-Chapitre 12-

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On suivit Hilda, qui nous emmena hors du lycée, dans le jardin jusqu'au fameux bâtiment j'avais frôlé la mort... Nous entrâmes dans la salle « AQUA ».

-Oliver va tout t'expliquer, si tu le souhaites évidemment...

-Et pourquoi pas toi ? C'est vrai après tout, ce n'est pas du tout comme si tu étais la seule famille qu'il me restait. Demandais-je d'un ton sec

-Cela va peut-être t'étonner, mais j'ai une école à faire tourner. Alors je reviendrais vers toi quand les circonstances me seront plus favorables. Donc je repose ma question, peux-tu laisser ta rancœur de côté et es-tu prête à entendre la suite ?

-Je n'attends que ça.

-Bien alors je ne serais pas loin, Miranda ce que tu vas entendre va bouleverser tout ce en quoi tu crois... sois forte et essaye de comprendre... comme tes parents te l'on toujours apprit...

Hilda Graham quitta la salle me laissant seule avec le mystérieux garçon...

-Bon alors commençons par le commencement ! Débuta-t-il d'un ton bien trop enjoué.

Il me jeta un regard interrogateur, l'air de me demander si j'étais sûre de voulait savoir... mais je l'interrompais avant

-J'ai une question avant...

-Je suis tout ouïe ! me dit-il en mimant de tendre les oreilles

-Rien d'extra mais je voulais juste savoir qui m'a ranimé après que je me sois évanouie, histoire de le remercier quoi....

-... Il me regarda, l'air de chercher quoi dire, il inspira puis expira profondément avant de me répondre. Alors là, ta question me pose problème, personne ne t'a sauvé...

-Qu.... J'allais l'interroger sur le sens de ses propos mais il m'interrompit très vite

-Tu te noyais, tu es tombée dans le coma puis aussitôt toute l'eau s'est mise à ressortir de tes poumons... Personne n'a compris et on avait peur tu ne te réveillais pas, certaines personnes évoquait même un coma alors on t'a conduite à l'infirmerie de suite... Mais là-bas ils ont dit que tu n'étais pas vraiment dans le coma... mais que c'était plus comme si tu dormais... Tu n'avais plus une seule goutte d'eau dans les poumons...

Je le regardais, dubitative.

-C'est n'importe quoi, tu délires complètement....

-Et bien laisse moi te raconter ce pourquoi nous sommes là et tu te rendras très vite compte que je ne mens pas, retorqua-t-il

Je me contentais d'hocher la tête comme seule réponse.

-Bon alors comme tu dois t'en douter, même à la Création, les êtres humains n'étaient pas tous les mêmes.... Ce que je veux dire c'est que l'on pouvait les séparer en deux catégories ; dans notre jargon nous les surnommons les « communicants » et les « non-communicants ». Ce que nous appelons un « communicant », c'est quelqu'un qui a le pouvoir de contrôler un élément...,

J'haussais les sourcils, d'un air interrogateur et sceptique, son histoire avait beau l'air fascinante, je n'y croyais pas vraiment. Après tout, cela ressemblait plus à un conte pour enfants qu'à une quelconque réalité.

... de communiquer avec lui en quelques sortes. Et par déduction, un « non-communicant » est quelqu'un qui ne peut faire ça, un humain lambda si je puis me permettre.... Les communicants se divisaient cinq lignées ; les « AQUA », qui peuvent contrôler l'élément eau, les « TERRA » la nature, les « AERIS » pour l'air et les « IGNIS » qui ont le pouvoir de communiquer avec le feu....

-Tu as dit cinq, là ça fait quatre.... Relevais-je, ayant l'étrange impression d'être prise pour une idiote.

-Oui je te remercie je sais compter, laisse-moi le temps de finir ! me dit-il d'un ton amusé. Donc il y a également les « SPIRIT », qui comme tu l'as sans doute deviné contrôlent...

-...l'esprit... dis-je en l'interrompant... et ça signifie quoi concrètement ? demandais-je, ma voix pleine de sarcasme.

-Euh en général ou pour les SPIRIT précisément ? Je me contentais d'hausser les épaules en guise de réponse. Ok partons sur SPRIT alors, et bien cela veut dire que cet individu peut, rien qu'en regardant une personne dans les yeux, avec un minimum d'entrainement bien sûr, lui ordonner de faire certaines choses, un SPIRIT peut également lire dans les pensées, tout ce genre de chose quoi....

-Et toi tu es quoi ? Un SPIRIT ? demandais-je sceptique en rentrant dans son histoire farfelue.

-Tu sais si tu me trouves si beau tu peux me le dire en face !

Je sentis mes joues rougir à vue d'œil !... C'était vraiment gênant !

-Non, je rigole ! C'est très rare d'être SPIRIT, d'ailleurs à l'Institut il n'y a que Mme Emerson et un peu moins d'une dizaine d'élèves... Par contre là, la couleur de tes joues vient de m'apprendre un truc ! Moi je suis un AERIS.

Essayant tant bien que mal de passer outre ce moment très embarrassant, je dirigeais mon regard vers le sol, commençant à compter les dalles du sol, habitude que j'avais depuis l'enfance, en attendant qu'Oliver se décide à briser le silence.

-Et je voulais te demander quelque chose...

Je relevais la tête vers lui,

-Comment as tu fais pour résister au charme ? Je crois que je n'ai jamais vu un non-communicant y résister... et puis même si a priori tu es des nôtres même si pour le moment tu n'as aucune aptitude, Mme Emerson a assez de puissance et d'entrainement pour charmer un communicant...

-Eh bien... honnêtement je ne sais pas.... je ne suis même pas sure de croire à ton récit mais je me souviens que quand elle me parlait, je ne sais pas comment expliquer mais je ressentais que quelque chose de particulier se produisait mais ça n'avait aucune conséquences sur mon libre-arbitre, alors j'ai décidé de faire comme si je marchais... pour mieux mener mon enquête par la suite et voilà où ça m'a mené...

-Étrange.... Attends, quoi ? Tu ne me crois pas ?

-Faut être rationnel un peu aussi, t'as vu l'allure de l'histoire que tu me sors ? Si tu veux que je te croie trouve quelque chose d'un peu moins tiré par les cheveux.

-Et ça c'est rationnel ?

A peine eut-il prononcé ces paroles que je sentis une brise autour de moi. Très vite elle se transforma en un vent froid, je serrai mes bras autour de moi en une tentative vaine de me réchauffer. Retenant les mèches de cheveux qui me fouettait le visage, je dirigeais mon regard vers Oliver, pleine d'incompréhension. Il avait ses mains ouvertes devant lui, paumes vers le haut, un petit sourire collé aux lèvres. D'un coup, il donna une impulsion avec ses mains et je décollais du fauteuil. Je me retrouvais à plusieurs mètres du sol, immobile au centre de ce qui semblait être une tornade miniature, qu'Oliver avait créé, à partir de rien puisque nous étions dans une salle où toutes les fenêtres étaient fermées. Je pris soudain conscience de ma position, comme si jusqu'à j'étais bien trop abasourdie par ce qu'il m'arrivait pour avoir une quelconque réaction. Je sentis la peur et la panique s'emparer de moi et me mis à crier. Hurler serait un mot plus approprié, j'étais un bout de souffle, étonnée qu'un son aussi fort puisse sortir de ma bouche. Je me débattais, agitant mes bras et jambes dans tous les sens. Je ne voyais même plus Oliver, ma vue brouillée des larmes causées par le vent froid qui soufflait et ma panique.

EX ELEMENTISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant