Climbheart

Chapitre 7.

Harry

Sans m'en rendre compte, je fixai mes deux amis se battant dans la neige, seul dans mon coin du glacier, loin de Liam, Niall et Zayn.

Le manteau blanc de la montagne remplaça bientôt mes trois compagnons. Mon regard se perdit dans les vallées et sur les monts ensoleillés, alors que dans ma tête un brouillard de pensées venait envahir mon esprit embrouillé.

Plus haut, Louis et Victoire se battaient toujours, Liam, Niall et Zayn devaient me regarder, se demander ce que je pouvais bien faire. Mais nul ne pourrait leurs répondre. Même moi, je ne le savais pas.

Peut-être que derrière ce brouillard, ce nuage gris dans mon esprit, mon enfance se rejouait, comme ces souvenirs il y avait quelques instants, dans la neige, bataillant avec Louis. Peut-être que c'était à ma vie de maintenant à quoi je pensais, à ma famille, Mya, mes amis, l'université, mon père. Ou peut-être encore que les montagnes s'étalant à mes pieds tel un océan mouvementé, suffisaient à tenir mes pensées.

Je ne savais pas. Ce brouillard m'aveuglait.

Cet océan de roches devant moi était la seule chose que j'étais conscient de voir. Je ne réalisais que cela, cette mer de cailloux.

Si je me jetai à l'eau, survivrai-je ? Roulerai-je entre ces vagues que formaient les reliefs où finirai-je écrasé comme un avion s'échouant dans les eaux ?

Ou peut-être que je m'envolerai... Si mes serres s'accrochaient aux rochers, mes ailes devraient pouvoir m'emporter. Mes boucles brunes pourraient m'emmener aux-travers des vents, mes yeux perçants calculeraient les reliefs à éviter. Si sur les voies j'étais un oiseau, pourquoi donc dans les montagnes ne le serai-je pas ?

Un oiseau volait, emporté par le vent, soufflé par la brise entre ces paysages montagneux. Moi, c'était mes pensées qui m'emportaient loin de la terre, me soufflant à me perdre entre ces même paysages. Mais volai-je ?

- Harry, tu fais quoi ?

Comme à chaque fois, je sortis brusquement de mes pensées, me tournant vers Niall qui descendait vers nos sacs.

- Je regarde le paysage, je dis simplement, le voyant me rejoindre.

Il s'arrêta près de moi, s'asseyant sur la pierre humide, levant ses yeux d'un bleu clair vers moi.

- Tu pensais à quoi ?

Nul ne pourra leurs répondre. Même moi je ne le savais pas.

- À rien.

Peut-être étais-ce ça la véritable réponse.

Lorsqu'un tout devenait rien. Lorsque tout était tant mélangé que rien n'était clair, que rien ne ressortait.

- Ce n'est pas possible Harry, il lança en me fixant toujours.

En soupirant, je m'assis à ses côtés, ignorant son regard pour observer l'océan devant nous.

- Les montagnes ont un pouvoir, je commençai. Lorsque tu les fixes, tu n'arrives plus à penser, seules elles t'obnubilent.

- Alors tu pensais aux montagnes...

- Parfois tes pensées sont si emmêlées que tu n'arrives pas à t'y retrouver. Alors tu regardes les montagnes et tu oublies...

Le silence revint doucement entre nous, seulement brisé par les rires qui semblent lointains de nos camarades toujours sur leur pente, s'amusant comme des gosses.

- Ça t'arrive souvent ? Me demanda le blondinet, m'ayant lâché du regard pour observer l'étendue de roches devant nous.

- De quoi ?