Chapitre 31.

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Harry

Ce fût plus léger que j'arrivai chez moi. J'avais quitté Louis, après m'être assuré qu'il allait un peu mieux, lui promettant à nouveau que j'étais toujours au bout du fil.

Sur mon visage, mon sourire n'était pas parti. Chaque fois qu'on se voyait, j'avais l'impression de le retrouver un petit peu plus et cela me rendait heureux. Si heureux. Dans ces moments, j'arrivais à oublier tous ces changements dans ma vie, Victoire, mes jambes, mon père...

J'arrivai finalement devant chez moi, après un long chemin. Louis avait proposé de me ramener. J'avais refusé, je voulais être seul un instant. Parce que je connaissais la tornade qui m'attendait à la maison.

Tornade qui me tomba dessus dès mon passage du pas de porte, me faisant soupirer, bien avant de la saluer.

- Tu as passé une bonne soirée ? Me demanda froidement Mya, assise sur une chaise de la cuisine, me fixant de ses yeux foncés, me lançant des éclairs.

- Épargne-moi de tes questions, je grognai, ne voulant lui parler nullement de la fin de ma nuit, encore moins que de Louis.

Peut-être bien que je le considérait comme mon jardin secret, mon secret. Je n'avais jamais parlé de mon enfance à Victoire, même si elle avait souvent cherché à la connaître, je lui avais simplement parlé de chez mon père. Rien de plus, elle ne savait pas même qu'il y avait plus.

- Tu t'es bien amusé, alors que j'étais ici, à terminer ton travail, seule. Je fronçai les sourcils, je ne savais pas de quoi elle parlait, mais je n'aimais pas le ton qu'elle usait. Tu t'es au moins rendu compte qu'une fois encore, tu m'as laissée pour aller avec tes amis ?

- Je ne me suis pas amusé, je lâchai, la faisant pouffer.

- Est-ce que tu te rends compte que c'est toujours moi ton deuxième choix ?! Elle commença à crier. Tu pars en vacances sans moi, tu me laisses à peine revenu, tu ne sors jamais avec moi ! Dès que je t'appelle, tu ne dis rien !

- Parce que je n'ai rien le temps de dire avant que tu ne me reproches le monde entier !

- Et il y a de quoi ! C'est toujours moi qui t'appelle, c'est toujours moi qui m'inquiète pour toi et toi tu n'en as rien à faire. Tu t'en vas vivre ta vie, sans moi, peu t'importe tant que tu es avec tes potes. On n'est jamais parti en vacances ensemble Harry. Ce n'est pas normal !

- Je t'ai proposé plusieurs fois d'aller en Suisse avec nous, je m'écriai.

- Je ne veux pas aller là-bas, elle rit jaune, j'en ai rien à faire d'aller là-bas, ça ne m'intéresse pas. Il n'y a pas la mer, il y a que des montagnes. Des montagnes, des montagnes et des montagnes, c'est tout. Je ne veux pas aller là-bas pour te voir partir seul, me laissant tout autant.

- Il n'y pas que des montagnes, je grognai. Elle ignora mon intervention, continuant sur sa lancée, ne s'arrêtant que pour remplir ses poumons d'oxygène. Je ne fis rien, l'écoutant simplement, m'énervant au fil des secondes.

- Mais ils ont quoi de plus que moi tes amis !? Elle explosa finalement, les yeux brillants. Pourquoi toujours eux plutôt que moi ?

- Parce que ce ne sont pas mes amis que je choisis ? Je lâchai sèchement.

- Et alors, c'est quoi ?

Son regard me lançait des éclairs, elle s'était approchée de moi, levée de sa place pour venir plus proche de moi.

- Je choisis la montagne. Toujours la montagne ! Avant tout. Et tant que tu ne l'auras pas compris, ça ne sert à rien de rester !

Je fût, comme elle, choqué de mes paroles.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant