Sang espoir (Malec AU)

Tu es...

Simon referma derrière lui, complètement sonné par la vision qu'il venait d'avoir. Il savait que son ami avait déjà passé au stade supérieur avec Magnus, mais il semblait aussi bien décidé à passer à autre chose. Sinon, Alec lui aurait dit qu'il dormirait avec Magnus. Bien sûr qu'il aurait fait son petit manège du con de service devant Magnus, mais il aurait compris.

Cela l'avait d'autant plus surpris de l'entendre se lamenter de l'autre côté de la porte, puisqu'Alec était supposé dormir avec Clary. Il les avait même entendus discuter ensemble dans la soirée. Il pensa aussitôt qu'Alec était dans sa chambre pour se prendre des vêtements pour la journée. Ce n'était pas nouveau pour Simon de venir l'aider s'il ne se sentait pas bien un matin. Pour toutes ces raisons, Alec avait pris l'habitude de laisser la porte déverrouillée pour recevoir l'aide dont il avait besoin, peu importe le moment. Comme il l'avait entendu grogner, il n'avait fait ni une ni deux et s'était précipité pour porter secours à son ami. Malheureusement pour lui, cette fois-ci sortait du pire film d'horreur qu'il lui avait été donné de voir.

La première chose qu'il remarqua fut le flacon contenant le lubrifiant qui traversait la pièce jusqu'au pied du lit où se trouvait les sous-vêtements des deux hommes. Lorsqu'il avait relevé la tête, inconscient de ce qui se passait, il rencontra les jambes de Magnus, bien agrippées au fessier d'Alec qui était nu de la taille jusqu'aux pieds. Comprenant enfin ce que tout cela signifiait, il s'était retiré avec des excuses malaisantes, autant pour lui-même que pour Alec.

Dès que Simon eut refermé derrière lui, Alec, qui était resté figé sous la surprise, finit par reprendre conscience et se jeta dans les bras de Magnus, gêné d'avoir été surpris alors qu'il lui avait assuré qu'il dormirait avec Clary. Même si cela semblait être un mensonge, il l'avait pourtant fait et ce n'était que par pure compassion qu'Alec était venu le soulager de ses cauchemars. Que penserait Simon ? Il le croirait aussi groupie que tous les fans de Magnus. Honteux, il souleva la tête pour regarder l'homme qui se trouvait sous lui. L'asiatique fulminait encore d'avoir été dérangé. Alec osa dire sa pensée à son amant.

— Je ne serai plus jamais capable de le regarder en face.

Magnus observa son partenaire, surpris par l'intonation qu'il avait pris. Bien sûr qu'il avait honte, lui qui désirait depuis des années être avec Simon et qui était surpris dans les bras d'un autre. Magnus avait cru, à tort, qu'il pouvait représenter quelque chose pour Alec, mais en l'entendant, il avait reçu cela comme une douche froide.

— Mais c'est moi que tu dois regarder. Je ne veux pas que tu penses encore à lui. Je veux être celui que tu regardes ! Pas ce putain de casse-pieds.

— Magnus ! C'est quand même mon ami.

— Oui, un ami que tu voudrais dans ton lit, à ma place.

— Hé ! Je suis avec toi, non ?

— Tu vas encore me lâcher.

Mais pourquoi ? Pourquoi Magnus insistait autant ? Alec ne comprenait pas son attitude. Il le savait volage, mais il réagissait comme s'ils étaient en couple, et en plus, il ne se gênait pas pour cracher sa jalousie.

— Magnus ? Est-ce que tu serais... jaloux ?

L'ancien prisonnier fit un regard outré. Mais voyons, c'était impossible ! Lui ? Jaloux ?! Quelle idée idiote !

À grande vitesse, il visualisa ses dernières vingt-quatre heures avec Alec, et un million d'émotions le submergèrent. Était-ce cela la jalousie ? Hé bien, en fait, oui ! Il était d'une jalousie maladive.

Mais pour être jaloux, il fallait aussi être...

AMOUREUX !

Il se renfrogna et ne voulut plus rencontrer le regard d'Alec. Il passerait pour un crétin.