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La tête lourde, la fille s'est laissée surprendre par le sommeil. La chaleur réconfortante du feu l'a enveloppée dans un manteau chaud l'ayant bercée jusqu'au repos.
Son esprit n'est alors plus qu'un entrelac de draps noirs, exterminant les rêves. Malgré sa douleur, vient enfin le répit. La réalité lui échappe tant qu'à l'exception de son souffle, rien ne l'accroche plus au réel.
Il y a du bon à perdre ses moyens, à se laisser surprendre. Nous en oublions le danger, nous questionnons l'existence du mal. Dans cet état, le monde semble presque aussi doux que la couverture sous laquelle elle s'est glissée.
Les pas au loin ne sont plus aussi menaçants, les coups portés contre les murs ne ressemblent plus à des tambours de guerre. Dans le silence de la chambre, Édith se sent bien. Aussi mystérieux que cela lui semble, la fille doit s'avouer que la bienveillance de Hvitserk la rassure. Dans ce monde qui lui est étranger, se savoir entourée sonne presque comme un péché.
Ces Normands avaient tué son père ainsi qu'Ebbon, ils s'étaient approprié leur sol en le blasphémant de leur passage. Hvitserk n'avait pas pris part au massacre : le tenir responsable de la teneur de son sang était-ce juste ? Malgré ses bons sentiments, Édith sait pertinemment que ce n'est qu'une question de temps avant que le garçon ne partage les préceptes de son clan : un jour, Hvitserk tuerait des jeunes filles comme elles, simplement pour s'approprier leur terre.
Ils tenteraient de coloniser leur terre dans le malheur et le sang si tel était nécessaire. Et alors, de quel côté devrait-elle être ? Aujourd'hui, Hvitserk pouvait être un allié, mais qu'elle ne se méprenne pas : cela n'est pas fait pour durer.
Ses pensées confuses, mélangées au sentiment nouveau d'être en sécurité, la laisse se faire surprendre. N'apprendrait-elle jamais ? La confusion qui règne à son entrée la contraint à fermer les yeux encore plus fort. Une pensée infantile lui fait croire que si elle ne le voit pas, il finira par disparaître.
Miraculeusement, la masse bruyante s'attarde dans la salle sans sembler remarquer sa présence : ce pauvre malheureux cherchait simplement un lit dans lequel passer sa nuit. Dans sa malchance, ce dernier s'était rendu dans l'une des chambres royales. Il ne lui faut pas longtemps avant qu'une main forte l'empêche de s'approcher de la cible si convoitée.
— Ut [dehors] ! L'invective-t-il d'une voix pressée. L'agrippant par les épaules, le garçon ne s'encombre pas de convenances et le jette simplement en dehors de la chambre.
Claquant la porte derrière lui, Édith sent une ombre se pencher sur sa peau. Bien qu'immobile, la fille finit par se retrouver devant un visage anxieux dont les traits commencent à lui être familiers. Étrangement - et pour une fois - elle est la première à parler.
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𝖥𝗈𝗋𝖾𝗂𝗀𝗇𝖾𝗋'𝗌 𝖦𝗈𝖽 | 𝖵𝗂𝗄𝗂𝗇𝗀𝗌
Fanfiction"𝘛𝘩𝘦𝘳𝘦 𝘪𝘴 𝘯𝘰 𝘴𝘸𝘦𝘦𝘵𝘦𝘳 𝘪𝘯𝘯𝘰𝘤𝘦𝘯𝘤𝘦 𝘵𝘩𝘢𝘯 𝘰𝘶𝘳 𝘨𝘦𝘯𝘵𝘭𝘦 𝘴𝘪𝘯𝘴 " - 𝖧𝗈𝗓𝗂𝖾𝗋 𝖣...