10. (pdv Livaï)

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Mikasa m'a prévenue qu'elle voulait regarder un épisode avec Eren et moi dans les alentours de 19h30.
Il est 19h17, ce qu'il fait que j'ai encore du temps avant qu'ils m'appellent.
J'ai besoin de me détendre un peu alors j'attrape les feuilles roulées se trouvant à côté de moi et allume l'une des extrémitées avec le briquet qu'Isabel m'a offert pour mon anniversaire.

Je tourne la poignée de la porte vitrée qui mène au balcon et me pose contre la barrière.
Il y a un petit vent frais mais c'est agréable.
La fumée s'envole dans le ciel, je suis détendu mais je commence à tousser. Un peu trop à mon goût.

J'éteins rapidement la dite cigarette et me précipite à l'intérieur.
C'est la merde. Ça l'est vraiment.

J'ouvre la bouteille d'eau qui est à mes pieds et en prend une gorgée, ce qui me permet de reprendre lentement mon souffle.

Il est déjà 19h30. Je devrai au moins nettoyer mon visage et me mettre des gouttes dans les yeux avant de les rejoindre.
Mon téléphone sonne déjà alors que je n'ai pas encore fait ce que je voulais.
Je ne veux pas leur mettre de vent alors je décroche.

Mes yeux s'écarquillent dans la seconde qui suit en voyant le visage d'Eren.
Cet idiot à mis la caméra.
J'appuie sur le bouton rouge et balance inconsciemment mon téléphone sur le tapis en en face de moi.

Il a tout vu n'est-ce-pas ?...

Je ne vais pas les rappeler. J'ai beaucoup trop honte de ce qu'il vient de voir.

Je n'arrive pas à dormir de la nuit, les rayons du soleil éclairent déjà la pièce et il est rapidement l'heure que je parte malgré le fait que je n'en ai absolument pas l'envie.
J'enfile mon pull noir après m'être nettoyé un peu et je prend vite la route pour aller en cours.

Le bruit des voix des élèves de la fac me fait mal à la tête et je commence à faire une crise de panique.
Ma respiration s'accélère et mes jambes tremblent. Je n'arrive plus à avancer et j'ai l'horrible impression de mourir.
Une main touche rapidement mon épaule ce qui me fait sursauter violemment.
Je croise de nouveaux les beaux yeux verts du gamin :

E- Hey Livaï ! Pourquoi tu n'as pas répondu hie-

Je ne laisse pas terminer sa phrase et le tire dans une des salles les plus proches que je verrouille tout de suite derrière nous.

Le gamin rougi et à l'air perdu mais je le comprends.

E- Pourquoi tu nous a emmené là ? Tu vas bien?

L- Eren. Je sais que tu m'as vu hier. J'aurais préféré que ça ne soit pas le cas mais c'est trop tard...

E- Je vais tout oublier ! T'en fais pas, je n'ai rien vu et je ne suis pas au courant !

Je le coupe dans son élan avant qu'il continu de dire d'autres bêtises.

L- J'ai besoin de toi. J'ai vraiment besoin d'aide. Je veux changer et arrêter d'embêter les gens que j'aime avec mes problèmes d'addiction.

Je ne suis pas une personne sensible mais toute la culpabilité que j'ai en moi depuis un moment ressors.
En plus de la fatigue que j'ai depuis plusieurs jours, mon corps ne le supporte plus et je tombe lamentablement sur le sol devant le regard inquiet d'Eren. Ça y est. J'ai craqué.

Mes larmes tombent soudainement le long de mes joues et je n'arrive pas à les arrêter.
Eren doit forcément me prendre pour un fragile. Un gars qui ne fait que pitié et qui en plus de ça se drogue.
Je suis ridicule.

E- Livaï... Arrête s'il-te-plaît.

Je n'ai que le temps de lever les yeux que je sens ses deux bras me saisir.
Il me sert et me demande d'arrêter de pleurer. "Tout vas bien, ne t'en fais pas". C'est ce qu'il me dis sans cesse.
Il a raison. Ce n'est rien de grave. Il est là pour m'aider de toute façon.
C'est même d'ailleurs la seule et première personne qui peut le faire.

J'essaye de calmer ma respiration et le flux de mes larmes.
Sans vraiment réfléchir, je lui attrape les bras et pose ma tête sur son torse.
Il sent bon et son odeur me détend, c'est quand même plutôt bizarre mais c'est comme ça, j'y peut rien, c'est de la faute de Eren.

Tch.
Qu'est-ce-que tu me fais faire gamin ?.

Ma tête se fait brusquement lever et je me retrouve face à face avec lui.
Nous sommes plus proche que toutes les autres fois où nous nous sommes parlés et vu.
Je sens mes joues se rougir et enlève ses mains.

Il me parle avec ses belles paroles et lui dit juste que je lui enverrai mon adresse pour qu'il vienne chez moi ce soir.
Je prend mon sac et part à cause de la sonnerie signifiant que les cours reprennent.

Pourquoi ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant