Chapitre 31 : Cauchemar

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J'ouvre les yeux et la première chose que je fais, c'est vomir. Vomir tous mes derniers repas. Sans en oublier un seul. Des crampes d'estomac me saisissent, m'empoignent. Je ne peux pas me soulager et porter ma main à mon ventre, pour cause ? Je suis attachée. Sévèrement attachée. Les pieds, les mains. Je ne ressens plus mes articulations. Le sang ne circule quasiment plus. Une odeur nauséabonde inonde la pièce. Je suis trempée, tout mon sweat est trempé. L'odeur de vomi me donne encore plus envie de me décharger une nouvelle fois. J'ai soif, je suis sèche de l'intérieur. J'ai la sensation d'avoir mangé du sel à la petite cuillère... Le seul bruit de ma respiration saccadée suite à mes relents se fait entendre dans la pièce.

De nouveau allongée dans le petit lit aux draps rugueux de la salle impeccablement blanche, je ne vois personne à mes côtés. Mes repas déversés sur mon corps sale me plonge dans un mal être répugnant. Je peux à peine bouger, le liquide coule tout contre mes bras et bientôt mon ventre. Mes cheveux n'ont d'ailleurs pas non plus été épargnés. Je suis dégoûtée de moi-même. J'aimerais pouvoir me lever et me doucher sans attendre, enlever toute cette saleté de mon corps.

Je me souviens de tout : Noémie, le plan d'évasion, Uloric, Daphné... Quand je repense au grand Uloric que j'ai réussi à combattre, une lueur d'espoir essaye de se frayer un passage dans cette pièce pourtant si bien fermée à clef. Malheureusement, l'espoir ici n'existe pas. Plus rien n'existe mis à part ce mal-être, cette honte, cette envie de tout quitter. Je me remémore les coups que j'ai réussi à porter au visage du grand infirmier. Je pensais à Peter à ce moment-là. Je pensais au moment où il était venu me sauver des griffes de mon père, je pensais à la bataille avec Deucalion quand tout le monde se battait, sauf moi. J'essayais de me souvenir des techniques de combat de Scott, Isaac, Derek et Peter, à la manière dont ils réussissaient à maîtriser leurs adversaires. Ces pensées me donnaient du courage, un courage que je n'ai habituellement plus depuis des lustres. Ici, rien ne sert d'avoir du courage. Je l'ai appris bien assez vite. Nous sommes inférieurs à eux. Je suis inférieure.

De mes mains attachées, je gratte le lit en métal, espérant peut-être que la puissante ouïe de mes amies puisse m'entendre de Beacon Hills. Un petit signe pour leur montrer que je suis toujours vivante mais que j'ai vraiment besoin de leur aide plus que jamais. Venez me chercher, je vous en supplie, je ne tiendrai plus longtemps dans cette situation...

Ils t'ont oubliée... chante la petite voix dans ma tête. J'essaye de la chasser d'un coup de vent mais elle revient au galop et murmure cette simple et unique phrase au creux de mon oreille. Ils seraient venus te chercher depuis tout ce temps... Je n'y crois pas, faut qu'elle parte, qu'elle me laisse tranquille... Je ne veux pas croire ce qu'elle s'obstine à me faire entendre. Je suis certaine que la meute me cherche nuit et jour, qu'ils espèrent me retrouver, qu'ils ont espoir de me revoir ! Cela fait des semaines... Ma respiration s'accélère, je me répète en boucle qu'ils vont me retrouver bientôt, je crois en eux, ils ne me décevront pas... Ils sont bien mieux sans toi...

- La ferme ! LA FERME !

Je l'entends rire au coin de la pièce. Elle me rend folle... Je me rends folle moi-même... Ce n'est que ma voix, seulement ma propre voix qui me joue des tours, je ne peux pas la laisser prendre le dessus sur ma véritable personnalité. Elle s'en ira bien un jour.

Et si elle disait vrai...? Cela fait des semaines et des semaines que je suis enfermée ici. Quand Cora a été kidnappée, nous avions mis des semaines pour la retrouver et la ramener, mais moins longtemps que pour moi. M'ont-ils vraiment oubliée ? Sont-ils simplement passés à autre chose ? Je ne suis qu'une simple petite humaine qui ne sert absolument à rien après tout... Mais de là à m'oublier et me laisser dans les bras de médecins psychopathes qui me torturent psychologiquement voir même physiquement ? Je ne les pense pas capable de faire une chose pareille... Mais tout est contre eux, non ? Lydia ne m'aurait pas abandonnée... Si ? Non ?

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