-Chapitre 23-

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-Eric ? Parvint à articuler la jeune fille, d'une voix faible

Il s'approcha d'elle et l'enlaça

-Tu m'as fait tellement peur !

Au même moment, l'infirmière arriva, se faufila entre nous et alla jeter un coup d'œil à l'écran relié à Victoria par divers fils...

-Bon... on dirait que tout semble normal... marmonna-t-elle pour elle-même. Comment tu te sens ma belle ?

-Euh bien je dirais...m... mais... mes jambes ! Qu'est-ce que vous m'avez fait ?! s'écria-t-elle. Je peux plus les sentir et les bouger ! Pourquoi ?! s'exclama-t-elle en commençant à pleurer

Eric saisit alors son visage entre ses mains

-Écoute moi bien, c'était un accident et ce n'est pas ça qui va t'empêcher de vivre alors tu vas t'empresser de sécher ces larmes qui n'ont rien à faire sur ton visag...

-Mais tu me prends pour une conne ou quoi ?! dit-elle en lui coupant la parole. Tu crois que je n'ai pas compris ce qui se passait ?! Je sais très bien que ça veut dire que je re-marcherait jamais ! Pa-ra-ly-sé ! articula Victoria, Et puis tu prends pour qui ? Tu crois que t'as le droit de disparaître comme ça puis de revenir juste pour me servir tes serments bidon ?! Alors maintenant arrête ton petit jeu et casse-toi d'ici !

Ah... finalement elle avait retrouvé sa voix bien vite !

Sans rajouter un mot, Eric ressortit à nouveau.

-En fait Mademoiselle Dickens, il y a de l'espoir. Annonça Hilda d'un ton glacial, qui venait à l'instant de rentrer.

Décidemment un vrai moulin cette chambre.

-De quoi ?

-Oui, il y a un espoir que vous puissiez re-marcher.

-Vraiment ?! Comment ? Et quand ?

-Bien, cela se fera petit à petit, mais vous y arriverez, l'éclat de verre qui s'était logé dans votre dos n'a pas endommagé irréparablement votre colonne vertébrale mais il vous faudra un peu de temps pour vous en remettre totalement. Reposez-vous, nous vous expliquerons tout ça lorsque vous serez un peu plus en forme.

Sur ce, et malgré quelques protestations de la jeune fille, Graham nous somma, à Cassy et moi, qui n'avions pas dit un mot depuis le réveil de Vic, de quitter la chambre. Puis elle et l'infirmière firent de même.

-Il faut qu'on parle. Avertis-je ma tante, de but en blanc.

-Je suis sûre que te connaissant, c'est d'une importance capitale, mais j'ai du travail alors pas maintenant. Dois-je te rappeler les dégâts d'hier vu que tu étais trop occupée à faire des roulades au sol ?

-Quand alors ? M'énervais-je sans toutefois relever sa dernière pique, à chaque fois que je veux te parler c'est le même cirque, la même excuse ! J'ai tout abandonné pour venir ici, au cas où tu l'aurais oublié. Tu me dois des explications ! Déclamais-je d'une voix assurée.

-Demain soir dans mon bureau, vingt heures. Ne soit pas en retard. Dit-elle d'une voix claire et froide avant de partir en direction du parc.

-C'est un sacré numéro ta tante... Bon je crois que tout ce qu'on peut faire maintenant c'est attendre.... me dit Cassy

-Hmm, je pense que je vais retourner dans ma chambre, voir si Ana est rentrée

-Ok, vous n'aurez qu'à me rejoindre à la bibliothèque ensuite

-La bibliothèque ?

-Oui ça m'aide à me détendre et je pense que j'en ai bien besoin en ce moment...

-Ok ça marche

Je montais les escaliers vers ma chambre, mais ne croisais personne en chemin... Pratiquement tous les élèves restaient dans leur chambre, enfin pour les quelques qui étaient restés à l'Institut. Les couloirs, les pièces communes présentes à chaque étage, tout était silencieux, c'était vraiment bizarre, presque glauque, je me sentais bizarrement mal à l'aise sous cette atmosphère pesante.

J'entrais enfin dans la chambre et remarquais les deux valises qui trônaient au milieu de la pièce. La curiosité pris le dessus, je me dirigeais vers les bagages puis entrepris d'en ouvrir un. Des vêtements, tout ce qu'il y avait de plus banal...

Mais il y avait ce t-shirt que je reconnaissais parfaitement !

-Miranda ! Tu fouilles ?! s'écria la personne qui venait d'entrer dans la chambre.

Je sursautais, prise en flagrant délit, et fit face à Ana en lui agitant le T-shirt sous le nez

-Oui je fouille ! Et toi, tu pars ? Tu comptais dire au revoir au moins ou le plan c'était de filer en douce ? lui demandais-je, blessée.

Elle me fixa dans les yeux avant de récupérer son vêtement d'un coup sec, loin d'être ravie que j'ai exposé sa petite escapade.

-Oui.

-Comment ça ? Mais pourquoi ?!

-Parce que c'est comme ça ! Je ne sais pas si t'as remarqué mais ça devient vraiment dangereux ici ! Alors oui je préfère me barrer avant de finir morte à mon tour ! dit-elle violemment, ce qui n'était vraiment pas dans ses habitudes...

-Mais tu vas aller où ?

-Chez mes parents, quelques temps.

-Donc tu t'en vas, comme ça, sur un coup de tête ?! Je ne reconnaissais pas ma propre voix, tremblante et enrayée par le chagrin.

-Oui.

-Et nous alors ? Et moi ? Tu nous laisses en plan ?

-T'es pas le centre du monde je te signale ! Et on ne rêve pas tous de vouloir rester amis avec toi ! Surtout lorsque l'on s'aperçoit que c'est depuis que t'es arrivée que les choses ont commencé à déraper ici ! Son ton agressif contrastait remarquablement avec la supplication qui se laissait entendre entre les lignes de mes questions.

Entendre ça, vraiment pas agréable... de la bouche d'Ana en plus, une personnalité très douce et calme d'ordinaire. Nous n'étions certes pas les meilleures amies du monde, c'était une fille très réservée de premier abord mais après ces quelques semaines à la côtoyer, à avoir partager une chambre avec elle, il m'avait semblé que nous nous entendions bien... Je sentais les larmes monter... Anastasia prit ses valises puis s'en alla en claquant brutalement la porte.

Je m'effondrais sur mon lit, encore une fois, et posai ma tête sur mon oreiller, toujours légèrement humide...

Je n'arrivais plus à quitter des yeux le tapis qui occupait le centre de la pièce où quelques instants plus tôt Anastasia avait enlevé ses valises, scellant son souhait de s'éloigner de moi. Elle était bel et bien partie. Je jetais un coup d'œil à mon téléphone, j'étais resté dans cet état quasi végétatif à fixer le vide un peu moins d'une demi-heure et me sentais épuisée. Je retirais enfin le pyjama qui ne m'avait pas quitté depuis ce matin, enfilais un jean, puis je quittais la chambre dans l'objectif d'aller rejoindre Cassy.

EX ELEMENTISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant