Climbheart

Chapitre 36.

Louis

- Cette fois, on rentre vraiment ? Je lui demandai en riant, le regardant secouer ses boucles en souriant.

Nous avions retrouvé nos sourires, nous nous étions retrouvés. Sans plus y penser, je me remis en marche, sachant que près de moi, Harry me suivait, dans le fauteuil. À notre rythme, ignorant ce que le futur nous réservait, nous nous remîmes en marche vers chez moi, là où tant de choses s'étaient déjà passées.

Là où Victoire et moi avions vécu, là où Harry et Victoire avaient préparé cette courses et tant d'autres, là où nous avions passé tant de soirées cinéma avec tous les autres, là où nous avions discuté... Mais maintenant, là où Harry et moi nous étions embrassés. Enfin. Finalement.

Et lorsque nous arrivâmes à nouveau dans ce salon, que nous nous fûmes douchés et changés, que Harry fut installé, comme hier, sur ce canapé, moi contre lui, nous savions tous les deux que ce premier baiser n'allait pas être le dernier.

Loin de là lorsque je relevai mon regard vers Harry qui me regardait déjà.

- Plus que nous deux ? Je chuchotai, le voyant sourire avant qu'il ne joigne nos lèvres.

Nous étions les deux survivants. Les survivants de cette avalanche qui avait emporté Victoire.

Mais Harry et moi aussi nous étions fait emportés par une avalanche ; une avalanche de sentiments qui nous avaient, à tous les deux, retourné les esprits, brassé les souvenirs et fait réapparaître des sentiments depuis bien trop longtemps enfouis au fond de nous.

Ses lèvres étaient sur les miennes, se mouvant au rythme agité de nos cœurs qui semblaient vouloir sortir de nos poitrines. Cette fois-ci, c'était inévitablement foutu, plus aucune barrière n'était devant nous. Plus rien. Juste nous deux et notre infini.

Mes mains sur son torse, sur ses bras, dans ses boucles ; ses mains au fond de mon dos, sur mes omoplates, autour de mes joues.

Nous tombions, accrochés l'un à l'autre, liés. Nous tombions de cette falaise ensemble, heureux, en sécurité. Survivants.

Nous gravissions ensemble cette montagne qu'était la vie, nous passions les obstacles. Nous les passerons toujours, ensemble. Côte à côte, liés par nos mains plutôt que par nos cordes. Voulant arriver au sommet ensemble plutôt qu'à part. Nous avions appris à grimper ensemble, nous finirions de le faire tout autant liés.

Le sweat de Harry vola dans la pièce, atterrissant près de mon t-shirt. Nous ne réfléchissions plus. Chacun était sur un terrain autant inconnu que sûr, nous ne pensions plus. Nous ne faisions que suivre notre instinct. Et ce dernier nous hurlait de nous découvrir. Encore et encore. Découvrir chaque plus petite parcelle de l'autre.

C'était exactement ce à quoi nous nous adonnions. Découvrir, s'ouvrir, lire.

- Attend Lou, me souffla soudainement Harry, me stoppant dans mes gestes. Tous mes gestes.

Je relevai mes yeux, laissant mes mains sur les coutures de son pantalons noir. Immobilisant mes doigts, le regardant, longuement.

- Je ne regarde pas, ne t'inquiètes pas, je chuchotai, touchant du bout des doigts ses hanches, y traçant de petits cercles pour le détendre.

- Personne, comme toi, ne les a encore vues, il m'avoua, détournant le regard.

Je cachai mon étonnement, ne disant rien, ne prononçant aucun mot. Je croyais Harry, sur parole, par confiance. Par entière confiance, aveugle confiance.

- Je suis sûr qu'elles sont magnifiques, je lui adressai un sourire qui se voulait rassurant, tournant délicatement son visage pour que je le vois.