𝟣𝟫. 𝘍𝘶𝘦𝘭 𝘵𝘰 𝘍𝘪𝘳𝘦

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Ils l'entraînent dans des dédales de rues sombres et odorantes

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Ils l'entraînent dans des dédales de rues sombres et odorantes. Ubbe  s'éloigne de plus en plus du cœur de la ville sans avoir la moindre idée  de ce qui l'attend de l'autre côté. Son frère l'attend, il ne peut plus  se dérober. Plus encore, Ubbe souhaite savoir ce qui se trame. Malgré  ses questions, les soldats restent étonnamment silencieux. Bien qu'ils  ne disent rien, il soupçonne son frère d'en être à l'origine.

Ils s'arrêtent devant une maison qui lui est inconnue et ce, bien qu'il ait du la dépasser  une bonne centaine de fois au cours de sa jeunesse. La  maisonnée se trouve à proximité d'un ruisseau où les enfants avaient l'habitude de se baigner l'été. Du moins, avant que n'ait lieu l'accident. Aujourd'hui, il est bien rare d'y voir des gamins y jouer.

À  l'intérieur brûle tout un petit peuple de bougies, ce qui rend la pièce  plus exiguë qu'elle ne l'est en réalité. Une odeur nauséabonde se mélange à celle de la sève qui devait avoir pour objectif de la masquer.

—   Par ici. Lui indique l'homme à sa gauche.

Derrière un rideau de fortune siège une assemblée qui n'a rien pour le rassurer.  Sur une table trône et bien ... un mort. Ni plus ni moins. Appétissant, se dit-il ironiquement alors qu'il était encore affamé avant de rentrer.

Autour  du défunt doit se trouver sa femme : de l'âge de sa mère et qui pleure  chaudement la tête entre ses mains. Peut-être un ou deux de ses enfants  et puis il y a eux. Hvitserk et Sigurd sont relégués sur les  chaises vides qui ont été disposées à proximité des murs. Ivar lui,  préside le tout en bout de table. Bien évidemment.

Désormais au complet, Ubbe fait évacuer la salle. Il est l'heure de se retrouver en famille.

—   Tu t'improvises Jarl désormais ? S'installant en face de son jeune frère, Ubbe fait face aux pieds du cadavre. Ses bottes sont tachées de boue : étrange, en ville il n'y a que de la neige.

—   Je le serais un jour ou l'autre. Se comportant comme un roi, Ivar écarte la tête du mort afin de pouvoir poser ses coudes sur la table. Pourquoi ne pas commencer maintenant ?

Arrogant comme à son habitude, Ivar prend son mal en patience. Toutes ces conversations et tergiversations ne les mèneront à rien : il veut la  fille, rien d'autre.

—   Es-tu venu seul ? Son frère cadet a un serpent dans la voix. Sa langue claque contre ses crocs acérés : ce soir, le monstre est affamé.

—   Pourquoi voulais-tu la voir ? Ubbe  n'est guère d'humeur à se lancer dans une joute verbale malsaine ; lui  aussi espère obtenir des réponses et il serait grand temps qu'il les lui  donne.

𝖥𝗈𝗋𝖾𝗂𝗀𝗇𝖾𝗋'𝗌 𝖦𝗈𝖽 | 𝖵𝗂𝗄𝗂𝗇𝗀𝗌 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant