Chapitre 26.

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Louis

- Tu es bien attaché Harry ? Je lui criai, le faisant hocher la tête.

J'eus à peine le temps de terminer ma phrase qu'un vrombissement nous fit tous les deux sursauter. Au-dessus de nous, les hélices se mirent en route et enfin, nous quittâmes la terre ferme, nous envolant dans les airs.

À mes côtés, le sourire de Harry était si grand qu'il m'éblouissait presque.

Je ne savais où donner de la tête... Entre ces montagnes apparaissant sous nous, devenant de plus en plus nombreuses, de plus en plus petites et Harry, que je voyais plus heureux que jamais il ne l'avais été depuis tant de semaines, tant de mois. Tant de temps qui me semblait une éternité.

Soudain, l'oiseau métallique dans lequel nous avions pris place, s'immobilisa. Dans les airs. À des dizaines de mètre du sol.

Liam, Niall, Zayn et les parents de Victoire n'étaient que des petits points. Sur le sol. Seulement quelques mains s'agitant dans les airs.

Harry les fixait, je fis de même, observant en même temps les premiers sacs de marchandise se faire fermement accrocher au treuil de l'appareil.

Puis ce dernier recommença à monter, laissant sa cargaison se soulever dans les airs. Sous nous. Entre nous et les montagnes.

Petit à petit, les points qu'étaient nos amis se mirent à disparaître, devenant plus petits, petits, toujours plus petits jusqu'à disparaître complètement. Remplacés par les montagnes qui défilaient à toute allure sous nous.

Les monts encore verts, puis les cailloux gris tournant gentiment au blanc, sous les premières neiges.

- Regarde Louis, s'écria soudainement Harry, m'indiquant un point sous nos pieds.

Je me pencha contre la vitre, observant en plissant les yeux le sol que nous survolions. Et en effet, je vis ce que Harry voulait me montrer.

Un chemin.

Un chemin emprunté tant de fois. Un chemin que nous devions encore connaître par cœur. Un chemin que nous ne foulerons plus jamais.

Cette route que nous avions passée de jour, de nuit. Le matin, le soir, au milieu de la nuit. Sous la pluie, le soleil tapant nos nuques, s'enfonçant dans la neige jusqu'au genoux... Nous l'avions pris sous tous les temps, durant chaque saison, durant chaque ciel. Ciel gris, ciel bleu, ciel blanc. Tout.

Tous nos âges avaient foulé ce chemin. Nous l'avions grimpé à six ans, sept, huit, neuf, dix ans...seize, dix-sept... Et aujourd'hui, à vingt ans, nous le survolions.

Ce chemin nous avait vu grandir, autant que nous l'avions vu changer.

Parfois même, lorsque nous arrivions à la cabane avant midi, nos sacs à dos chargés de nourriture et de lait en poudre, le père de Harry nous y renvoyait directement, armés de pelle et de pioche.

Alors nous dépensions le reste de notre journée à crapahuter entre les cailloux, à l'aplatir, le reformer, le soigner. J'avais la pioche, Harry avait la pelle et nous creusions, déplacions des cailloux... Puis à midi, nous nous arrêtions sur un rocher et nous mangions la saucisse et le pain que nous avions emporté avant de partir de la cabane.

Parfois, le père de Harry descendait sur le chemin pour nous voir, nous apporter à boire, à manger... Ou simplement nous surveiller, même si il ne se souciait pas grandement de ce que nous pouvions bien faire toute la journée dans la montagne.

Lorsque nous étions tout petits, nous nous contentions seulement d'aller restaurer ce chemin, puis nous le remontions en courant, arrivant à la cabane avant le souper, juste à la tombée de la nuit.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant