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Après lui avoir fait part de ma fidélité , V souffla une énième fois comme pour se préparer à affronter l'extérieur. Sa grande dextre s'enroula autour de la poignet de la porte.

Automatiquement , mes prunelles suivirent ce spectacle dans l'optique de ne pas manquer une seule bride du dehors lorsque la matière boisée nous offrira ce qu'elle cachait de l'autre côté.

Sentant l'excitation me démanger , je peinais à rester calme et à ne pas sautiller sur place. Clairement en ce moment, j'avais l'impression d'être une gamine qui n'attendait que sa sucrerie. V me lorgna la seconde d'après en remarquant que je gigotais. Un léger ricanement vola d'entre ses lèvres tandis qu'il secoua sa tête lestement à la vue de mon agitation.

Finalement après de longues minutes qui semblaient durer une éternité. Mon kidnappeur actionna le mécanisme de la porte et par la suite un vent frais et agile fouetta mon visage ce qui emmena mes cheveux à se recroqueviller sur mon faciès.

V passa devant moi sans jamais lâcher la poignet. Il tira ma main pour que je puisse sortir. Et c'est en sentant l'herbe verte chatouiller mes chevilles et les larmes lumineuses couler sur mon cœur que je ne pus m'empêcher de pousser un soupir de contentement.

Je fermai les paupières tout en prenant une profonde inspiration après qu'une immense émotion virevoltante venait de naître en moi.
J'avais une forte envie de pleurer tellement j'étais heureuse.

L'air douce qu'ingurgitaient mes poumons vivifia chaques cellules de mon cœur , réveilla l'euphorie endormie en moi. J'avais l'impression de renaître en ce moment.
Par la suite, une unique et infime larme tout autant chargée de couleurs effrita ma joue ,celle-ci fut accompagnée par un sourire qui se dessina sur mes lèvres.

V se rendit compte que je souriais à la vue de mes yeux plissés. Il vint déposer un chaste baiser sur mon front. La partie touchée grésilla mais fut vite rafraîchie par l'énième bourrasque du vent qui dansa entre nos deux âmes .
Sans qu'il ne me lâche la main, V ferma la porte à clé avant de repasser une introspection sur mon encoutrement. Il replaça correctement le masque et le bob sur moi . A la fin, il bourdonna de satisfaction quand cela lui convint.

Je voulus éloigner mes paupières entre elles pour pouvoir balader mes iris sur la nature qui m'entourait mais un tissu filamenteux fusionna avec ma peau. Les doigts habiles de mon bourreau glissèrent élégamment sur mon visage pour bien placer le cache vue qu'il venait de placer sur mon épiderme dans le but de m'aveugler.

Il chantonna dès qu'il eût fini son affaire et me prit de nouveau la main. Une acariâtre tristesse éclot en moi à la suite de ma privation visuelle . Mais la voix grave de V vint stopper celle ci:


_ tu veux que je te portes ou tu marches en te laissant guider par moi ? , lâcha t-il.


Même si mes yeux étaient recouverts par cette avare étoffe , je pouvais sentir les iris sombres de mon kidnappeur se déchaîner sur mon faciès.
Tout d'un coup , une ariette mélodieuse et brusque chatoya mon ouie celle ci fut agrémentée par les cris joyeuses des oiseaux. Je pouvais les entendre voler au dessus de nos têtes.

En ce jour, j'étais sur le point de devenir comme eux. Mon corps se laissait déjà câliner par l'extérieur, par le vent réconfortant. Il ne me manquait plus que la liberté et je pourrais enfin dire que j'étais aussi affranchie que cet animal volant.

Plongée dans mes pensées , je finis par oublier de rejouer la question de V. Celui ci faisant face à mon mutisme décida de prendre les devants. Ses deux bras emprisonnèrent mon corps dans le but de me soulever ce qui me valut un cri surpris. Le dessus de mes cuisses et mon dos accueillirent ses deux membres.


OBSESSION ( RÉÉCRITURE )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant