ACT 2 CHAPITRE 19 : CŒUR

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2600 après-JC,

« Tenez, prenez ceci. Cela devrait suffire pour la traversée », annonça le chef du village en tendant un paquet bien garni à Lorelëy. Ses gestes étaient empreints de solennité, comme s'il savait que cette aide pourrait être cruciale pour la suite du voyage des voyageurs.

Les villageois, qui avaient affiché un mélange d'attentisme et de curiosité jusqu'à présent, se mirent en action. Certains apportaient des provisions supplémentaires, tandis que d'autres s'affairaient à préparer la barque qui les attendait au bout du lac. Chacun semblait déterminé à assurer que leurs hôtes partent bien équipés. Les adieux furent empreints de sincérité ; des étreintes chaleureuses et des mots de gratitude furent échangés. Le village avait été leur havre de paix, et leurs bienfaiteurs seraient, sans aucun doute, récompensés pour leur hospitalité.

Les princes marchaient avec précaution, adaptant leur rythme à celui de leur plus jeune frère pour minimiser les risques de nouveaux traumatismes. En parallèle, Lorelëy échangeait des mots d'adieu avec la femme qui les avait guidés. Leurs conversations étaient ponctuées de promesses d'une gratitude éternelle et de reconnaissances pour leur aide inestimable.

Le sac lourdement chargé reposait à nouveau sur leurs épaules, tandis que la carte et les pagaies nouvellement acquises complétaient leur équipement. Ils étaient prêts pour la prochaine étape de leur périple : rejoindre l'île de Gagnar, le repaire des robots. Bien que Jules fût toujours affaibli et ses mouvements pénibles, il pouvait marcher avec difficulté. Soutenu par ses frères et son garde, il traînait les pieds avec effort et expliqua d'une voix faible mais résolue : « Nous avons laissé notre vaisseau dans une plaine à environ deux jours de marche. Le seul moyen de rejoindre Gagnar est soit en barque, soit à la nage... »

« On se passera de ta deuxième proposition », coupa abruptement Gabriel, l'irritation perçant dans sa voix. Il était visiblement exaspéré par l'idée de devoir porter son frère malade jusqu'à sa mort, et l'idée de nager avec un frère à moitié inconscient n'était pas dans ses plans.

Cette interaction réinstalla un silence sur les voyageurs, il ne leur restait plus que quelques kilomètres paraissant comme des centimètres comparé à Tershia, étant beaucoup trop loin pour y voir même le château. La montagne grandissait à vue d'œil, chaque mètre parcouru la faisait prendre de plus en plus d'ampleur, de splendeur.

En face de la barque, les voyageurs commençaient à se rendre compte d'un détail n'en n'étant pas vraiment qu'un. Il n'y avait que 4 places. Si une personne devait rester en retrait, c'était bien le garde de Jules. Et il le savait, c'est donc sans trop en débattre qu'il retourna au village. Lorelëy le regardait partir au loin, un pincement au cœur et l'air coupable, tout ce chemin pour être mit à l'écart. Derrière, Gaël entra en premier, puis ses frères le rejoignirent prudemment, enfin la jeune femme s'assit en face de Jules, à la droite du prince de Tershia.

« Vous plongez la pagaie dans l'eau et ramer dans le sens de Gabriel s'il vous plait. », affirma calmement le prince de Mars tout en captant le regard de la blonde.

Intimidée par la prestance de Jules, elle s'exécuta tout en priant pour qu'il n'y ai plus d'embûche sur la route. Et ils ramèrent, dans un mutisme morbide, ils ramèrent jusqu'à la mort de Lorelëy, et elle le savait, elle croyait même l'avoir accepté. Une trentaine de minutes étaient passées, Jules somnolait sur sa pagaie, il luttait contre le sommeil et ses blessures, il avait besoin de parler pour se garder éveillé, c'est ce qu'il fit : « Alors comme ça vous êtes mon alter-ego ?

-Hm ? »

Lorelëy tourna la tête pour lui faire face, elle ne s'attendait pas à une question si soudaine après un tel silence, il ajouta : « Vous savez... », dit-il en se redressant difficilement : « Je vous ai cherché durant des années, avant d'abandonner lâchement par fatigue et manque de foi, si on m'avait dit que je vous avais déjà trouvé et que étiez prête à me tuer, j'aurais fait enfermé cette personne. »

LORELËYOù les histoires vivent. Découvrez maintenant