Chapitre 25 : On mérite tous notre happy ending

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Nous mangeons dans le plus grand des silences. Mon père ne cesse de me fixer d'un regard pénétrant. Je baisse les yeux vers mon assiette. Je suis toujours aussi intriguée par la "surprise" qu'il dit m'avoir préparée. Je suis peut-être paranoïaque... Il ne me semble pas l'avoir vu boire ce soir, et en général c'est plutôt bon signe. Au final, c'est peut-être une bonne surprise, d'autant plus que Noël approche à grand pas. Mais pourquoi ce sentiment de malaise ne veut pas disparaître ?

- Va me chercher mes bouteilles Azalée. demande mon père en rompant le silence pesant de la cuisine. 

Je lève les yeux de mon assiette effrayée et paralysée. Sa voix est froide et sèche. Je pensais sincèrement qu'il allait tenir sans alcool au moins cette soirée. Je lance un rapide coup d'œil vers ma mère qui sursaute quand mon père reprend la parole : 

- Je crois t'avoir demandé quelque chose Azalée. Tu ne voudrais pas que je me fâche alors que j'ai pris ma journée complète pour te concocter un cadeau de la plus haute importance... continue-t-il avec une voix doucereuse. 

Malgré mon envie de partir en courant, je me lève et pars vers le salon pour récupérer les bouteilles d'alcool éparpillées dans toute la pièce. La plupart sont vides ou à moitié pleines. Je fais exprès de n'en prendre que deux avec deux ou trois centimètres de boisson dans le fond. Je retourne dans le salon et quand les yeux de mon père se posent sur les bouteilles quasiment vides, il relève la tête vers moi et m'adresse un sourire moqueur. 

- Tu n'as pas du bien me comprendre. 

Les bouteilles tremblent dans mes mains et cela semble amuser mon père. Le peu de boisson font des vaguelettes dans mes mains tremblantes. Ma mère prend alors la parole pour me sortir de cet enfer. 

- Je vais te les chercher James... Retourne t'asseoir Azalée... dit-elle en tremblant presque autant que moi. 

- Merci Charlie, au moins une femme qui sert à quelque chose dans cette maison. 

Je m'assois sur ma chaise, les yeux tournés vers le sol. Je sens son regard brûlant sur ma peau et je n'ose pas relever la tête. Ma mère part dans le salon. Au bout de quelques secondes de silence, mon père m'attrape le bras avec une puissance hors du commun me forçant à relever la tête vers lui, les larmes aux yeux. Il me chuchote dans le creux de l'oreille en s'approchant de mon visage :

- Je te conseille de faire bien attention à ce que tu dis et à ce que tu fais à l'extérieur. Je n'aimerais pas être convoqué au bureau du père de ton idiot de copain Stilinski. Ce qui est à la maison, reste à la maison. C'est clair ?

Il me serre le bras tellement fort que ma main devient violette. Ma voix est bloquée dans le fond de ma gorge et des gouttes de transpiration tombent de mon front. Il m'attrape par les cheveux et me tire vers lui.

- Est-ce que c'est clair ? demande-t-il en crachant toute sa haine sur mon visage apeuré.

Je réponds un petit "oui" tremblotant juste avant que ma mère revienne avec des bouteilles, cette fois-ci remplies. Un sourire satisfait se forme sur le visage du monstre à côté de moi qui prend les bouteilles sans hésiter. Je n'ai plus envie de manger. Tout ce que je veux faire, c'est partir en courant dans ma chambre et m'enfermer à clef. 

*

La soirée passe, la nuit passe, et la journée du lendemain passe également. Dehors, il doit faire moins de 0°C. J'invite donc mes amis, faisant leur tour de garde, un à un dans ma chambre pour leur éviter de finir transformer en glaçon. J'en profite pour parler à Lydia de la rupture de la veille. Elle me félicite pour ma franchise avec Isaac. Je lui demande si elle compte retrouver un copain maintenant que Jackson a quitté la ville. Je me permets de fortement sous-entendre notre ami Stiles. 

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