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2600 après-JC,
Comme l'avait prédit Jules, l'intérieur de la montagne dégageait une chaleur presque surnaturelle, un contraste saisissant avec le froid mordant de l'extérieur. L'air chaud serpentait le long des parois du tunnel, enveloppant les voyageurs dans une étreinte suffocante alors qu'ils s'enfonçaient toujours plus profondément vers le cœur de Gagnar. Ce tunnel, étroit et oppressant, semblait s'étirer à l'infini, un long couloir sinueux où la lumière se perdait dans les ténèbres, ne laissant qu'une lueur vacillante pour guider leurs pas.
Chaque pas résonnait d'un écho sourd, amplifiant le silence pesant qui régnait autour d'eux. Pourtant, au-delà de l'obscurité, c'était une autre ombre, plus subtile, qui enveloppait Lorelëy. Une sensation de déjà-vu glaça sa colonne vertébrale, comme une vague de souvenirs enfouis qui remontaient à la surface, s'accrochant à son esprit avec une insistance dérangeante. Les murs humides du tunnel lui rappelaient son asile, cet endroit maudit où elle avait été confinée, piégée dans une spirale de rituels et d'initiations. Chaque recoin sombre semblait murmurer des échos de ces journées interminables, où la douleur et la peur avaient été ses seules compagnes.
Le chemin vers la cérémonie, l'angoisse qui serrait sa gorge, l'incertitude de ce qui allait advenir... Tout cela revenait en elle avec une clarté intenable. Ces souvenirs, aussi déformés par le temps soient-ils, étaient toujours aussi douloureux. Mais une pensée la réconfortait, fragile et tenace comme une flamme vacillante dans la tempête : bientôt, elle laisserait tout cela derrière elle. Tershia, avec ses horreurs et ses épreuves, allait devenir un souvenir.
Nos compagnons maintenant quatre marchaient en ligne, leur silhouette éclairée par les derniers rayons de soleil qui allaient être remplacés par l'obscurité total. Bien que tout le monde soit silencieux, certains points n'avaient pas été éclairés pour Lorelëy qui se refusait de mourir avant que ce ne soit le cas. Malheureusement, elle n'avait aucune idée de combien de temps il lui restait, en avait elle assez pour toutes ses questions ? Devait elle n'en poser qu'une ? Ce qui était sur, c'est que le temps pressait, et qu'une information méritait d'être su plus que n'importe laquelle. Une que Gaël avait volontairement survolé, en y étant directement mêlé.
La jeune femme s'est alors brusquement arrêtée, chose qui a tout de suite attiré l'attention des princes. Gabriel fronçait déjà les sourcils, s'imaginant qu'elle allait baisser les bras. Le prince de Zodiac quant à lui, compris son geste, et ne doutait pas une seconde de sa bravoure, contrairement à ses frères dépités en pensant la voir abandonner. C'est donc l'ainé qui ouvra le dialogue :"Si vous pouviez au moins reprendre votre marche, quel que soit votre tourment.", demanda t-il sur un ton bienveillant. Leur regard s'embrassèrent et le doyen y lu une terrible anxiété.
Elle reprit sa marche tout en répondant sans grande surprise :"Au village, durant notre danse...", elle marqua une pause, histoire d'être certaine des propos qu'elle comptait soutenir :"Vous m'avez avoué avoir mes parents captifs depuis des siècles sur vos terres, puis-je savoir depuis combien de temps êtes vous au courant que ce sont mes parents ? Et comment pouvez vous en être si sur ?"
Comme attendu, une étrange blanc suivit sa question. Notamment parce que Gaël n'était pas censé lui révéler cette information. Les trois frères se regardèrent dans le blanc des yeux, désormais à l'arrêt en plein milieu du couloir. Jules bon comme il était, posa un œil doux et rassurant sur son frère, il ne jugeait point ses actes, il n'en comprenait juste pas les raisons. Tandis qu'à sa gauche, le prince de Tershia préféra laisser son grand frère assumer son erreur, car si Gaël ne lui donnait pas la vérité, Gabriel l'aurait fait à coup sur.
"Lorsque l'actuel prince de Venus fit emprisonné tes parents, le Roi m'avait persuadé qu'ils étaient extrêmement dangereux en forçant mes gardes à tenir le secret. Logiquement j'ai proposé une exécution dans les normes, mais il en était hors de question pour lui, alors ils ont comme n'importe quel criminel d'Etat été mes prisonniers, les prisons de Zodiac étant les mieux protégées et les plus éloignées de Venus. J'ose supposé que pour s'enlever un poids sur les épaules, le prince me confia la garde de son prédécesseur.", le prince reprit son souffle comme pour réfléchir à la suite de sa phrase :
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LORELËY
Fiksi Ilmiah2600 après Jésus-Christ, Les humains se font de plus en plus rares. Une guerre éclate contre les Aliens lors de leur découverte. Voyant la défaite arriver, les humains décidèrent de déployer des IA pour les protéger. Mais cédant de plus en plus de...