Chapitre 15.

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Louis

Le lendemain, je ne me réveillai pas.

À vrai-dire, je ne m'étais pas endormi.

J'avais passé la nuit à triturer mon esprit, torturer mon cœur en faisant rire Victoire dans ma tête, en la faisant parler, en la faisant me sourire.

Je voulais la retrouver. C'était trop dur. Bien trop dur.

Niall passa devant moi, assis à la table de la cuisine, à la place de Victoire. J'alternais. Hier c'était sur celle de Harry que je m'étais installé.

- Tu as dormi ? Demanda Niall, les yeux rouges, le teint pâle. Je secouai la tête, éteignant mon ordinateur sur lequel je faisais défiler des dizaines de souvenirs. -Moi non plus... Je n'y arrive plus. Lou, c'est trop dur...

Je hochai la tête, ravalant mes larmes qui menaçaient. Elles menaçaient toujours. Elles menaçaient sans cesse, depuis ce jour, elles ne semblaient pas vouloir s'en aller. Me laisser seul, seulement quelques heures. Elles étaient toujours là. Sans cesse.

Et j'essayais de les retenir. Sans cesse.

Mais Niall laissa couler l'une des siennes, rendant cela bien plus difficile que ça ne l'était déjà. Je rangeai mon ordinateur sur le côté, le fixant, ne sachant plus que dire.

Niall était là. Étalant sa peine devant moi, la laissant couler devant mes yeux et je ne faisais rien.

Mais je ne pus rien faire, avant qu'une à une, mes larmes se mettent à dévaler sur mes joues. L'irlandais ne réagis pas, essuyant ses yeux, venant simplement s'asseoir à mes côtés.

- Je n'y arrive pas non plus, je murmurai, essuyant mon visage de mes mains. Niall hocha la tête, posant ses mains sur la table, près de mon attelle.

- Ça te fait mal ? Il demanda, désignant d'un signe de tête ma main gauche.

- Pas assez...

Il ne dit rien, comme si il me comprenait.

Comme si il comprenait que je voulais plus souffrir pour oublier Victoire, oublier Harry.

Ma mère fut la seconde à descendre, venant nous serrer dans ses bras en voyant nos joues ruisselantes de larmes. Nous ne dîmes rien, nous laissant aller. Nous laissant envahir par ce torrent d'émotions.

Nous allâmes ensuite nous habiller et, vêtus de noir, nous partîmes vers Victoire.

Elle était devant nous. Ses yeux fermés, son visage abîmé. Ses mains jointes sur son t-shirt préféré ; celui représentant ces montagnes bleues. Celui qu'elle portait le jour où elle nous avait rencontré.

Mon cœur se serra d'avantage, alors que dans ma main, je serrai son bonnet bleu contre moi. Ce petit bout d'elle qui resterait avec moi.

Le silence régnait. Je pleurai, Niall pleurait, les parents de victoire pleuraient. May pleurait. Tous le monde pleurait.

À nos côtés, un couvercle reposait contre le mur. Ce bois qui allait bientôt masquer Victoire à jamais.

La voix de sa mère brisa bientôt le silence pesant qui s'était abattu sur nous, autour d'elle. Nous l'écoutâmes, respectant ses mots, respectant cette douleur qui les perçait. Sa grand-mère prit ensuite la parole, puis son cousin et enfin May. Le silence vint ensuite entourer notre groupe et bientôt, Victoire disparu sous nos yeux, devant nos pleures.

Elle reposait là, devant nous. Mais nous ne le voyions plus.

La vie était ainsi. Douloureuse, difficile.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant