-Chapitre 16-

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J'ouvrais difficilement mes yeux, gênée par la lumière éclatante qui me parvenait.

-Où... Où suis-je ? Parvins-je à marmonner paniquée alors que je revenais peu à peu à mes esprits

-Du calme, tu es à l'infirmerie, m'informa Oliver, une fois de plus ! Ajouta-t-il avec un petit rire

-Quoi ?! Je... Je suis plus là-bas ? Demandais-je rassurée

-Non tu es à l'institut, attend tu ne te souviens pas de ce qui s'est passé ?

-De quoi ?

-Bon, quelle est la dernière chose dont tu te souviennes ?

-De.... des racines qui passaient sous la porte... puis les trois hommes à terre.... et... une brûlure.... mais plus rien après ça....

-Donc tu ne te souviens pas que nous sommes arrivés, tu nous as demandé de sauver la fille, Cassy je crois, puis je t'ai porté jusqu'ici...

-Non, je ne me souviens vraiment pas...

-Donc tu ne te souviens pas non plus que tu m'as embrassé ?

-Quoi ?! demandais-je surprise, car si c'était vrai, j'aurai aimé m'en souvenir !

-Non j'rigole ça ce n'est pas vrai ! me dit-il en riant fort, en fait après je t'ai juste déposé ici et j'ai attendu que tu te réveilles

-Ça fait longtemps que je dors ?

-Environ deux jours...

-T'es resté là pendant tout ce temps ? Demandais-je, surprise.

-Nan, je suis quand même sortit pour me doucher et aller me chercher à manger !

Etrangement, le fait de savoir qu'il avait veillé sur moi comme ça me rassurait et me touchait vraiment...

-Et Cassy ? La fille dans la salle avec moi, m'empressais-je d'ajouter, inquiète, comment elle va ?

-Bien, elle est dans une chambre à côté, on est arrivés au bon moment, encore un peu plus longtemps et elle disait adieu à la vie.... ce sont vraiment des ordures, ils n'auraient eu aucun scrupule à la faire mourir pour un de leurs stupides tests ! dit-il vraiment énervé et l'air de parler pour lui-même...

-Je peux la voir ?

-Si tu arrives à te lever oui...

Je sortis de sous la couette et vis les marques de brûlures sur mes poignets et chevilles...

Voyant mon regard, Oliver s'exprime ;

-Le médecin n'a rien pu faire pour les traces, ils disent que ce n'est pas grave au niveau santé, mais que tu devras certainement les garder à moins que tu ne fasses une chirurgie qui risquerait fort de t'apporter encore plus d'ennuis...

-Non ça va aller, je ne ferai rien... dis-je quand même déçu de devoir garder un souvenir de ce passage de ma vie que j'aurai préféré oublier...

-Après vu qu'elles ne sont pas si grandes que ça, tu pourras toujours aller demander si ça présente des risques que tu te fasses tatouer dessus, j'ai vu l'autre jour...

-Je... je verrais plus tard.... le coupais-je dans son élan, n'ayant pas envie de m'attarder sur le sujet

Je parvins à me lever mais Oliver dû quand même m'accompagner jusqu'à la chambre de Cassy.

-Cassy ! Dis-je en me précipitant sur elle. Nous ne nous étions vues que pendant quelques minutes, qui avaient paru des heures. Et pourtant, j'avais l'impression de la connaitre depuis bien longtemps, il faut croire que ce genre d'expérience laisse des traces...

Elle me serra dans ses bras... puis se mit à pleurer... Et ce n'était pas du tout bizarre, même si je n'avais échangé que très peu de mots avec elle, un lien indescriptible nous liait, en quelque sorte. Après tout personne d'autre ne pourrait comprendre et mesurer l'ampleur de ce nous avions vécu, l'espace de quelques instants pour moi et certainement beaucoup plus longtemps pour Cassy

-Euh... Je vous laisse... dit Oliver, un peu mal à l'aise, avant de sortir de la chambre

-Shhh... C'est fini maintenant... tentais-je de l'apaiser en caressant ses cheveux

-Je... J'ai failli mourir ! dit-elle en sanglotant.... et puis maintenant je n'ai plus rien, plus personne !

-Que veux tu dire ? Demandais-je... avec les larmes aux yeux, je ne pouvais m'en empêcher, la voir comme ça me mettait dans le même état...

-Pour... pour m'avoir, ils... ils ont tué mes parents... enfin je ne sais pas il y avait tellement de sang.. parvint-elle à articuler difficilement entre deux sanglots

-Je... je suis tellement désolée...

-Ce n'est pas de ta faute... c'est juste que à présent je n'ai plus de famille ni de toit... Je sais que je peux rester ici, c'est d'ailleurs ce que je vais faire mais... je... ça fait tellement mal !

Elle avait le visage inondé de larmes, tout comme le mien d'ailleurs... je savais ce qu'elle traversait, j'avais vécu, enfin je vivais la même chose...

On resta ainsi pendant plusieurs minutes, avant que je m'installe à ses coté dans le lit attendant qu'elle s'apaise pour finalement s'endormir. Mr Etton ainsi qu'Hilda étaient passés pour voir si tout allait "bien", et m'avait expliqué que mes amies pourraient venir nous voir dès que l'on se sentirait prête...

À présent, nos larmes avaient séché, même si le chagrin et la colère étaient encore là...

-C'était juste pour vous dire que si vous voulez, vous pouvez avoir votre repas... annonça Oliver, qui avait passé sa tête dans l'embrasure de la porte, c'était très comique comme image, ce qui eut donc effet de nous faire rire toutes les deux, puis tous les trois.

Il nous avait ensuite apporté le repas puis était finalement resté manger avec nous.

-Bon, je crois que je vais vous laisser, je suis vraiment épuisée ! Dis-je en baillant

-Ouais moi aussi. Renchérit-il

Nous quittâmes la chambre de Cassy avant de nous diriger vers la mienne. Je venais d'ouvrir la porte et m'apprêtais à entrer lorsqu'Oliver me retint par le bras.

-Qu..

-Je voulais juste te dire que j'étais vraiment content d'être arrivé au bon moment, il se rapprocha, Je ... il ne termina pas sa phrase mais il se rapprocha un peu plus, à présent je pouvais sentir son souffle contre mon cou... Bonne nuit, me chuchota-t-il, sa bouche tout près de mon oreille en m'enlaçant...

Après ce moment où je m'étais sentie très, très mal à l'aise, il était reparti, me laissant seule devant la chambre de l'infirmerie... J'avais essayé tant bien que mal à dormir sans trop penser à ce qu'il venait de se passer, mais sans succès... Toute la nuit je m'étais repassé la scène en boucle... Cette attitude qu'il avait eue... ce qu'il m'avait dit, mais surtout comment il me l'avait dit, m'avait troublée... après tout, peut-être que ce n'était rien, que c'était juste moi qui me faisais des films... Je ne savais pas et ne supportais ce doute qui planait au-dessus de ma tête... Et puis pourquoi avais-je la désagréable impression de me comporter comme une banale ado de quatorze ans ?

Je venais de me réveiller et me dirigeais vers la chambre de Cassy. Elle aussi était déjà réveillée et nous prîmes le petit-déjeuner toutes les deux, dans la chambre car Cassy voulait attendre le plus possible avant de sortir, de se faire juger, et de devoir raconter son histoire encore et encore. Ça ne me dérangeait pas du tout, loin de là, puisque j'étais évidemment du même avis.

Mais on ne pouvait retarder l'inévitable bien longtemps...

EX ELEMENTISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant