LORELËY

CHAPITRE 18 : DINER

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2600 après-JC,

« Vous devez vous moquer de moi... » Lorelëy s'exclama, sa voix tremblant d'incrédulité.

« Malheureusement, il n'en est rien, ma chère... » répondit Gaël avec une gravité désabusée, son regard traversant le mur comme s'il cherchait une échappatoire à cette vérité.

La blonde se leva d'un bond, son visage se durcissant d'une détermination féroce. Avec un geste impulsif, elle asséna un coup de poing ridiculement maladroit sur le bras du prince, un acte de frustration pure face à l'absurdité de la situation. « C'est totalement fou ! Pourquoi vouloir nous exterminer en sachant que vous êtes le fils du roi ?! »

Gaël, imperturbable malgré le coup, dévisagea la jeune femme avec une froideur calculée. « Nous sommes perçus comme une menace pour l'humanité, et cela depuis que vous et vos alliés avez débarqué. À votre avis, pourquoi pensez-vous que nous vous avons fait venir ici ? Croyez-moi, c'est un sacrifice colossal que fait mon père, il a mûrement réfléchi à cette décision. Vous, les élus, êtes censés protéger et défendre Venus. Alors faites votre travail au lieu de poser des questions »

À ces mots, il fit volte-face avec une majesté distante, ses pas résonnant dans le couloir comme un écho lugubre de la décision qu'il venait de prendre. Ses mouvements étaient empreints d'une certaine tristesse résignée, une tristesse qui semblait s'enfoncer dans les pierres mêmes du palais. Il disparut lentement dans le corridor, laissant derrière lui une lourde atmosphère de désespoir et d'incertitude.

La bouche entrouverte et les cheveux en bataille, Lorelëy se redressa tant bien que mal, haletante et désorientée. Son esprit vacillait entre l'angoisse et la détermination alors que l'air se faisait de plus en plus rare. Chaque inspiration était une lutte, chaque expiration un soulagement fugace. Quelques perles de sueur perlèrent sur son front, glissant lentement le long de ses tempes. La pression de la situation semblait presque matérielle, comme une main invisible serrant son thorax.

Ses pensées se rassemblèrent progressivement, et la solution se dessina clairement devant elle. Elle savait désormais ce qu'il fallait faire. La menace qui planait sur eux était palpable, et elle était déterminée à tout mettre en œuvre pour y mettre fin. Gaël était la clé de leur survie, et pour cela, elle devait le convaincre de se rallier à leur cause.

En observant le sombre reflet de la réalité, elle se rendit compte que parmi les 45 présents, elle était la seule à être encore libre et hors des murs de l'asile. Les autres avaient été soit vendus, soit abandonnés, leurs sorts scellés par les cruels caprices du destin. Elle était seule dans cette lutte désespérée, et la charge qui pesait sur ses épaules semblait presque insupportable.

Elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas affronter cette épreuve seule. Elle devait rallier des alliés, et Gaël, malgré ses propres dilemmes et mystères, était une partie essentielle de l'équation. La prise de conscience était nette : elle ne pouvait pas se permettre d'échouer, elle ne pouvait pas se laisser submerger par la solitude de sa situation. Sa détermination était plus vive que jamais, et avec chaque battement de son cœur, elle savait qu'elle devait se battre pour elle-même, pour les autres, et pour l'avenir incertain qui se dessinait devant elle.

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De nouveau face à la salle d'accueil gigantesque, Lorelëy se retrouva en proie à une contemplation silencieuse de la pleine lune et des étoiles scintillantes à travers les vastes carreaux de verre. La nuit était claire, la lune trônait majestueuse dans le ciel nocturne, et les étoiles formaient un tapis scintillant qui semblait presque irréel en contraste avec la lourdeur de la situation qui pesait sur ses épaules. Ses pensées vagabondaient entre l'espoir et l'angoisse alors qu'elle observait ce spectacle céleste, cherchant réconfort et clarté dans ce cadre autrement froid et impitoyable.