Climbheart

Chapitre 12.

Louis

Tout était noir, tout était froid, tout était étouffant.

Mes yeux ne pouvaient s'ouvrir, mon souffle était haché, impossible à reprendre. J'étouffais. J'étouffais sous la neige. Des mètres et des mètres cube de neige.

Pourtant ma poitrine était affolée. Derrière mes yeux fermés, le regard de Harry continuait de me fixer. Dans ma tête, Victoire ne cessait de me sourire.

Lentement, je bougeai ma tête, délicatement, doucement, créant au fil de mes mouvements un petit espace respirable. À bout de souffle, j'immobilisai ma tête prenant le temps de reprendre le peu de respiration que j'avais.

Mais dans ma tête, deux yeux et un sourire me hantaient. Me hantant si fortement qu'une seule idée vint les remplacer.

Je devais les retrouver, je devais sortir.

Je pris sur moi pour ne pas paniquer, gardant mon calme, me concentrant pour prendre conscience de chaque partie de mon corps, comme nous l'avions si souvent lu avec Harry, assis en tailleurs dans la bibliothèque de la cabane de son père, nous passionnant pour les avalanches.

Soufflant comme je le pouvais, je chassai mes souvenirs, ne me focalisant seulement sur son regard et son sourire.

Mes jambes étaient repliées, tordues, je ne pouvais les bouger, ensevelies sous trop de neige, probablement.

Je soufflai encore, gardant mon calme. Paniquer n'aiderait en rien.

J'étais dans une voie. Bloqué dans une voie, Harry m'assurait. Je devais trouver un moyen de m'en sortir. Il y avait toujours un moyen.

Mon bras droit, lui, était tendu, impossible à bouger également.

Sentant la panique me gagner, je fermai les yeux, me concentrant pour me calmer, reprenant mon observation sur mon bras gauche. Ma main gauche précisément.

Je la sentais différemment de la droite. Elle me semblait plus légère. Lentement, je tentai de bouger mes doigts, ne détectant rien, jusqu'à ce qu'un courant d'air ne les frôle. N'y croyant pas, j'attendis encore un instant, mon esprit entièrement focalisé sur ces doigts qui semblaient sur le point de me sauver.

Lorsque un second souffle passa sur le bout de mon index, je pris une longue inspiration crachant dans ma petite bulle d'air. Recevant ma salive en plein sur mon nez, je me mis à doucement bouger mon bras gauche vers le haut, sentant peu à peu ma main se dégager.

Dans ma tête, un cri retentissait, des yeux m'observaient, un sourire m'encourageait. Je continuai de remuer mon bras, soupirant lorsque je pus enfin le plier.

Je ne perdis pas de temps, continuant de gratter au-dessus de ma tête cette fois-ci, cette voix hurlant dans mon esprit.

Peu à peu, je trouvais les prises de cette voie. J'ouvris les yeux, voyant le noir au-dessus de ma tête s'éclaircir. Sachant exactement ce que c'était, je grattai plus fort, trouvant des prises pour mes bras, mes pieds. Il ne me manquait plus qu'à tirer, lorsque la neige devint jaune. Je me hissai au sommet de la voie, alors que ma main rencontrait enfin mon visage.

Je balayai la neige de mon visage, trouvant dans le regard et le sourire dans ma tête, la force de me tirer hors de cette mer de glace. Je m'arrachai presque le bras droit, mais enfin, le soleil m'éblouit.

Je soufflai longuement, avant de fixer ce regard, entendre ce cri et libérer mes jambes.

Flageolant, je me levai, essayant de faire deux pas, avant de m'écrouler dans la neige.