Chapitre 27.

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Harry

- Je suis là, je chuchotai dans le froid, dans le vide.

Parce qu'il ne me répondrait pas.

Lui aussi était là-haut. Avec Victoire. Mais depuis plus longtemps.

- J'ai tellement de choses à te raconter papa... Prononcer ce mot me fit bizarre. Papa. Quelques lettres qui m'avaient manquées de dire. Qui manquaient chaque jours un peu plus ; autant que lui. -Si tu savais tout ce qu'il se passe ici. Ici en-bas... Je me tus un moment, comme si après tout ce temps, j'attendais encore une réponse. Inespérément.

Mais elle ne vint pas.

Comme nous le savions tous, elle ne viendrait plus jamais.

Seul le souffle de Louis, près de moi, effleura mon oreille. Maintenant, il était le seul à pouvoir me répondre.

Mais il ne le ferait pas, parce qu'il savait ce que cet instant face à cette croix, représentait pour moi.

- Maman et Gemma vont bien, tu ne dois pas t'en faire. Elles vont bien, elles sont heureuses, comme tu le voulais toujours. Je n'ai plus revu Gemma depuis longtemps, mais elle m'appelle chaque jour presque, je pouffai doucement, suivant de mes yeux les veines du bois. Et maman s'inquiète toujours autant pour nous... Elle ne fait que s'assurer qu'on aille bien, à force ça en devient drôle.

Ce monologue me rappelait mon enfance, mon adolescence. Toutes ces fois où j'étais monté le voir, ici. Passant par le chemin plutôt que les airs.

Lorsque j'arrivais en-haut, avant de me donner des tâches à faire, il me demandait toujours et sans cesse comment maman et Gemma allaient. Il était vrai qu'il ne les voyait pas souvent. Bien moins que moi et encore... Nous habitions loin, très loin. De plus, Gemma et maman ne venaient pas autant souvent que moi en Suisse. Ici. Entre ces montagnes, alors papa les voyait moins.

- Ça fait longtemps qu'on est sur tes terres, je continuai dans un sourire. Elles m'avaient manquées tu sais ? Je crois qu'au fond, je suis un peu comme toi. J'ai besoin de voir les montagnes pour aller mieux, elles m'apaisent, elles me protègent... En Angleterre il n'y a pas tout ça, il y a seulement quelques rochers plus hauts que d'autres.

Et là, dans ma tête, les traits souriant de mon père se dessinèrent. Il aurait souri. Même peut-être ri. Il aurait dit que oui, j'étais comme lui et je me serais senti fier. Parce qu'il était mon modèle et lui ressembler était mon rêve.

Un rêve de plus qui était parti en poussière.

- Alors après les examens, on est venu ici. On a tous passé nos examens, à l'université à Manchester. Tu te souviens, c'est là que j'étudie la physique. En parler me fit une fois de plus pouffer, parce qu'il aurait roulé des yeux, faisant un vague signe avec sa main, m'indiquant de continuer. D'en revenir aux montagnes, de laisser les études se faire engloutir par la neige. Laissant la montagne reprendre le dessus. -On est revenu et on est parti une semaine dans ton univers. Il y avait Zayn, Liam, Niall, Victoire, tu dois bien la connaître maintenant, je ne pus m'empêcher de rajouter, et Louis, évidemment. On est allé au le glacier, à la cabane. Le gardien m'a reconnu, il veut que je retourne le retrouver, je haussai des épaules.

Encore une chose que je ne pourrai plus faire.

- On est parti tôt le matin, on a vu le soleil se lever, c'était beau, je continuai à raconter. Détaillant chaque jour, chaque ascension, chaque cabane. Lui récitant tous les noms, les altitudes. Tout ce qu'avec Victoire, nous avions pris des mois et des mois à apprendre par cœur. Je les lui disais parce que je savais qu'il voulait les savoir.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant