Chapitre 10 : Rencontre

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Je m'approche de lui :

- Eh ! Vous faites quoi là à me suivre tout le temps ? je lui crie

Il reste là à me regarder, un petit sourire au coin des lèvres. Une fois en face de lui, il baisse les yeux vers moi et me dit :

- Je ne te suis pas. 

- Bien sur... Vous ne me suivez pas, c'est pas comme si je vous voyais partout en ce moment ! D'abord devant l'épicerie, puis dans l'épicerie et ensuite dans mes rêves... 

- Dans tes rêves ? me coupe-t-il avec un sourire de sociopathe.

Je m'apprête à répliquer mais il me devance. 

- Je crois que tes devrais faire un petit séjour à Eichen House ma jolie... 

- Ne m'appelez pas comme ça. Maintenant, si je vous revois encore près de chez moi, je contacterai la police, c'est clair ? 

- Toujours dans l'excès ces ados... chuchote-il.

- Je vous ai posé une question, est-ce que c'est clair ?! je lui crie

- Oui oui c'est clair, je ne suis pas sourd et merci de bien vouloir t'excuser pour le tympan que tu m'as perforé... 

- Ne vous attendez pas à des excuses. je réplique sèchement.

Un petit temps de silence passe, je me retourne et me dirige vers ma porte d'entrée, quand soudain j'entends une voix derrière :

- Mais si je vais à l'épicerie et que tu t'y trouves aussi, comment faisons-nous ? me demande-t-il avec un air sarcastique à la Stiles.

- Foutez-vous de moi vous avez raison. je lui crie à l'autre bout de l'allée.

- Mais c'est une question sérieuse ! Pourquoi personne ne me prend jamais au sérieux...

Je ne prends pas le temps de me retourner et ouvre la porte de chez moi. Ma mère est dans le salon avec mon père. Je rentre et elle se précipite vers moi pour m'embrasser délicatement. Mon père m'ignore royalement, c'est très bien. 

- Ma chérie, j'ai eu peur, tu vas bien ? me demande-t-elle inquiète.

- Oui ça va maman...

- Viens dans la cuisine je vais te préparer quelque chose à manger.

Nous allons toutes les deux dans la cuisine, je m'assois à table pendant que ma mère me prépare un sandwich.

- Je suis désolée Azalée. me dit ma mère.

Je n'ai pas forcément envie de lui répondre. Elle aurait pu appeler à l'aide pour me délivrer de ce cauchemar. Mais elle ne l'a pas fait. Nous ne parlons pas pendant de longues minutes jusqu'à ce que je prenne la parole :

- Maman...?

- Oui poussin ?

- S'il s'apprêtait à me tuer, tu réagirais, tu ferais quelque chose ? je demande d'un air sec.

- Bien sûr mon cœur... Comment tu peux dire ça ?

- Toi tu en es peut-être sûre, mais moi non. Il y a deux jours, quand il me frappait, je pensais vraiment que c'était la fin, que je n'allai pas me relever cette fois-ci. Tout ce que je voyais c'était du noir, du noir, du noir et encore du noir, mais personne n'est venue pour me délivrer.  

Elle reste là, des larmes coulent sur ses joues rouges de honte. Nous ne bougeons pas. Je croque dans mon sandwich et en peu de temps, il n'en reste plus rien. 

- Tu en veux un autre ? me demande-t-elle afin de changer de sujet.

- Non c'est bon, je vais me coucher.

- Tu veux de l'aide pour monter ? me propose-t-elle timidement.

- Ne t'épuise pas. C'est bon.

Je monte les escaliers sans même regarder derrière moi. J'ai peut-être été un peu dure avec elle... Arrivée dans ma chambre. Je dépose mes affaires sur mon bureau. Je vais me brosser les dents dans la salle de bain. Une fois devant le miroir, je repense à l'inconnu qui me suit depuis quelques jours... Mais me suit-il vraiment ? Peut-être qu'il a raison, je devrais me faire interner à Eichen House... Je prends ma tête dans mes mains et réfléchis. Je suis complétement parano... Le pauvre, je l'ai agressée sans raison valable alors que je ne le connais même pas. Mais c'est vrai que c'est bizarre toutes ses coïncidences... Arghhh je n'arrive pas à savoir si ce que j'ai fait est bien ou mal. Une bonne nuit devrait remettre mes idées au clair. Malgré toutes les heures de sommeil que j'ai réussi à avoir à l'hôpital, je sens que j'ai besoin de plus. Je rentre dans ma chambre, enfile mon pyjama polaire et me mets dans mon lit, sous des couettes chaudes. Je regarde une dernière fois mon téléphone et constate que j'ai deux messages, dont un d'un numéro inconnu : 

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A Azalée de Inconnu :

Salut Azalée, c'est Isaac. Allison m'a donné ton numéro... Repose toi bien, à demain au lycée.

*

A Azalée de Lydia :

Désolée d'être partie si vite tout à l'heure. Mais j'avais raison, la Jeep nous a lâchée et nous avons du la pousser jusqu'au lycée... Heureusement que ce n'était pas loin... A demain Aza, bis :)

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Le message d'Isaac me fait une sensation bizarre dans le ventre, quelque chose que je n'ai encore jamais eu, j'enregistre son numéro... Passons... J'éteins mon téléphone et ma lumière pour sombrer dans un sommeil profond, je dois vraiment être épuisée pour dormir autant.

Je cours encore une fois dans la forêt, mais cette fois-ci, la sensation est étrange. Je fuis quelque chose, ou quelqu'un. J'aperçois la grande maison brûlée et rentre à l'intérieur pour la première fois. Tout est très poussiéreux et sale, en morceaux. J'hésite à monter à l'étage, j'ai peur que ça s'écroule, mais mon instinct me force à monter les marches de l'escaliers une à une. En haut, c'est également très sale. Une main se ferme sur mon épaule. Je me retourne très rapidement et donne un coup de poing à la personne derrière, qui, s'étant pris le coup, met sa main à son visage. Non mais c'est pas possible, pourquoi est-ce encore lui ?!

- Mais vous êtes malade ! Arrêtez d'apparaître dans mes rêves à la fin ! je lui crie.

Il frotte son visage et je remarque du sang qui coule de son nez. Je lui ai mis un beau coup de poing... Bien fait pour lui, ça lui apprendra à squatter mes rêves. Je repars en direction de la porte, je descends rapidement les escaliers quand une main m'attrape le bras. 

- LACHEZ MOI ! je lui crie une nouvelle fois. 

Il ne dit rien, absolument rien, comme s'il était incapable de parler. Il ne me lâche pas et me montre de sa main libre la porte d'entrée. Ses yeux ne montrent aucun état d'esprit, il est comme neutre, vide. Mais il tente de me faire passer un message à travers ses gestes. Je regarde la porte et constate qu'un vent violent frappe l'air dehors. Le bruit est insupportable. Je me débat de son emprise et il me lâche à contrecœur. Malgré le vent violent dehors, je fonce vers la porte et l'ouvre. La tempête m'emmène loin, elle me pousse dans tous les sens. Je sens mon estomac remué encore et encore. Je n'arrive même plus à distinguer les arbres de la forêt. J'arrive à distinguer quelque chose dans les ravales de vent : une voix. Elle répète mon prénom ; d'abord tout doucement, puis fort, de plus en plus fort. C'est une voix d'homme. Je me réveille pleine de transpiration, la voix de cet homme résonne dans mon crâne. 

Je tente de me rendormir, sans succès pendant 1h. Puis le sommeil revient me tendre ses bras et mes paupières se ferment doucement pour ne laisser place qu'au noir sombre de la nuit. 

Chercher son nom dans Beacon HillsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant