Trois semaines sont à présent passées. J'apprends petit à petit à revivre dans cet hôpital. Au début, j'avais beaucoup de mal à rester seule dans la chambre. Je demandais toujours à quelqu'un, Lydia, Allison, Stiles, et même Derek, de rester avec moi la journée et le soir le temps que je m'endorme. Il m'arrivait parfois de faire des crises de panique : je revoyais Daphné, ou bien Uloric, s'approcher de moi, une seringue à la main. Ils étaient prêts à m'enfermer une nouvelle fois et à me torturer sans relâche jusqu'à ce que je révèle les informations que Daphné désirait tant. Mais heureusement, un de mes amis ou alors un infirmier de l'hôpital de Beacon Hills, venait m'aider et me calmait. Parfois, les crises pouvaient durer jusqu'à deux heures, sans compter le temps pour que je réapprenne à refaire confiance aux personnes autour de moi. En général, ce temps-ci était assez long, une demi-journée environ. L'intervalle de temps des crises diminuait progressivement, ainsi que la durée de ces dernières. Je pense que je suis sur la bonne voie. La meute ne m'a pas lâché d'une semelle. Quand je le désirais, elle restait avec moi le temps qu'il fallait pour que je me calme. Ils venaient à tour de rôle pour que les autres puissent se reposer en retour. J'avais tout de même un peu de peine pour eux. Ils semblaient tous si fatigués. Je voulais leur demander de rentrer chez eux et de passer une nuit de 12H chacun, mais j'avais peur de rester seule. Alors, j'ai pensé à moi avant eux. Et parfois, j'ai un peu honte.
Je n'ai pas osé demander d'explications à Derek à propos du message. Tout ceci me semble si lointain et si peu important par rapport à tout ce que j'ai enduré. Parfois, je me dis que pour vraiment se rendre compte de la valeur de la vie, il faut vivre quelque chose d'horrible. Nous nous inquiétons sans cesse pour des choses insignifiantes qu'on ne se rend même plus compte que nous même sommes insignifiants. Donc, j'ai décidé de tourner la page. Je pense que lui aussi d'ailleurs puisqu'il ne m'en a pas reparlé non plus. Tant mieux.
Mélissa McCall est une infirmière exemplaire. Bien que je l'avais déjà remarqué il y a plusieurs mois de cela quand je me suis retrouvée, comme par hasard, allongée devant les portes de l'hôpital. Elle est à l'écoute et ne juge jamais les choix de ses patients. En l'occurrence, ici, elle n'a jamais jugé les choix que j'ai pu faire dans le passé (frapper un infirmier, manger le cookie empoisonné, crier tel un animal sauvage dans ma cellule etc...). Petit à petit, j'ai réussi à lui expliquer ce qu'il s'est passé là-bas. Malgré son travail éprouvant et ses journées chargées, elle s'est assise prêt de moi et m'a écoutée en silence. J'ai pleuré, beaucoup pleuré. Elle m'a serrée dans ses bras et m'a chuchoté que c'était normal d'être fragilisée par cette expérience, que c'était normal de pleurer. Je l'ai serrée dans mes bras en retour. J'aurais tellement aimé avoir une maman comme elle.
J'ai passé plusieurs examens : une IRM du corps complet, deux autres prises de sang, et deux radios de mes poignets et chevilles qui restaient douloureux à cause des ceintures qui me retenaient prisonnière. Au début, Lydia m'accompagnait. Puis, petit à petit, j'essayais d'y aller seule. Ma meilleure amie restait quand même derrière la porte, au cas ou. L'IRM et les radios se sont bien déroulées. Bien que quand j'étais dans la grande et bruyante machine, je n'étais pas à mon aise. J'ai pris sur moi, j'ai fermé les yeux et écouté la musique qui passait dans le casque que les médecins m'avaient mis sur les oreilles. Cet examen a duré plus de 30 minutes... Je pensais que c'était interminable, mais j'entendais la voix rassurante du docteur me dire que c'était bientôt fini, qu'il fallait être courageuse encore quelques minutes. Quant à la radio, le radiologue qui s'est occupé de mon cas était le même que quand je m'étais cassée le poignet en début d'année. Il ne m'a évidemment pas reconnue à cause des nombreuses personnes qu'il doit voir par jour. Moi, je l'ai reconnu et j'étais plus rassurée d'être avec un visage familier, même si on ne se connaissait absolument pas. Je me souvenais qu'il était aimable. Pour les prises de sang, c'est Derek qui est resté avec moi pour la première prise, la deuxième devait se faire une semaine après. J'étais un peu plus rassurée quant à la dernière fois mais j'étais quand même un peu paniquée pendant toute la durée de ce petit examen. Quand l'aiguille a transpercé ma peau blanche, Derek a posé sa main sur mon épaule et a aspiré ma douleur, les sensations de chaleur et de réconfort m'ont permis de me calmer et de supporter les quelques minutes de remplissage de flacons. Derek et moi n'étions pas gênés par ce contact physique. Au contraire, je pense que nous étions tous les deux ravis de voir qu'il n'y avait pas de mal entendu entre nous. Même si j'aimerais bien savoir la raison du : pourquoi s'est-il retiré de cette manière ?
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Chercher son nom dans Beacon Hills
FanfictionAzalée Janys est une jeune fille qui vit à Beacon Hills. Meilleure amie de Lydia, elle lui dit tout. Sauf les violences qu'elle subit quotidiennement chez elle. Elle se sent seule mais tente de toujours être souriante devant ses amis. Néanmoins, que...