17. (pdv Eren)

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  C'est l'odeur de la nourriture qui me réveille. Je me rappelle m'être endormi sur le canapé (surtout sur Livaï en fait), mais il s'avère que je suis dans mon lit. Le nain a dû me déplacer pendant que je dormais. Enfin bref, je me lève et vois mon copain avec un tablier en train de faire cuire des pancakes. Il lui va bien ce tablier. Il se retourne et me remarque. Il rit en voyant ma tête endormie et mes cheveux en bataille. Je lui lance un sourire en coin mais ne me recoiffe pas pour autant.

  Il pose alors une assiette immense de petites crêpes sur la table. J'essaie de me forcer à manger, pour lui. C'est délicieux mais je n'arrive pas à savourer. Je suis trop occupé à compter le nombre de kilos que je vais prendre. Je souris à Livaï, comme pour lui faire croire que tout va bien.

  Lorsque je ne peux vraiment plus rien avaler, je me dirige comme par automatisme aux toilettes. Je ferme la porte à clé et m'assure que Livaï est bien occupé. Il fait la vaisselle en sifflotant. Tandis que moi, je m'agenouille en sanglotant tout en insérant deux doigts au fond de ma gorge.
Rapidement, je me retrouve en train de pleurer, accoudé à la lunette des W-C. Je m'en veux. Livaï s'est donné du mal. Il voulait juste me faire plaisir. Je suis qu'un bon à rien. Puis tout aussi rapidement, j'essuie mes larmes, remet mes cheveux en place et affiche ce fameux sourire.
  Livaï ne se doute de rien et c'est très bien comme ça.

  Toute la journée nous avons travaillé. J'ai beaucoup à faire pour la fac et Livaï aussi. Il est d'ailleurs un peu étrange. Un peu plus gentil peut être ?
  Au bout de quelques heures il me demande la permission d'aller prendre un livre dans ma chambre. Naturellement j'accepte.

J'ai à mon tour besoin d'un manuel. Je me lève et me dirige vers ma chambre. En y arrivant, je vois Livaï, l'air paniqué, tenant un livre dans sa main. Il lève la tête et me remarque. Je vois alors son visage s'affaisser. Je fronce les sourcils, je comprend pas trop cette panique.

" L- Attends ne t'énerve pas ! C'est pas ce que tu crois !

E- Mais de quoi tu parles ?

L- J'ai rien lu vraiment, je suis juste tombé dessus sans faire exprès ! "

En baissant les yeux sur le livre, je remarque que c'est ce livre. Mon journal intime. Je fonce sur lui et lui arrache des mains.

" E- T'as lu quoi ?!

L- Rien ! Rien du tout je te jure ! Dès que j'ai compris ce que c'était j'ai tout de suite arrêter. "

Je secoue la tête et pousse Livaï, hors de ma chambre. Sauf que ce dernier ne se laisse pas faire. Il se retourne et me regarde dans les yeux, ce qui m'énerve encore plus.

" E- Livaï dépêche toi de sortir.

L- S'il te plaît, laisse moi t'expliquer.

E- Sincèrement, là, j'ai pas du tout envie de t'entendre. Alors maintenant, sors de ma chambre ! "

Je commence à hausser le ton et vu le visage de Livaï, je pense que c'est ce qu'il va faire aussi :

"L- Mais putain Eren laisse moi t'aider ! Arrête de constamment me rejeter ! J'ai rien lu de ton journal intime mais vu à quel point tu ne veux pas que je le lise ça doit être important. Merde, je veux réussir à te faire aimer la vie, parce que moi, je l'aime avec toi.
Puis putain, je t'aime Eren ! "

  Ses mots résonnent dans ma tête, mon corps se fait plus lourd et je baisse les yeux. J'ai merdé.
  Je l'entend se rapprocher de moi et poser ses doigts sous mon menton, me relevant la tête et me forçant à le regarder. Je reste sous le choc.
Il m'aime. Il l'a dit.
Ce n'est pas que je pensais que ça n'était pas le cas, juste qu'il me le dise comme ça. Wow.

  Il m'interroge du regard comme pour me demander si tout va bien. Il m'ébouriffe les cheveux et m'entraîne sur le canapé où il nous installe confortablement puis se lève pour aller chercher une couverture et la télécommande de ma petite télévision.
  Il revient s'asseoir tout près de moi et lance Peaky Blinders.
Il se blottit contre moi, je sens son souffle à travers mon tee-shirt.

  Même si la série ne manque pas d'action, je commence à m'endormir. C'est limite si je vais me mettre à baver sur la tête de Livaï. Il lève les yeux, remarque que je m'endors et soudainement, il se lève en me tirant par le bras.
Il met ses chaussures, me jette les miennes avec ma veste et j'ai à peine le temps de les enfiler que nous sommes dehors, l'air frais nous fouettant le visage.
C'est alors que je vois les flocons de neige tomber du ciel et se poser délicatement sur les cheveux noir de jais de mon copain.
  Cette image (et le mot que j'ai employé pour parler de Livaï) me font doucement sourire. Il se met presque à courir mais s'arrête très vite puisqu'il vient de salement tomber par terre à cause de la neige.
J'éclate de rire et fini plier en deux tellement je ris, j'en ai même mal aux joues.
J'étends Livaï rigoler, toujours sur le sol. Je le relève en riant, les larmes aux yeux de rire. Il s'essuie rapidement et rougi. Je l'embrasse amoureusement et lui demande si il a mal quelque part.
Il me répond que non mais je le vois se frotter le bas du dos.
Je ricane en le voyant faire mais ne dit rien. Je lui prend la main et croise nos doigts.

Je comprend qu'il nous emmène au cinéma du coin. Eh bien ! Voilà un Livaï romantique !

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