Moi avant tout

Chapitre 9

Jason me garde dans ses bras. Sa tête est posée sur mon épaule, et j'ai ma tête dans son cou. Je le laisse m'apaiser, et me réconforter. Je ne le repousse pas. D'ailleurs, j'ignore pourquoi je ne l'ai pas fait. Je me sens bien, et en sécurité. Finalement, je relève la tête, alors il me lâche. Son regard s'est durci. Ça y est, Jason est revenu, celui que je croise tous les jours.

- C'est bon, dit-il, je n'ai plus besoin de toi.

Sa phrase est comme un couteau qui me poignarde, mais il fallait s'y préparer. Il reste lui-même, quoi qu'il arrive. Je ne veux pas montrer qu'il m'a blessé, alors je me cache derrière mon masque habituel : insensibilité.

Je recule d'un pas pour instaurer d'une distance de sécurité entre nous, et lui dis avec amertume :

- Pendant un instant, j'ai cru que tu étais quelqu'un de bien mais non. Un vrai connard.

- Si tu as cru que je t'aimais bien, je suis désolé, ce n'est pas le cas. Je te déteste toujours.

- Ça tombe bien, c'est aussi toujours réciproque. Comment tu peux être gentil et ensuite un connard ? dis-je.

Je me pose sincèrement la question. C'est comme si, il était deux personne à la fois. Je regrette de m'avoir fait du soucis pour lui. Son regard est glacial, aucun émotion.

- C'est comme ça. Et puis, je n'ai jamais été gentil.

- Oh que si, je suis sûre que tu étais sincère quand tu m'as pris dans tes bras.

- Peut-être ou peut-être pas. J'avais peut-être besoin de compagnie, et je n'ai trouvé que toi sur le moment.

- Je suis persuadée qu'en réalité tu m'aimes bien, lui dis-je en essayant de garder la tête haute.

- Crois ce que tu veux, c'est par pitié que je t'ai pris dans mes bras, réplique-t-il.

Il m'a déjà blessé, mais il continu. Il enfonce le couteau dans la plaie. Je ne réponds pas, je suis fatiguée de me battre avec lui. Je dois arrêter d'attendre quelque chose de Jason, car à chaque fois, je suis déçue.

- J'ai une dernière question, dis-je avant de pouvoir quitter la pièce.

- Parle.

- Pourquoi tu m'as demandé de partir ?

- Jace est une mauvaise personne, et il allait s'en prendre à toi, parce que je l'ai énervé la dernière fois.

- Donc tu t'es battu avec lui après pour régler vos différents ?

- Tu avais dit une question.

Déçue, je m'en vais. Ce gars, je n'arrive pas à le comprendre. Pendant toute la soirée, il a changé d'humeur, une fois sur deux il a été sympa. Je me dirige vers ma chambre. Quand j'arrive devant ma porte, je l'entends me dire :

- Oui c'est pour ça, et surtout pour qu'il comprenne qu'il ne doit pas s'approcher des personnes que j'aime, même s'il s'agit de toi.

Stop. Il ne peut pas me faire croire que malgré notre discussion où il affirme le contraire, il m'aime bien. Je ne veux pas y penser. Je dois faire ma vie et lui la sienne de son côté. Je m'enferme dans ma chambre, les idées en pagaille. Ce garçon est une ordure. Je n'aurais pas dû l'aider, ni me confier. La prochaine fois, il crèvera. Je m'endors.

Le lendemain matin, je me lève vers dix heures de très mauvaise humeur. Pour un samedi, ça commence mal. Je sors de la chambre en traînant les pieds, et je vais dans la cuisine. Hélas, il y a Jason, je fais aussitôt demi-tour. Il est hors de question que je reste avec lui dans la même pièce. Il me jette un de ces regards noirs, comme d'habitude. Je le regarde mal à mon tour, ça le surprend. Généralement, je lui souris, mais c'est fini. Toute bonne chose a une fin, reste à déterminer, si lui sourire était une bonne chose.