

« En fait, nous n’avons pas beaucoup de jouets chacun. Nous sommes tout le temps dehors. Entre le travail au champ, la garde des chèvres, l’eau qui faut aller chercher au puit, et toutes les petites choses du quotidien, il ne reste pas beaucoup de temps pour ça ! »

« Alors vous travaillez tout le temps ! Même les enfants ? » Osa Manon stupéfaite.

« Non ! Bien sûr que non ! » s’exclama aussitôt Ismahan, amusée par la surprise de sa nouvelle amie quant à son mode de vie.

L'amour se multiplie, il ne se divise pas...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant