Jason est sorti de ma chambre sans un mot, sans une excuse. Il se fout de moi, et me voilà de nouveau avec le cœur en miette. Je regrette d'avoir passé ces dernières semaines avec lui, de lui avoir donné ma confiance et d'y avoir cru. Il a joué avec moi. Je suis dégoutée de lui, de moi et de ma peau qui a encore son parfum.
Je m'assois sur mon lit au bord des larmes. Je ne veux pas pleurer, je ne veux pas me montrer faible, mais c'est dur. Betty entre dans ma chambre. Elle n'a pas besoin que je parle pour comprendre que je ne vais pas bien. Elle me prend dans ses bras. Je lui raconte la scène qui vient de se dérouler.
- Je vais le défoncer ! s'écrit-elle en se levant.
- Laisse-le Betty, il n'en vaut pas la peine.
- Je suis totalement d'accord mais il mérite de se prendre une bonne gifle.
- C'est déjà fait.
Grâce à elle, je suis obligée de rigoler et je vais déjà un peu mieux. J'éclate de rire quand elle me montre ce qu'elle lui aurait fait si je ne l'avais pas retenue. J'adore cette fille. Je suis heureuse de lui avoir dit de rester dormir sinon j'aurais pleuré toute la nuit. On rigole, on s'amuse. Jason frappe au mur pour qu'on se taise. C'est comme s'il avait frappé mon cœur. Betty saute sur l'occasion pour le remettre à sa place.
- Toi, si tu ne veux pas mourir maintenant, tu ferais mieux de te taire et retourner te coucher, imbécile. Tu ne sais pas ce que tu perds !
Je balance un coussin sur elle pour pas qu'elle l'énerve trop. Je n'ai pas envie qu'il débarque dans la pièce. Etrangement, il ne répond pas à la provocation de mon amie, et pourtant, je sais qu'il déteste qu'on lui manque de respect. Je crois que ça m'énerve encore plus de ne pas pouvoir lui crier dessus. Finalement, on décide de se coucher parce que demain il y a cours et que Betty a un rencard avec Nick, son prince charmant.
Je me réveille de bonne humeur contrairement à ce que j'aurais pu penser hier soir. C'est fini, il n'y aura plus de Jason jusqu'à nouvel ordre. Il ne mérite plus aucune importance de ma part. Je l'efface littéralement de ma tête, le seul problème est qu'on habite au même endroit. Jason est en permanence dans mon espace vital. Kris nous emmène en cours en voiture. J'arrive à l'heure et m'installe au fond de la classe d'histoire. Betty se met au premier rang pour suivre.
Une quinzaine de minutes plus tard, quelqu'un frappe à la porte.Et c'est Jason qui l'ouvre. Quoi ? Qu'est-ce que fait Jason dans MA classe ? Il est en terminal.
- M. Moretti, j'ai cru que vous ne viendrez jamais en retenue. Installez-vous à côté de Mlle Carter.
- Quoi ! crié-je sans le faire exprès.
- Cela vous pose un problème ? dit le prof.
Je fais non de la tête. Tous les regards sont sur moi. Je ferme les yeux et souris aux imbéciles de cette classe. Dès que Jason m'entend, il me cherche des yeux et quand il me trouve enfin, il me sourit. Betty me demande si ça va aller, je fais oui avec la tête puis elle se retourne pour suivre le cours. Jason s'assoit en silence. J'ai envie de disparaître. Je l'ignore, je voulais l'éviter mais c'est difficile s'il vient jusque dans ma classe. Le prof lui donne un travail qu'il ne fait pas. Je veux sortir de ce cours et le fuir. Je le vois m'observer du coin de l'oeil sans se cacher, avec ce sourire qui me donne des frissons. Je m'efforce de garder le contrôle de moi-même. Qu'est-ce qu'il a me regarder comme ça ? Il peut rêver, je ne lui parlerai pas ! Jason devait réfléchir avant de me briser le cœur. Je m'intéresse au cours pour oublier le visage de mon charmant briseur de cœur. Hélas, c'est plus fort que moi, je regarde ce qu'il fait. Il est penché sur sa feuille à écrire je ne sais quoi. D'un coup, il la déchire pour m'en donner la partie où il a écrit. Quand je croise ses magnifiques yeux bleus-gris, mon cœur s'affole et j'en oublie presque mes bonnes résolutions. J'attrape le papier par curiosité et le lis.
VOUS LISEZ
Moi avant tout
RomanceC'est l'histoire de Lana, 16 ans, qui emménage chez sa sœur en Corse avec un lourd secret. C'est un nouveau départ, elle veut oublier ce qu'elle a vécu... Mais comment oublier alors que son corps porte encore les traces d'hématomes ? La voilà embarq...