ACT2 CHAPITRE 10 : JULES p.2

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2600 après-JC,

Sac sur le dos, carte en main et boussole accrochée à la ceinture, les voyageurs se tenaient prêts à quitter le village. Le ciel, ne laissant apparaïtre que quelques rayons, s'éclaircissait lentement à l'horizon, promettant l'arrivée imminente du soleil. Ils avaient pris soin de partir avant l'aube, consciente que rester plus longtemps serait imprudent, car se faire repérer aurait été équivalent à une condamnation certaine.

Derrière eux, le village restait figé dans une tranquillité trompeuse. Seule une trace de leur passage persistait : Gabriel avait laissé une marque indélébile, un message silencieux à tous ceux qui pourraient prétendre que son espèce n'était qu'un jeu. Les propriétaires de la maison où ils avaient séjourné avaient découvert, avec stupéfaction et inquiétude, leur grenier dévasté. Les poutres brisées et les débris éparpillés étaient les témoins d'une démonstration de puissance qui avait laissé une empreinte aussi éclatante qu'inattendue.

Alors que la marche reprenait son cours, elle était empreinte d'une nouvelle énergie. Les voyageurs, fortifiés par un repas nourrissant et un sommeil réparateur, avançaient avec une vigueur renouvelée. Le chemin semblait moins ardu, leur endurance revigorée, et la perspective d'une journée prometteuse rehaussait leur moral. Malgré les défis passés, le chemin s'étirait devant eux, une toile vierge sur laquelle ils pourraient redéfinir leur avenir.

« La carte indique qu'on devrait suivre ce sentier battu, mais il semble désertique... » murmura Gabriel, le regard fixé sur le papier usé qu'il retournait et examinait sous différents angles, sa voix trahissant une inquiétude croissante.

« Fais-moi voir. » L'ordre de Gaël résonna comme un coup de tonnerre, et il arracha brusquement la carte des mains de son cadet. Son visage se crispa en découvrant les détails du chemin. « Diantre ! C'est une pente de trois jours de marche au moins ! Nous n'avons plus beaucoup de temps à perdre ! »

Lorelëy, dérangée par les éclats de voix et la montée de tension, s'exprima avec une froideur mordante. « Qu'il en soit ainsi. Évitons autant que possible les autres villages. » Sa déclaration était à la fois un ordre et une résolution, une tentative d'apaiser la situation tout en prenant une décision pragmatique.

Le trio, maintenant uni dans une détermination commune, se prépara à affronter l'ascension. La frustration de Gaël et la nervosité de Gabriel se mêlaient à l'air crispé, mais ils n'avaient d'autre choix que de se lancer dans cette montée imposante. Le sentier, semblant avaler le soleil, se perdait dans la distance, et chaque pas en avant résonnait comme une promesse de défis à venir.

Le groupe entama leur ascension, leurs mouvements synchronisés malgré les tensions latentes. Le paysage se transforma peu à peu en une toile de montagnes imposantes et de vallées profondes, leur souffle se synchronisant avec le rythme de leur marche. Le vent soufflait avec une intensité croissante, battant contre leurs visages et emportant avec lui leurs murmures d'appréhension.

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Dans une autre planète, un prince se réveilla en proie à une sueur froide, ses draps trempés et son cœur battant à tout rompre.

Le dos courbé, le visage enfoui dans ses paumes tremblantes, le prince de Mars, Jules, haletait en quête d'air. Ses joues étaient pâles, presque translucides, et des larmes perlaient à ses yeux alors qu'il se redressait avec difficulté. Ses membres engourdis le trahissaient, chaque mouvement semblait une épreuve. Les battements effrénés de son cœur se répercutaient dans ses tempes, amplifiant la sensation d'oppression.

Avec une lenteur laborieuse, Jules sortit de son lit et se dirigea vers le petit placard cachant le miroir intégré dans son bureau. Il ouvrit la porte avec une détermination vacillante et fit face à son reflet, un miroir qui avait vu des siècles de royauté mais semblait désormais afficher le visage d'un homme à bout de forces.

LORELËYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant