Chapitre 24 : Disparu

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Nous nous occupons de nos deux blessés à tour de rôle pendant encore 24H avant de tous rentrer chez nous. Cora et Derek sont escortés au loft dans le centre ville maintenant qu'ils vont un peu mieux. Cora s'est réveillée et j'ai pu discuter vaguement avec elle. Ce qui est sûr, c'est que c'est une vrai Hale. Quand elle est éveillée, elle possède le même air mystérieux et froid que son oncle et son frère. Mais au fond, j'ai senti que c'était une gentille personne à qui de mauvaises choses sont arrivées. Pendant les soins, Derek et moi étions gênés. Je me suis retrouvée seule avec lui qu'une seule fois... Je faisais en sorte de laisser ma place aux autres, pas que je ne voulais pas le soigner, mais j'avais peur de me laisser tenter encore une fois. Avant de quitter mes amis, je m'avance vers un Peter qui n'a toujours pas dormi depuis minimum 30H, mais il ne me paraît pas plus fatigué que cela. Je ne sais pas comment il fait pour ne pas être épuisé. 

- Si y a un problème ou une avancée. Tu nous préviens. je lui dis.

- J'essaierai. me répond-il les bras croisés, toujours avec le ton glacial propre à cette famille.

Puis nous allons chacun dans notre voiture, les laissant en famille pour le reste de la semaine. Moi, Isaac, Stiles et Lydia prenons la Jeep et Scott et Allison vont dans la voiture avec Derek, Cora et Peter. Stiles me dépose chez moi, le blond tente de m'embrasser mais je tourne, sans faire exprès, la tête et ferme la portière avant de faire mine de ne pas l'avoir vu. Je lui fais un signe de la main avec un air désolé. Lydia me lance un regard interrogateur à l'avant de la voiture. Stiles attend que je rentre chez moi pour redémarrer.

Il n'y a personne à la maison, mon père n'est pas là et cela m'étonne beaucoup. J'appelle doucement au cas où il serait entrain de dormir. Je regarde dans le canapé. Personne. Je fouille les différentes pièces de ma maison. Toujours personne. Où peut-il aller ? Il n'a pas de travail, pas d'ami ou du moins je ne crois pas, pas d'activité outre boire de l'alcool et dormir... Que peut-il faire ?

Dans un sens, je m'en fiche complètement, je suis enfin seule et libre chez moi. Dans l'autre, je me demande vraiment où il est passé... Un sourire malicieux se dessine sur mon visage fatigué de ces derniers jours. Sans m'en rendre compte, je me mets à crier toutes mes tripes jusqu'à en perdre la voix. Ce cri dure pendant au moins 10 bonnes secondes sans reprendre mon souffle. Je n'ai jamais pu libérer autant d'émotions en même temps. Il y avait de la rage, du bonheur, de la tristesse, de la hargne, de l'envie. Il y avait de tout. Je suis moi-même choquée par cette action si soudaine que je ne pensais jamais faire une seule fois dans ma vie. Les larmes montent dans mes yeux et brouillent ma vue. Je me retiens de pleurer car ça ne servirait à rien. Les larmes ne soignent pas la douleur. Jeme sens libérée. Je monte dans ma chambre et mets la musique à fond pour danser comme jamais. J'enchaîne des mouvements jusqu'à épuisement. La musique vibre dans mes oreilles et fait trembler les murs. Heureusement que les voisins acceptent le bruit. Je vide tout mon sac, tous mes états d'âme en dansant. Quand j'étais petite, j'adorais danser et ma mère m'a toujours dit que je pouvais envisager une carrière de danseuse. Je me souviens de son regard plein de fierté en m'observant danser, elle souriait, tapait dans ses mains. Mon père, à cette époque, venait à mes spectacles de danse et applaudissait avec elle. Un jour, il n'est plus venu. Plus tard, à cause de nos problèmes d'argent, j'ai renoncé aux cours. Presque personne n'est au courant. Je danse en ce moment comme j'aurai aimé danser sur scène. Devant une foule de spectateurs qui m'applaudiraient comme mon père m'applaudissait avant. Je ferme les yeux, je souris et les larmes coulent malgré moi. Je ne saurai décrire cette sensation étrange de bien-être et de souffrance.

A la fin de la 10ème musique, j'éteins l'enceinte et plonge littéralement dans mon lit. Il n'est que 15H mais j'ai absolument besoin de récupérer. Je m'endors au bout de plusieurs minutes de réflexion sur ma relation avec Isaac. J'imagine sa réaction quand je lui annoncerai la rupture. Je me sens prête à le quitter, je ne peux pas rester avec lui, ça serait injuste. Et puis, il remarque sûrement mon attitude étrange depuis plusieurs jours, ma distance.

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