Chapitre 6.

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Harry

Le manège des difficultés commença déjà lorsque nous dûmes expliquer à la sécurité le sac à magnésie que cet idiot d'irlandais avait oublié de mettre dans son grand bagage.

Après avoir finalement convaincu les agents que ce n'était ni de la drogue, ni du lait en poudre, nous eûmes enfin l'occasion de souffler, la première depuis ce matin, le tout entre les excuses inlassables de notre irlandais préféré. Malgré tout.

- Mon père était mort de stress, soupira Niall en mordant dans le sandwich qu'il venait d'acheter.

- Pareil pour mes parents, enchaîna Liam, faisant hocher la tête à Zayn, puis à Louis.

Pour Victoire, ces questions ne se posaient jamais réellement. Nous rencontrerions ses parents ce soir et ce serait demain qu'ils s'inquiéteraient si ils le voulaient.

Quand à moi, le niveau de stress que ma famille atteignait lorsqu'elle me voyaient partir en montagne autant de temps, étaient un sujet longuement détourné.

- Gemma a voulu dormir avec moi, je rajoutai simplement.

Tous hochèrent la tête et vaquèrent à leurs occupations jusqu'à l'arrivée de notre vol.

Nous embarquâmes et quittâmes enfin ses terres trop plates pour ce voyage tant attendu.

Pour une fois, nous atteignîmes les nuages sans avoir besoin de trop tirer sur nos bras à chercher les prises. Le visage collé au hublot, je ne détachai pas mes yeux du paysage d'un autre blanc que neige, aux-travers duquel l'avion semblait voyager.

En voyant cet appareil dans ce blanc si spécial, je ne pus m'empêcher de rêver, me voyant déjà entre ces cimes, un sac sur les épaules, une corde m'accrochant avec deux de mes camardes, grimpant des paysages de ce blanc immaculé que nous offrait encore la neige.

L'été n'avait pas encore débuté. Le début du mois de juin arrivait gentiment. La neige serait encore là. La beauté qui allait avec aussi, et pour ce qui inquiétait tant nos parents, les risques.

Mais nous connaissions ces paysages, ces montagnes, ces cimes. Nous savions les gestes, nous connaissions les risques. Mais surtout, nous savions nous montrer prudent. Mais nos parents avaient raison.

Les risques n'étaient jamais loin, la montagne était forte. Il ne fallait pas l'oublier.

Je crus pleurer de joie lorsqu'enfin, les Pyrénées françaises apparurent piquant en-travers des nuages. La neige blanche en leurs sommets semblait une continuation parfaite du coton parsemant ciel. Loin sous nous, ils ne nous avaient pourtant jamais parus si proches.

Enfin, l'avion se mit à descendre, nous indiquant que nous approchions de la Suisse et de ces cimes que nous traverserions bientôt.

Arrivés sur la terre ferme, je surpris Louis les yeux fermés, la respiration hachée, la main de Victoire fermement tenue par la sienne. Je me frappai mentalement, me souvenant qu'il détestait l'avion au plus haut point. Enfin, les portes s'ouvrirent. Nous récupérâmes tous nos sacs, sortant un à un de l'appareil.

Je rejoignis Niall et Liam qui étaient arrivés avant moi, puis Zayn se joignit à nous.

Nous vîmes Victoire et Louis arriver quelques minutes plus tard, ce dernier ayant l'air épuisé. Tant épuisé que les bras de Victoire autour de ses épaules semblaient être la seule raison grâce à laquelle il tenait debout. Nous allâmes récupérer nos bagages et prîmes le chemin de la sortie où un couple nous attendait un grand sourire éclairant leurs visages.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant