Chapitre 31

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Je suis resté sur la terrasse pour me calmer jusqu'à ce que j'ai froid. C'est-à-dire trois minutes car il fait vraiment trop froid à l'extérieur. Je vais dans le salon prêt de la cheminée afin de me réchauffer.

- Lana ?

- Oui, dis-je en reconnaissant la voix de Betty.

Elle me tend une couverture. Je la remercie et lui explique que je suis totalement gelée de latête aux pieds. Je m'enroule dans la couverture et elle s'assoit à côté de moi.

- Tu veux en parler ?

- Oui.

La vérité est au bout de mes lèvres. Je sais que je ne repartirai pas de ce chalet sans avoir avouer mon secret. Il y a ici les personnes que j'apprécie le plus, ce sont des amis précieux. Jeleur dois la vérité, je dois leur faire confiance.

- Je vais te le dire...

- Non. Je suis ta meilleure amie, dit Betty. Cependant j'estime que tu dois quand même le dire à Jason en premier. Il mérite de savoir. Tu viendras me le dire juste après.

Je pleure comme une enfant. Betty me serre dans ses bras avant de me laisser rejoindre Jason. Jusqu'à aujourd'hui, je vivais dans le faux et là je suis au bord du vrai. Quand je serai rentrée dans la chambre où Jason est, je ne pourrai pas faire demi-tour. Je devrais être courageuse.

Point de vue de Jason

Elle a refusé de me parler, de me faire confiance. Lana cache sa peine et j'aurais aimé qu'ellem'en fasse part. J'ignore ce qu'elle fait en ce moment, peut-être qu'elle se fiche de savoir si jevais bien ou pas. Je me sens séparé d'elle par ce passé mystérieux.

Je suis toujours dans la chambre. Il n'y a rien à faire, de plus Nick dort. Ma colère ne s'apaise pas mais j'essaie de me calmer. Je sais que je ne peux pas en vouloir à Lana. En parlant du loup... elle entre dans la chambre. Elle a les yeux rouges, elle a pleuré. Je lui fais signe devenir près de moi. Elle s'assoit sur le lit en gardant ses distances. Je la sens stressée et mal à l'aise.

- Je vais tout te dire, dit-elle simplement très calme.

- Je t'écoute.

Je me redresse et m'assois correctement devant elle. Je garde la distance de peur qu'elle mefuit comme tout à l'heure. Lana s'approche à ma grande surprise, elle prend ma main et latient fermement entre les siennes.

Elle commence son récit : « Mon frère, Tom, est parti très jeune de la maison. À cette époque,ma mère voyait un autre homme et mon père a tout découvert. Il était souvent en colère lorsque ma mère rentrait en retard ou quand elle sortait le soir. Un jour, le coup est parti, et c'est moi qui l'ai pris. Chaque fois, le coup était un peu plus fort. Au collège, j'avais très souvent des hématomes et même des entorses. Mon père m'a cassé le poignet une fois, et à chaque nouvelle fois, j'avais une nouvelle excuse à trouver auprès des autres. Seule monamie, Eden, était au courant de ce que je subissais, elle m'a beaucoup aidé. Je commençais à trouver toutes les occasions pour sortir et échapper au cauchemar de ma maison. La dernière fois qu'il a levé la main sur moi, cela a été le coup de trop et j'ai décidé de m'enfuir pour de bon. J'avais bu à une soirée entre ami, quand je suis rentrée, mon père m'attendait. Je montais les escaliers, puis il m'a giflé tellement fort que j'ai perdu l'équilibre. J'ai dévalé les escaliers et il n'est même pas venu voir si j'allais bien. Ma jambe était cassée et je ne pouvais plusbouger. C'est ma mère qui m'a trouvé. A l'hôpital, je n'ai rien dit. Après tout, qui croirait une jeune fille dont le taux d'alcool était élevé ? Une fois rétabli, j'ai organisé mon départ pour la Corse. Je devais disparaître. Je l'ai croisé juste avant de partir, j'ai cru que je ne pourrais pas lui échapper. Puis j'ai pris un avion et je suis partie. » .

Lana reprend son souffle, des larmes coulent le long de ses joues. Je suis en colère et dévasté. J'aimerai frapper son père, lui faire regretter tout le mal qu'il a causé. J'ai la haine en moi mais elle n'a pas besoin de colère mais de soutien. Je la serre dans mes bras et elle fond en larmes. Je l'embrasse sur le front. Je ne lui dis rien car rien de ce que je pourrai dire ne changera quelque chose. Elle a subi des violences inimaginable, et la seule chose que je peux faire est l'aider à passer à autre chose.

Plus tard. Lana dort, elle va beaucoup mieux. Parler lui a permis de se soulager du fardeau qui lui pesait sur les épaules. Elle est courageuse et m'encourage à me confier à mon tour car elle ne sait rien aussi de ma famille. Je me dois d'être honnête comme elle. Je le ferai mais unautre jour.

Je vais dans le salon avec Betty et Nick. Lana m'a chargé de leur dire à sa place.

- Comment va-t-elle ? demande Betty.

- Ça va, elle dort. Lana va s'en sortir.

- On n'en doute pas, déclare Nick. Et toi, comment tu te sens ?

- Bien, enfin je crois. J'ai encore du mal à digérer tout ce qu'elle m'a dit, mais ça va aller.

Je suis épuisé. Finalement, je remonte et m'endors au côté de Lana.

En fin d'après-midi, je suis réveillé par des rires. Je regarde par la fenêtre puis je la vois. Lana est là, les cheveux dans le vent, les yeux brillant de joie. Elle est belle. Je l'observe jusqu'à ce qu'elle se retourne vers la fenêtre, comme si elle savait que j'étais là. Lana me sourit et me fait signe de la rejoindre.

Quand j'arrive dehors, je reçois de la neige. Lana se jette dans mes bras et m'embrasse. Je passe mes bras autour de sa taille et elle me dit :

- Je t'aime.

Moi aussi, plus que tu ne peux l'imaginer.

Moi avant toutOù les histoires vivent. Découvrez maintenant