Le 5e don

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Les informations furent diffusées dans toute la maisonnée. Une lueur pointant à l'horizon, les soldats durent se résigner à s'isoler, ne pouvant rester plus longtemps à l'extérieur. Camille s'était changée en empruntant quelques vêtements de Clary. Elle était un peu plus grande que la sœur d'Alec, mais un pantalon capri ne laissait rien transparaître. Elle avait aussi remonté ses cheveux en une grande queue de cheval, laissant facilement voir ses cicatrices, témoins de son sombre passé.

Les soldats s'étaient répartis, un peu partout dans la maison, quand on entendit une voiture sur le gravier de la longue cours du ranch. Jordan et Maïa, qui se partageaient la chambre de Clary, étaient descendus dès les premiers bruits, repoussant Alec et la famille royale jusque dans la chambre du rancher.

— Ne sortez sous aucun prétexte, lança Jordan alors qu'Alec tentait de les en dissuader.

Il n'était décidément pas prêt à être traité comme une personne royale et il pesta quand il entendit un brouhaha ainsi que le cri de Camille se répercuter dans la maison.

— J'y vais! Ce n'est pas vrai que je vais rester à ne rien faire alors que les autres sont en danger.

— Fils! Je t'interdis.

— N'essayez même pas, grogna Alec en décrochant l'arbalète qui trônait au mur. Un roi doit être capable d'aider ses soldats vulnérables au soleil, surtout s'il est un daylighter. Et puisque vous ne semblez pas lever le petit doigt, je le ferai à votre place.

Il attrapa ses flèches et en plaça une immédiatement. Il fit signe à Max de lui ouvrir la porte et sortit furtivement jusqu'au haut des marches. Silencieusement, il descendit l'escalier, cherchant où pouvait se trouver les intrus. Il entendait pleurer Camille, mais selon l'endroit d'où venait ses pleurs, c'était impossible de l'apercevoir. Quelques soldats apparurent soudainement dans son champ de vision. Étonnamment, ils semblaient calmes et n'étaient pas en mode protection. Il descendit encore les dernières marches et aperçut Camille, dans les bras d'un homme qu'il ne connaissait pas.

Camille se détacha de l'homme et se retourna enfin vers eux. Elle avait un sourire encore plus joyeux que la veille, quand il l'avait vue retrouver sa jument Paillette. Quand elle aperçut Alec,  elle tira la manche du jeune homme.

— Alec, tout va bien, c'est mon mari, Jem. Il est venu m'aider, s'exclama-t-elle.

Le cow-boy, relâcha ses bras bandés et s'avança pour lui souhaiter la bienvenue.

— Excusez-nous pour l'accueil hostile. Nous avons perdu plusieurs membres de ma famille. Ils ont été enlevés avec mon petit ami, la nuit dernière. Nous sommes tous à cran.

— Jem, voici Alec, l'amoureux de Magnus. Tu sais, celui de la conférence de presse.

L'homme acquiesça immédiatement, reconnaissant évidemment celui qui était à côté de Magnus Bane lors de cette journée.

Ne vous excusez pas, sachant ce que vous devez vivre. Je serais à l'agonie si ma chérie était prise à nouveau dans les griffes de ces raclures. Ils sont tous plus ignobles les uns que les autres.

— Oui, souffla Alec timidement. Vous avez certainement raison.

Il se concentra à nouveau vers Camille et lui indiqua qu'elle pouvait partir, sachant comment tout cela la traumatisait d'être en présence de ces « raclures ». Il s'incluait évidemment dans le lot, se rappelant comment il l'avait traitée la veille.

— Oh! Jem a roulé toute la nuit, il n'est pas prêt à reprendre le volant. Et ne t'en veux pas autant, Alec. Ça n'a pas dû être facile de jongler avec ta nouvelle condition. Magnus m'a tout raconté, hier. Et puis d'ailleurs, sachant comment Magnus était avant son enlèvement, j'aurais peut-être flippé aussi en voyant mon mec avec une autre, rigola-t-elle en serrant la taille de Jem.

Sang espoir (Malec AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant