Assise confortablement dans le fauteuil , mes iris glissaient sur chacunes des délicates gouttes de pluie qui se frayaient un chemin sur le verre transparent de ma fenêtre avant de s'abattre lourdement sur le sol . Le grondement du tonnerre était si fort que je sentais le sol trembler sous mes pieds , ce dernier donnant l'impression d'être sur le point de se briser d'un moment à l'autre .
Se briser ? Tel est mon cœur désormais.
Il est complètement détruit , impossible à reconstruire. C'est semblable à des pièces d'un puzzle , celles ci censées être évidemment assemblées , ce qui est irréalisable avec mon organe vitale.Si seulement , il pouvait être aussi résistant que ce sol , qui est assez solide et robuste pour supporter chaques difficultés , chaques tempêtes sans s'ébrécher une seule fois , tout le contraire de cette organe qui me permet de perpétuer mon souffle de vie.
Un léger souffle s'évanouit dans l'air , ce dernier ne provenant apparemment pas de moi. Mes yeux se calèrent sur la source de ce faible bruit.
_ Maylis ?
Cette délicate voix appartenait à mon meilleur ami , Jimin. Ce spécimen rare que je cotoyais et supportais depuis ma tendre enfance . À l'époque, du haut de mes 7 ans , je l'avais vu pour la première fois dans un parc , un triste jour de pluie.
Ce jour là , je m'étais enfuie de chez moi après , malheureusement , avoir encore assistée aux disputes incessantes et violentes de mes parents. Ne pouvant plus supporter ces affreux cris , j'avais pris courageusement mon manteau et étais sortie m'éloignant ainsi de cette cacophonie . Les fines gouttes de pluie s'écrasant lourdement sur mon corps , mes pensées ne cessaient de s'entrechoquer se mélangeant et m'empêchant ainsi de penser correctement .
De cette manière, je m'étais dirigée inconsciemment vers le parc de mon quartier . C'était semblable à un lieu de réconfort , une sorte d'échappatoire, un endroit où il n'avait ni cris , ni violence juste du calme et de la sérénité. Des faits dont une enfant de 7 ans avait besoin pour le bien de sa santé mentale.
Et dès que j'avais relevé mes prunelles pour sentir les gouttes cristallines roulées sur mon visage dévasté , je l'avais vu . Celui qui deviendra à jamais un pilier important dans ma triste existence.Mouillé jusqu'aux os , il était assis sur le banc , le regard vide et malheureux. Sa petite main chassait des larmes qui s'évadaient de ses yeux rougis et bouffis . Mon cœur s'émiettait face à cette image anéantie et vulnérable qu'il renvoyait. Aussi égoïste qu'il soit , je savais que je n'étais pas la seule à souffrir en ce moment. Et le fait qu'il ait une personne , un enfant comme moi ressentant aussi cette douleur qui dévorait atrocement son cœur, même si ce n'était pas pour la même raison , m'apporta un peu de réconfort .
Alors, je m'étais lentement approchée de lui , m'asseyant sur le banc. Il ne me remarqua pas tout de suite . Mais c'est quand il releva la tête pour calmer sa respiration que son regard terrifié se connecta au mien . À cette instant , il me transmettait tout son mal être , son chagrin et je sus à ce moment qu'on aurait besoin de l'un comme de l'autre pour éponger tous les tourments qui constituaient notre jeune existence.
On était restés pendant de longues et consolantes heures à se partager tout ce qui rongeait avidement notre chaire . Moi de mes parents qui se disputaient sans cesse jusqu'à en venir aux mains et bien sûr avec eux le sang ne manquait pas de se répandre . Et lui , de son père qui rentrait bourré et qui le tabassait à chaques fois pour se vider de la frustration et de la colère qu'il avait accumulé lors de ses dures et pitoyables journées de travail , de sa mère restant passive face à une telle violence faite à son propre fils.
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OBSESSION ( RÉÉCRITURE )
FanfictionElle était son oxygène. Sa raison de vivre. Il la traquait jour et nuit , ne laissant personne s'approcher d'elle. Il était complètement obsédé par elle jusqu'à la séquestrer pour l'avoir juste pour lui . En vivant sous le même toit , va t-elle res...