-Chapitre 15-

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[Cassy Turin]

La porte en fer qui à première vue semblait être la seule issue de cette pièce s'ouvrit, un homme s'avança, suivit de deux autres qui trainaient une immense caisse.

Le premier homme tira une chaise jusque lors à ma droite devant moi puis s'installa dessus. Pendant ce temps, les deux autres hommes entreprenaient d'attacher Cassy aux chaines qui pendaient du plafond, de la même façon que moi. Nous nous retrouvons ainsi face à face avec cet homme entre nous deux....

-Bien, alors Miranda Carson, c'est bien ça, sais-tu pourquoi tu es ici ? me dit l'homme qui a l'air d'être le chef, d'un ton mielleux

Pour toute réponse, mon dégout me poussa à lui cracher à la figure, ce qui n'eut pas l'air de lui plaire

-Espèce de petite garce ! Encore un coup comme ça et crois-moi tu subiras bien pire que l'autre conne qui se croit courageuse ! me dit-il nettement moi sympathiquement, il décala la chaise, à présent il n'y avait plus rien entre Cassy et moi... Vous, dit-il en nous pointant du doigt à tour de rôle, vous êtes ici pour être testées, voyez-vous, depuis plus de 300 ans nous sommes à la recherche d'une certaine personne qui aurai la plus grande puissance jamais imaginée, et aujourd'hui c'est votre tour d'être testées ! Les tests que nous allons vous faire passer ont pour but de révéler ce qui est enfoui au plus profond de vous. Nous avons vraiment beaucoup de chance d'avoir cet institut juste à côté, qui nous fournit tout ce dont nous avons besoin ! dit-il s'adressant aux deux autres hommes. Nous allons donc commencer par toi, Carson.

Une immense vague d'inquiétude et de peur s'empara de moi, bon sang qu'allait-il me faire ?

Un des deux hommes s'approcha de moi et me colla des électrodes sur les tempes ainsi que sur l'abdomen, les bras et les jambes...

Le deuxième pianota quelques trucs sur une machine qu'il venait de sortir de l'énorme caisse.

Mort... douleur... déchirement... torture... sont les mots qui me viennent à l'esprit... cette machine m'envoyait de l'électricité à travers les électrodes... c'était une sensation horrible, mon corps convulsa dans tous les sens tel un pantin désarticulé, la douleur était d'autant plus horrible que j'étais attachée et limitée dans mes mouvements... je hurlai, un cri qui vient des tripes, le genre de cri qui vous arrache la gorge alors que vous n'espérez qu'une chose, que tout ça cesse...... j'avais l'impression de supporter ce calvaire depuis ce qui me semblait être des heures, je sentais clairement mes forces me quitter peu à peu...

-C'est bon, passez à l'autre. Trancha celui que j'identifiais comme le chef

Aussitôt que le courant fut stoppé, mon corps retomba mollement, uniquement retenu par les chaines qui me tenaient prisonnière. Je me sentais lessivée, vidée de toute énergie.

Le premier homme de main plaça de nouvelles électrodes sur Cassy et vint détacher les fils reliés aux miennes pour les replacer sur cette fille en face.

Elle était horrifiée, je pouvais le lire dans ses yeux, elle était horrifiée par ce qu'elle venait de voir et savait qu'ils s'apprêtaient à lui faire subir la même chose...

Leur sordide expérience recommença... le corps de Cassy convulsait comme l'avait fait le mien, mais vu de l'extérieur c'était encore plus horrible que ce que je pensais. Par moment, tant le courant était fort, on pouvait apercevoir des éclairs, qui traversait le corps de Cassy, que l'on aurait dit sans vie tant elle semblait désarticulée, s'il n'y avait pas eu ses cris...

Le responsable de cette torture ne jetait même pas un regard à sa victime, se contentant d'avoir les yeux rivés sur le cadran de la machine dont l'aiguille rouge ne cessait de se déplacer un peu plus loin sur la droite à chaque seconde qui passait.

-Stop, passez au deuxième test, sur Carson, ordonna-t-il.

Un des hommes s'approcha avec ce qui ressemblait fort à un bocal à poisson, rond et transparent... Il le plaça au-dessus de ma tête mais au moment où il abaissa ses bras pour me placer l'objet sur la tête j'esquivais d'un mouvement. Il eut un petit rictus avant de me saisir le visage par les joues et de mettre en place l'étrange l'attirail sur ma tête. Le casque se scellait au niveau du cou et je remarquais des tuyaux de part et d'autre.

"Ils vont me noyer" pensais-je immédiatement, et malheureusement je ne me trompais pas, comme lors de ma première expérience de la sorte je m'attendais à suffoquer... mais pas du tout, je me sentais respirer l'eau, elle s'infiltrait en moi, par mes narines et bronches jusque dans mes poumons, ça paraissait presque... normal... Puis je sentais l'eau faire le chemin inverse qui se terminai par moi la recrachant dans le scaphandre.... Mais malgré cela, il ne cessait d'envoyer de l'eau, et je ne cessais de la recracher.

D'un coup, le chef se leva, applaudis et enleva les tuyaux. Il recommença à applaudir...

-Bravo ! Enfin ! Enfin une réussite splendide à ce test ! Carson, je te félicite ! Tu viens juste de signer pour passer aux tests supérieurs ! Quant à vous, dit-il en s'adressant à l'homme de main, replace ces tuyaux sur notre chère Cassy, et voyons si elle s'en sort aussi bien que toi ! dit-il avec un sourire mauvais....

Je voyais l'eau arriver à travers les tuyaux transparents, Cassy aussi la voyait... Je pouvais clairement discerner de la terreur dans son regard.

L'eau arriva jusqu'à sa bouche et Cassy se mit à tousser, à suffoquer, à cracher l'eau, mais pas comme moi, car elle, elle souffrait, elle se noyait.... Un puissant sentiment s'empara de moi, je ne pouvais pas rester là sans rien faire pour elle. Cette fille que je ne connaissais que depuis quelques minutes et pourtant j'avais l'étrange et intime sentiment que j'étais liée à elle d'une manière que je ne pouvais expliquer. Je ne voulais pas la voir partir, je ne pouvais le supporter.

Au même moment, je distinguais un infime mouvement sur ma droite. J'apercevais clairement de fines racines passer en dessous de la porte, elles vinrent s'enrouler autour des chevilles des trois hommes et tirèrent d'un coup sec. Les trois hommes se retrouvèrent aussitôt à terre...

Je bouillonnais intérieurement, Cassy n'était toujours pas sortit d'affaire. Tout d'un coup, mes chaines me brûlèrent, je levais la tête et vis de la fumée s'échapper de mes mains, elles rougissaient à vue d'œil. Je n'avais pourtant pas la sensation de brûler malgré l'apparence, plutôt l'impression de provoquer de la chaleur sur le fer qui m'entravait ... même sensation pour mes pieds... Les chaines lâchèrent d'un coup, je m'écroulais sur le sol et vis la porte s'ouvrir brusquement, plusieurs personnes entrèrent dont Oliver que je parvins à distinguer et qui se précipita vers moi aussitôt qu'il m'eut aperçu lui aussi.

-Cassy... Libère la fille... gémis-je à bout de force...

Oliver cria aux autres de s'occuper d'elle avant toute chose, puis il me prit et me porta afin de m'emmener hors d'ici.

EX ELEMENTISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant