Chapitre 32.

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Louis

Ce fût des coups contre ma porte qui me firent quitter la tâche que je m'épuisais à faire. Posant ce que j'avais dans mes mains, je me levai, quittant la cuisine pour aller ouvrir.

Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je tombai face à Harry, un sachet en plastique sur les genoux, ses boucles tirées en arrière dans un chignon qui tenait par la peur, mais qui dégageait son visage, laissant ressortir ses yeux si verts qui semblaient briller dans la pénombre du corridor.

- Entre seulement, je m'écriai, bien trop heureux qu'il soit venu pour le laisser sur le pas de la porte. En souriant, il entra, roulant devant moi, se dirigeant dans le salon. Ça va ? Je demandai tout de même, le rejoignant.

- Ma mère est venue me voir, il avoua lorsque j'arrivai au salon, m'installant près de lui. J'ai cru qu'elle ne partait jamais...

Je ris, reconnaissant bien Anne. Elle s'inquiétait tant pour ses enfants qu'apprendre qu'elle était venue rendre visite à Harry aujourd'hui ne m'étonnait que très peu, pour ne pas dire pas du tout...

- Vous êtes sortis ?

- Elle a arrangé ma cuisine, histoire que je puisse attraper ce dont j'ai besoin, il raconta, fixant ses doigts qui jouaient avec les poignées du sachet blanc. Et on a parlé...

Je hochai la tête, mais il ne le vit pas.

J'étais curieux. Bien trop curieux. Je voulais savoir ce qui l'avait amené ici. Pourquoi était-il venu ?

- J'étais entrain d'essayer de faire à manger... Tu veux rester ? Sa tête se releva, il lança un rapide regard à la cuisine, avant de répondre par l'affirmative. Il savait combien j'étais nul en cuisine, il avait raison de se méfier.

- J'imagine que tu as besoin d'aide ? Sa remarque me fît rire et ce fut à mon tour de hocher la tête. J'ai apporté le dessert, il m'indiqua, me désignant le sachet en plastique toujours posé sur ses genoux. Je me suis dit qu'on pourrait regarder un film, en mangeant des bonbons, il sourit, me faisant pouffer.

Nous faisions ça, lorsque nous étions petits, lorsque nous avons grandi, lorsque nous étions adolescents, lorsque nous étions de jeunes adultes... Nous n'avions plus jamais fait ça depuis. Ça aussi était l'une de nos marques de fabrique.

- On peut faire ça, j'acquiesçai. Mais on peut aussi commander des pizza...

- Non... Je ne sais peut-être plus marcher, mais cuisiner est encore dans mes cordes...

Je restai interdit face à sa vision des choses, mais je choisis de ne rien relever. C'était mieux. Pour lui comme pour moi.

Et lorsqu'il se mit en route vers la cuisine, je ne fis rien non plus, je l'observai juste faire comme chez lui. Je me perdis dans mes pensées. Je me perdis en le regardant choisir les bons ingrédients, verser les bonnes quantités. Chaque geste retenait mon attention, chaque geste semblait plus précis que le précédent. Dans ma cuisine.

- Louis, tu me passerais de l'origan? Je sortis de suite de mes pensées, me mettant à la recherche de ce pot qui devait être à moitié vide tant Victoire aimait l'utiliser.

Et lorsque je le trouvai, je ne pus qu'observer le petit verre vidé... je replongeai ma tête dans le meuble, ressortant avec un autre bocal, à moitié vide.

- Dis... Du basilic, ça te va aussi ? Harry tourna son regard vers moi, hochant la tête en tendant la main. Victoire aimait un peu trop l'origan, j'ajoutai, le faisant sourire.

ClimbheartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant